Le Journal d’un homme heureux débute le mardi 6 septembre 1988 et d’emblée on voit de quelle sorte de bonheur il s’agit: celui qui consiste à ne pas se lamenter pour ce qui va mal (par exemple avoir complètement oublié qu’on a invité des tas de gens à passer à la maison pour cette veille de rentrée) mais à se réjouir de tout ce qui est beau et bon dans l’existence (chacun a apporté quelque chose à manger et la soirée a été belle et conviviale).
Au fil des pages, on découvre un Philippe Delerm plus intime que d’habitude – évidemment, c’est un journal, il l’a tenu pendant environ un an et demi – son amour pour sa femme et pour son fils, pour son métier de prof, qu’il exerce avec enthousiasme et respect, pour les livres et la littérature.
On y découvre la vie dans un village normand, une vieille maison, un grand jardin, et le choix d’une carrière à mi-temps, malgré la précarité financière, pour avoir le temps d’écrire. L’auteur, à ce moment-là, n’est pas encore une célébrité. Il aime cette vie loin de Paris, dans la lenteur des jours ordinaires, comme il les appelle.
Ici et là, c’est le Delerm d’aujourd’hui qui a ajouté une ou deux pages de réflexion de 2015 pour éclairer ou commenter ce qu’il a écrit vingt-sept ans plus tôt. C’est un plus.
En 1988, il en train d’écrire un premier roman, Autumn (sur les peintres préraphaélites), il n’a pas encore écrit La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules, mais c’est déjà ce style-là, ces petites touches et descriptions précises des petits bonheurs quotidiens, de ceux qu’on trouve généralement si évidents qu’on ne s’y arrête pas, comme le signale Victor Hugo après la mort de Léopoldine: avoir une maison, une famille, des amis, des conversations près d’un bon feu, « j’appelais cette vie être content de peu ».
J’aime les gens qui, comme Philippe Delerm, se rendent compte que c’est beaucoup, au contraire, et qui réussissent à jouir de l’instant.
photo, info, texte, critiques etc sur le site de l’éditeur Seuil
« Ecrire, dessiner, travailler au jardin, faire l’amour, allumer un feu, lire, goûter avec Vincent quand il revient du collège. Tout cela dans la lenteur d’un temps qui nous ressemble, dans un silence chaud, patient, habité. Il n’y a pas de vie meilleure à boire que la mienne, ces jours-là. Ce sont les jours ordinaires. J’aime moins les jours extraordinaires. » (p.11-12)
Le titre me décourage déjà 😉
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Moi aussi, j’essaie de « jouir de l’instant » 😉
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Je viens de l’achever hier soir. Le livre, pas Delerm. Je n’avais lu de lui que la première gorgée de bière et ça m’avait assez plu. Il y a quelque chose qui me dérange dans celui-ci : qu’il soit allé rechercher son journal intime pour en faire un bouquin. Il est effectivement dans le même style que celui qui a fait son succès, mais même s’il a été écrit avant; ça sent le remettez-moi ça. Ensuite cet exposé du besoin latent de reconnaissance et de succès qui pourrit un peu son fameux bonheur. Succès qu’il n’aurait jamais eu avec les bouquins desquels il l’espérait.
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Je n’ai pas lu ce livre, je ne vais donc pas en parler. Mais je me retrouve dans le fait de travailler à temps partiel, même si c’est dur financièrement, mais de pouvoir profiter d’un tas de choses, lecture, balade avec les chiens, cinéma, documentaire à la téloche, inviter des amies autour d’un bon petit plat, juste glander, être heureuse d’être en bonne santé et de se sentir en forme,…
Biz,
lulu
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Je ne puis qu’être d’accord avec ce que tu écris. Du coup je reste muet comme une carpe diem !
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J’ai lu La première gorgée de bière… puis Il avait plu tout le dimanche. J’ai bien envie de découvrir celui-ci 🙂
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je vais le lire
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Que de sagesse! C’est tout simple mais hors d’atteinte pour tant de personnes qui se laissent dicter leur bonheur. Fais pas ci fais pas ça, tu devrais, comment peux-tu, mais enfin regarde ton cousin, je ne te comprendrai jamais…
Faut rien écouter de ces coaches de vie ratée 🙂
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Les jours ordinaires ont tous quelque chose d’extraordinaire, je crois…
¸¸.•*¨*• ☆
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J’en ai reçu un, mais je ne sais pas lequel ni où il est (je vais partir à sa recherche), peut-être la gorgée de bière… « Ecrire, dessiner, travailler au jardin, faire l’amour, allumer un feu, lire, goûter avec Vincent quand il revient du collège… » C’est bien, mais retire le poste au collège, la possibilité de travailler au jardin, celle de faire l’amour ou d’allumer du feu, le reste bien sûr, on peut toujours faire et même goûter avec un Vincent, non pas au retour du collège mais un week-end o:) et on a beaucoup de gens à moitié heureux (hum, bon, je m’en vais)…
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Les jours ordinaires ont cela de bien qu’ils sont les plus nombreux et donc plus propices à ces instants de joie, encore faut-il savoir l’extraire! J’aime cet auteur et ses mots pudiques au doux relent de véracité!
