F comme Francis ou Fontainebleau

Vous vous souvenez que le coiffeur-philosophe allait ranger ses ciseaux? (1)

Alors l’Adrienne s’est dépêchée, la veille de son départ pour le pays de Grignan, d’aller lui faire une ultime visite.

– C’est la dernière fois…, dit-il, après l’avoir emballée dans un de ses horribles tabliers de nylon noir.

Mais c’est sans nostalgie: son salon de coiffure sera repris par un couple qui est d’ores et déjà assuré de son inestimable clientèle. (2)

– Que diriez-vous si je me faisais faire une coupe au carré?

Il reste silencieux, longuement.

– Vous croyez que ça ne m’irait pas?

– Non, ce n’est pas ça.

– Je n’ai peut-être pas le bon cheveu? (3)

– Non, ce n’est pas ça…

– Alors c’est quoi?

Silence. Puis il dit:

– Je propose qu’on garde ça pour la prochaine fois.

Le malin refile donc cette patate chaude à ses successeurs 😉 

***

(1) F comme Francis, coiffeur-philosophe  

(2) comme le relevait très justement gballand dans le billet du 8 mai, ce n’est pas moi, au rythme où je me montre chez un coiffeur, qui pourrai leur assurer la prospérité. 

(3) mes fidèles se souviendront de ses regards accablés avant qu’il commence à son travail de coupe… les autres peuvent toujours suivre le tag « coiffeur », si mes péripéties figaresques les intéressent 😉 

31 commentaires sur « F comme Francis ou Fontainebleau »

  1. exactement, Pivoine 🙂
    (les premiers adieux déchirants entre la marquise et sa fille en partance pour Grignan ont aussi eu lieu à Fontainebleau, si je me souviens bien de la lettre en question ;-))

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  2. Voilà quelqu’un dont tu as toujours magnifiquement brossé le portrait.
    La jubilation à la lecture de vos confrontations était permanente.
    J’espère que les successeurs seront suffisamment originaux pour qu’on puisse se poiler à nouveau ! 😉
    P.S. Je permets à notre oncle Walrus d’ajouter « Cheveu, mon neveu ! » 😉

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  3. Coiffeur, le dernier métier que j’aurais eu envie de pratiquer…
    J’ai rarement vu quelqu’un sortir de là entièrement satisfait.
    Je comprends Francis de vouloir refiler la coupe aux prochains coiffeurs, il voulait laisser un bon souvenir de lui peut-être… au cas où il aurait manqué ses derniers coups de ciseaux.

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  4. mes clients ne sont que rarement satisfaits non plus, quand je les renvoie chez eux avec des devoirs et des leçons ou quand j’exige de connaître par coeur les règles de l’accord du participe passé 😉

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