La grange au double portail largement ouvert ressemble à un théâtre où, dans la profondeur béante, à un rythme accéléré, une pièce est jouée par des miséreux. Le bâtiment se dresse tout seul dans des plaines désertes; un théâtre sans spectateurs et des comédiens s’activant derrière un voile de buée qui embrume tout. Chaque homme remplit son rôle, – actions qui se fondent comme un outil bien huilé tournant à vide – un spectacle qui se déroule en dehors du temps et de l’espace.
(traduction de l’Adrienne)
***
Het leven en de dood in den ast (1926)
De schuur met de dubbele poortluiken breed open, gelijkt een tooneel waar, in de gapende diepte, door havelooze mannen, in haastig tempo, een spel wordt opgevoerd. Het gebouw staat er eenzaam op de verlatene vlakten; het tooneel zonder toeschouwers, en de spelers doende achter een sluier van watermist, die ‘t al omdoezeld houdt. De mannen vervullen elk zijne aangewezen rol, – handeling welke ineensluit als een geordend werktuig dat in ‘t ijle draait – een schouwspel dat in ‘t tijd- en ruimtelooze afspint.
(incipit de l’œuvre de Stijn Streuvels, rééditée chez Lannoo au printemps de 2016 et gardant l’orthographe ancienne, un choix qui ne serait pas le mien mais on ne m’a pas demandé mon avis ;-))
Pour ceux qui lisent le néerlandais, les 20 premières pages de cette réédition ici et source de la photo avec info sur l’ouvrage ici
l’auteur (1871-1969) en vénérable grand-père, entouré de sa femme, de ses petits-enfants et arrière-petits-enfants
source de la photo ici
J’aime beaucoup le dessin sur la couverture du livre.
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Albert Saverys, un dessin de couverture qu’il a fait pour « De Werkmenschen » paru en 1926
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Jusqu’en 1946 c’est ainsi que j’ai appris le flamand à l’école. Après il y a eu modernisation. Stijn Streuvels est le pseudo de Frank Lateur. A l’école normale le cours de néerlandais était assumé par sa nièce : on ne rigolait pas au cours de Mlle Lateur !
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en effet, Franciscus Lateur dans les registres paroissiaux et communaux !
sa nièce devait se sentir investie d’une lourde responsabilité 😉
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Il s’appelait donc à la fois Frank en Stijn ! :o)
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superbe, Walrus! je n’avais encore jamais fait le rapprochement, bravo!
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la photo est attendrissante.
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oui, on y sent le bonheur d’être grand-père à sa façon d’entourer la taille de sa petite-fille et bien sûr avec les jumeaux qui sourient si joliment 🙂
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Aucun mérite, j’avais une collègue qui s’appelait Veerle et qui avait appelé son fils Stijn et nous lui avions demandé si le suivant s’appellerait Frank.
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j’espère qu’elle l’a pris avec humour 🙂
souvent le choix des prénoms a été le sujet de tant de pourparlers, avant une naissance, qu’on a intérêt à l’applaudir, quel qu’il soit
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Un bel exercice, la traduction.
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il permet de vraiment découvrir un texte!
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Tu n’irais pas insinuer que les Flamandes pourraient manquer d’humour ?
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ici il s’agit de la sensibilité qu’a toute mère (à ma connaissance) concernant le prénom choisi pour son enfant
(mais je suppose que celle-ci te connaissant, elle aura ri ;-))
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Un très beau texte ! Merci pour la traduction 🙂
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Oh zut, Walrus m’a fait perdre tout mon sérieux avec son Frank en Stijn! Bon…. je ne connaissais pas du tout ce poète mais… why not? Il y a une rugosité très agréable dans ces lignes….
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merci d’être passée, Marcelle!
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Walrus est un cadeau 🙂
(mais Streuvels n’est pas un poète ;-))
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