Nous étions loin de l’été mais dans le Midi un joli printemps fleuri était déjà bien installé. Quand on nous a annoncé « Narbonneuh! Narbonneuh! Tout le monde descend! » nous avons pu prendre le petit déjeuner à de longues tables installées au soleil.
Depuis ce jour-là, nous n’avons plus dit autrement le nom de cette ville qu’en imitant l’accent de l’homme qui nous y a accueillis.
Nous avions passé la nuit dans le train, compartiment couchettes pour six personnes que nous occupions à cinq parce qu’il était impensable que grand-mère Adrienne quitte sa maison.
La voiture paternelle avait été remisée dans un wagon ad hoc et récupérée dans l’Aude… pour aller où? Je ne sais plus!
C’est bien un comble de se souvenir de tous les détails du voyage en train – par exemple dans quel ordre nous nous étions déshabillés et couchés pour que l’intimité de chacun soit préservée au maximum, qui avait quelle couchette et qu’il y avait du papier blanc sur la table du petit déjeuner – mais de ne pas se souvenir de la véritable destination du voyage.
Une chose est sûre, ce n’était pas l’Aude et après le petit déjeuner pris au soleil, nous avons tout de suite quitté Narbonneuh.
Une fois dans le train, le plaisir et la fièvre du voyage… la destination est-elle importante?:-))
Ton Narbonneuh me rappelle le train que je prenais pour aller rejoindre mon amoureux à Mons: « Le cri était: « Brrrraiiiine le comte, Braiiiine le comte, les trois prrremiers wagons vont à Mons Saint Ghislaiiiin »
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Moi aussi, je me souviens deux ou trois nuits en wagon couchettes, je me souviens aussi des destinations mais pas des déjeuners.
😉
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le train qui faisait battre ton cœur, ça pourrait être le titre d’une histoire 🙂
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la mémoire est sélective, c’est vrai, mais la question reste: pourquoi retient-elle ceci et pas cela 😉
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Je n’ai aucun mérite. J’étais plus âgée, je voyageais sans ma famille, la destination, je l’avais choisie.
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l’été prochain, avec ma mère et monsieur neveu, nous passerons plus de huit heures dans le train pour Berlin, je me demande quel souvenir ça lui laissera dans quarante ans 😉
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Avec mes parents et mes frères, nous partions aussi en vacance en train. Mais de Mons à Adinkerke, y avait pas de couchettes :o)
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il n’y aura pas de couchettes non plus de Bruxelles à Cologne ou de Cologne à Berlin 🙂
(je crois que c’est drôlement plus excitant pour les enfants d’aller à Adinkerke en train plutôt qu’en voiture 🙂 moi je crois bien que j’aurais adoré! surtout qu’en voiture j’étais toujours malade)
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Dans un de mes livres sur mon enfance à Verviers je mentionne le cri sinistre qui nous accueillait sur le quai de la gare quand on revenait de voyage en Italie avec Lovely Brunette : Verviers Centrahl, Verviers Centrahl! Ca sonnait la fin des vacances, d’autant qu’en général la pluie faisait partie du comité d’accueil aussi…
J’aime tant ton souvenir confus mais d’un départ plein de surprises… d’excitation!
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j’aime bien que le contrôleur (H/F) s’adresse à nous dans son mauvais micro et nous annonce les gares et les arrêts et les terminus et bon voyage 🙂
comment ça la pluie t’accueillait à Verviers! veinarde, après toute cette chaleur et cette sécheresse italiennes 😉
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J’ai voyagé en couchette qu’une seule fois… c’était en 1980 via Rome et la nuit avait été difficile ! mais l’arrivée : grandiose 🙂
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ah quelle coïncidence! ma première fois était en 1979 🙂
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Merci de m’avoir fait visiter Narbonneuh ! 😉
Ca donne des envies de vacances du genre Narbonneuh – Sèteuh – Carcassonneuh !
Et ton voyage rappelle évidemment ceci : https://youtu.be/9gt6zqEgxSw
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La mémoire est très bizarre. Et on ne choisit pas ses souvenirs. Je ne sais pas s’il faut le regretter.
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on reste dans les vieux machins de mon billet d’hier 🙂 Charles Trenet, enfant de Narbonne! et même avé l’asseng!
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non rien de rien non je ne regrette rien 🙂
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Descendre dans le Midi, sortir du train ou de la voiture et s’installer dehors pour manger, quel plaisir ! Dommage que la SNCB les ait supprimés, ces trains couchettes – c’était chouette.
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oh oui, je le regrette aussi, sinon j’irais jusqu’à Rome en train 🙂 tant pis si chaque jour on m’offre des promotions à 30 euro pour l’avion 😉
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Un livre pour vous?
https://www.allary-editions.fr/publication/paris-venise/
Je ne l’ai pas lu, j’en ai juste entendu parler à la radio.
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vous me donnez des envies de train pour Venise, Mme Chapeau 🙂
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Je ne trouve pas étrange que seuls de petits détails te soient resté en mémoire alors que tu as oublié la destination des vacances… Peut-être un jour te retrouveras-tu dans un lieu où tu te rappelleras être passée des années auparavant.
« Je suis déjà venue ici »… combien de fois ai-je prononcé cette phrase avec étonnement. Ca t’arrivera sûrement
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Oui , quel mystère, la mémoire !
Ce sont de jolis souvenirs que ceux-là.
Je me souviens de voyages en compartiment couchettes, à ne pas fermer l’œil, à écouter le tacatam si caractéristique du train roulant sur les joints de dilatation des rails. Et aussi d’un merveilleux voyage Lausanne-Venise, en Wagons-lits. Le grand luxe, même si on n’avait pas vraiment dormi non plus.
Tout ça me donne des envies de voyagse en train !
🙂
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ah oui, les « déjà vu » sont parfois intrigants, parfois mystérieux!
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je reconnais tout à fait, ne pas dormir et « ne pas fermer l’œil, à écouter le tacatam » du train 🙂 (ou les bruits de moteur du bateau pour l’Irlande!)
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Moqueuseuh ! Mais tout le monde sait que c’est dans le Midi que l’on parle le mieux le français ! (petite revanche d’une provençale)
Tu suis les traces de Proust ? Et oui, les résurrections mystérieuses de la mémoire ! C’est toujours étonnant.
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c’est très « Français de France » de se moquer des accents des autres, et ça fâchait beaucoup mon père quand il en était le témoin, tout comme ça m’énerve très fort aujourd’hui… Je trouve extrêmement malheureux et pernicieux que la seule norme, apparemment, soit Paris. Se moquer des accents n’est pas une chose que je fais, et à mon sens pas non plus ici en écrivant « Narbonneuh » parce que c’est effectivement ce que nous avons entendu et pour nous c’était la première fois. Il n’y avait donc pas que Fernandel et les Marseillais… même si pour les personnages de Pagnol, Lyon c’est déjà le Nord.
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