Elle est absente. Depuis deux semaines.
Mais elle n’est pas malade.
Ses copines l’ont vue le week-end dernier, grâce à fb. Elle avait l’air très heureuse à cette fête. Elle a ri, elle a bu, elle a dansé.
Mais son médecin lui a fait un papier:
il lui est impossible de se rendre à l’école, dit-il.
Elle n’est pas malade.
Mais elle sera absente pour encore deux autres semaines.
Elle a un copain.
Mais il est dans une autre école.
Elle veut changer d’école.
Mais l’autre école ne la veut pas avant janvier.
Il faut qu’elle reste chez nous pour passer la session d’examens de décembre, dit l’autre école.
Mais elle ne veut plus venir en classe.
Elle a brûlé ses vaisseaux, comme dit l’expression (haar schepen achter zich verbrand): elle a froidement rejeté toutes ses anciennes copines aux oubliettes.
Mais elle compte sur elles pour lui passer leurs notes de cours.
***
Vous avez la rage du Shopping
Vous avez celle du Jop-hopping
http://www.jobat.be/fr/tag/job-hopping/
Et maintenant vous avez le School-hopping
qui vous fait changer d’école
au gré de vos humeurs ou de vos amours
***
– Tu crois vraiment, lui demande Madame, que tu seras plus heureuse là-bas?
– Oui! affirme-t-elle. Je connais déjà les filles de la classe.
Bien sûr qu’elle les connaît.
Elle n’y a pas tenu deux mois, dans cette école,
la dernière fois qu’elle a fait son school-hopping.
– Maintenant ce sera différent, dit-elle.
Patience, beaucoup de patience, pour la gestion de ces cas…
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c’est le mot juste, gballand!
patience et longueur de temps 😉
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« Plus ça change et plus c’est la même chose ! »
Mon cas est désespéré, je me rappelle vaguement d’un tas de sentences, mais jamais de leur auteur.
Wiki dit que c’est d’Alphonse Karr, dans « Les guêpes ».
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elle a déjà fait deux fois le va-et-vient de notre école à l’autre, Walrus, elle projette sans doute un grand test comparatif 😉
(une fois de plus, ce qui m’épate surtout, c’est l’attitude des parents… mais chut! ne disons pas de mal de nos employeurs ;-))
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Je comptais parler des parents mais j’arrive trop tard.
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non non, Mme Chapeau, je suis contente que vous le fassiez, ainsi je n’ai pas à le faire 🙂
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L’herbe est toujours plus verte ailleurs…
Moi aussi, je pensais aux parents, n’ont-ils pas leur mot à dire? N’est-ce pas leur responsabilité d’expliquer à leur fille qu’il faut savoir se tenir à quelque chose, même si cette chose n’est pas agréable? Que la perfection n’est pas de ce monde, qu’il y a des problèmes partout?
Enfin… Qu’est-ce que ça va donner, adulte???
Courage, Adrienne, bientôt les vacances de Noël!
Biz,
lulu
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surtout qu’on a une raison très grave pour se faire porter pâle, Lulu!!! Tu imagines le calvaire quand on est un groupe de 5 copines, que les bancs en classe sont mis deux à deux, qu’on se met d’accord pour un tour de rôle à qui s’assiéra à côté de qui le lundi, le mardi, etc. et puis un lundi PAF! un duo oublie tous les accords passés et se rassied ensemble alors que c’était MON JOUR à MOI!!!
(mais Madame n’a évidemment pas le droit de dire: « Euh… quel âge tu as? » alors elle dit: « Tu ne crois pas que c’est normal d’oublier, parfois? »)
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Naivement, je croyais que l’on ne pouvait pas changer d’école en cours d’année, sauf pour cause de déménagement éloigné.
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Naivement, je croyais que l’on ne pouvait pas changer d’école en cours d’année, sauf pour cause de déménagement éloigné.
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il fut un temps où je le croyais aussi, Mamou, mais il paraît que les temps ont changé 😉
(c’est pour ça que j’ai fabriqué le mot school-hopping ;-))
merci d’être passée et bon dimanche, j’espère que tout va bien chez vous!
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On ose à peine demander ce qu’en pensent ses parents.