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« La plupart du temps, c’est l’ordinaire qui me pique et me vivifie. » (Colette)
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jamais lu Delerm, peut-être le devrais-je…
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Être un peu secoué de temps en temps ne fait pas de tort ;-)), mais oui, le bonheur de la lenteur du quotidien, il en parle superbement.
Se rendre compte qu’on est heureux est sans doute la première clé, après…
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Bonjour, Adrienne, te voilà fort silencieuse, j’espère que tout va bien.
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ça fait si peur, le bonheur? 😉
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je vous crois, Mme Chapeau 🙂
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c’est vrai, mais je comprends ce sentiment de bonheur qu’il avait cette année-là, dans la quiétude de sa maison normande, en train d’écrire Autumn, une écriture qui marche bien et qui lui apportera un début de vraie reconnaissance littéraire
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ce n’est pas rien, tout ça, Lulu 🙂
bises à toi aussi
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je te reconnais bien là 😉
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c’est une lecture-plaisir 🙂
ça fait toujours plaisir de rencontrer un homme heureux 🙂
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bonne idée, aman bou!
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faut arrêter de lire la presse et de regarder les people à la télé 😉
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c’est sûr! c’est quoi, la norme? la normalité? ça n’existe pas 🙂
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chacun fait sa propre liste de petits bonheurs, tu peux y mettre le plaisir de prendre une bonne douche chaude ou de voir pousser des jacinthes dans un pot 😉
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voilà, « encore faut-il savoir l’extraire », comme tu dis!
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excellente citation, on peut compter sur Colette pour avoir la compréhension de ces choses-là 🙂
merci Tania!
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s’abstenir si on est allergique au bonheur des autres… sinon, y aller carrément 🙂
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je le pense aussi, absolument!
ça passe par deux choses, il me semble: la prise de conscience et la volonté
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j’ai été fort secouée, je m’en remets tout doucement 🙂
merci pour ton mot gentil
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Comme Tania, je m’inquiète.
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c’est gentil à vous, Mme Chapeau.
De nombreuses choses m’ont empêchée d’écrire.
je pense que mes billets quotidiens redémarreront le 17 mars, à la lettre O
je vous embrasse, à demain peut-être
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Bonjour Adrienne, petite suggestion pour ton O:
Oh ! les charmants oiseaux joyeux !
Comme ils maraudent ! comme ils pillent !
Où va ce tas de petits gueux
Que tous les souffles éparpillent ?
Ils s’en vont au clair firmament ;
Leur voix raille, leur bec lutine ;
Ils font rire éternellement
La grande nature enfantine. (…)
Victor Hugo poème « Oh-les-charmants-oiseaux-joyeux ».
Bonne journée, besos
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tu as raison!
et ces jours-ci, vers 5 h. du matin j’ouvre ma fenêtre pour entendre siffler le merle, entre deux camions 😉
(il est bien courageux et persévérant :-))
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Eh bien, moi aussi, en venant, et en voyant que tu n’avais plus rien publié, je me suis subitement inquiétée. J’espère que cela va bien ou mieux… Bref, je t’embrasse de tout coeur !
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merci de ta gentillesse, Pivoine
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Je vous lis tous les matins, et j’étais inquiète de ne plus vous lire, j’espère que tout va bien.
Je ne commentais jamais, mais là….
Anne
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mais là, je suis bien contente qu’à quelque chose malheur soit bon 😉
j’aime faire la connaissance de mes lecteurs
merci pour ce message!
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Il faut que je regarde ce livre de plus près. J’ai déjà lu un livre de Delerm sur le bonheur, cela fait près de 15 ans. Etait-ce celui là ?
J’avais beaucoup aimé.
J’ai rencontré Delerm lors d’une signature. J’ai beaucoup aimé les mots que nous avons échangés ensemble.
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