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je n’ai vu et entendu que sa mère, Tania, qui dit textuellement que « c’est une fuite » mais qu’elle ne veut pas que sa fille « tombe en dépression »
(je dis « textuellement » parce que la maman est d’origine française, heureusement que Madame la coordinatrice est bilingue ;-))
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De toute façon, avec une telle éducation, elle tombera en dépression, si ce n’est pas aujourd’hui, ce sera demain, il y a tellement de choses contrariantes dans la vie, et maman ne saura pas tout résoudre pour sa petite fille chérie non plus! Elle ferait mieux de lui donner des armes…
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je le pense aussi, Lulu, je le pense absolument, mais ce sont des gens qui ont beaucoup d’argent et pour qui une virée shopping à New York est d’un commun 😉 alors tu comprends, les envies qui ne sont pas satisfaites tout de suite ne font pas partie du plan éducatif 😉
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J’aime bien venir ici. J’en repars très content des messages en grec, en chinois, en anglais et en langage codé (Shibboleth !) que je reçois dans ma boîte aux lettres professionnelle, qui m’ennuient un peu quelquefois mais qui me valent d’être payé à la fin du mois (pas de quoi aller faire du shopping à New-York, certes mais je n’ai pas de tels besoins. Rigoler à Rennes suffit à ma joie !).
Bon courage pour la suite, Madame !
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ah voilà qui me fait plaisir, Joe Krapov 🙂
(ton schibboleth me rappelle notre excellent prof de grammaire, à l’université, qui nous donnait des petites fiches à apprendre par coeur: le mot schibboleth figurait sur celle des quelques rares mots de la langue française qui s’écrivent avec 2 b: « à l’occasion du sabbat, l’abbé offrit un gibbon gibbeux au rabbin qui lui avait expliqué ce que c’est qu’un schibboleth »)
merci!
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oui moi aussi je pensais qu’on ne pouvais pas changer d’école en cours d’année scolaire. Mais bon, cela ne doit pas être si facile de s’adapter à chaque fois à un nouvel environnement!!
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oui, Coumarine, c’est un de mes plus sérieux arguments pour l’en dissuader…
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Hum, la dépression n’est-elle pas déjà là ? Les changements incessants, qui sont « une fuite », ce n’est pas vraiment le symptôme de quelqu’un qui va bien… J’espère que Madame (ou quelqu’un d’autre) saura l’aider un peu, cette demoiselle perdue…
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Madame est impuissante, vu que la maman a trouvé un médecin délivrant un justificatif d’absence jusqu’à la deuxième semaine de décembre… hélas!
(ce va-et-vient est étalé sur trois ans, tout de même, donc pour moi pas un signe de dépression)
merci Captaine!
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Je pensais la même chose que « mamou » ….
Est-ce que madame a bien profité de l’air iodé ? 🙂
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mais oui, May, c’était court et bon 🙂
photos et billet le 27, W comme wagon de train pour Ostende 🙂
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Changer d’école en fonction de l’humeur du moment, j’aurais tendance à y voir une preuve d’inconstance… mais à y réfléchir, ça ressemble plus à un refus de se confronter à la réalité, un refus d’admettre que le monde ne tourne pas autour de sa petite personne et qu’il faut parfois se remettre en cause… il est tellement plus simple d’en « accuser » les « autres » (cf le fameux « l’enfer, c’est les autres ! « ), de penser qu’en changeant d’autres cela résoudra les problèmes, aplanira les difficultés…
Quant aux parents qui acceptent, je crois surtout qu’ils démissionnent… et que la demoiselle a bien compris de quelle façon les mener par le bout du nez, avec quelles menaces, quel chantage…
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je partage entièrement ton analyse, Ma!
(oui hélas il faut parfois « frustrer » ses enfants en leur disant non)
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Concernant la frustration, je me souviens de la psy de la crèche quand Mr 1er y était qui expliquait à la réunion de parents l’importance de la frustration dans la construction psychique de l’enfant… De nombreux parents avaient alors été outrés et ne comprenaient pas toute l’importance de ce « non »… J’espère que sur le nombre, plusieurs auront été convaincus par les arguments donnés… ou se seront rendus compte par eux-même de la nécessité de savoir « tenir sa position » d’adulte et de parent..
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chaque année en Terminale, quand ce sujet est abordé, les élèves disent tous qu’il faut imposer des limites, et spontanément ceux qui ont eu des parents qui ont osé leur dire non, expriment leur gratitude!
(évidemment à 14 ou 16 ans ils ne le pensaient pas encore ;-))
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