Chère Madame S
Barrez le « chère », il n’est là que pour la forme, vous ne m’aimiez pas, vous n’aimiez sans doute personne ou vous aimiez vous payer un petit succès facile en vous moquant de vos élèves.
En octobre, j’avais dû être opérée de l’appendicite, on m’avait gardée huit jours à l’hôpital et j’ai encore dû rester huit jours à la maison. Quand je suis revenue en classe, je me suis sentie fort démunie, vous aviez entre-temps appris des tas de choses que j’ai été obligée de deviner et de comprendre par moi-même. A commencer par une chanson dont vous exigiez que je la chante avec les autres, alors que je l’entendais pour la première fois.
C’est vous malheureusement que j’ai revue le plus souvent par la suite, jusqu’à l’an dernier. Et c’est dans des moments pareils que je maudis ma stricte éducation parce que je préférerais détourner la tête et ne pas vous saluer.
Mais toujours je vous souris et vous dis « Bonjour, madame S! »
***
écrit pour le Marathon d’écriture 2018
Je pense n’avoir rencontré aucune Madame S.
Ou alors, j’ai oublié.
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Oh je me souviens fort bien de Mme G et de Mlle J et de Mme B … et surtout de toi qui te glorifiais des « interrogations-mitraillettes » du lundi matin. Vous ne nous avez pas élevés mais vous saviez fort bien nous rabaisser.
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vous n’en aurez pas rencontré: ça ne s’oublie pas, de telles rencontres 😉
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si la balance est en tel déséquilibre, s’il y a eu trop de ‘Madame S’, je vous plains de tout coeur.
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La mémoire est sélective. Par exemple, je me souviens avoir refilé une réponse à une copine qui pleurait, m’être fait prendre et avoir trouvé ça injuste mais je ne me souviens pas du nom de l’institutrice concernée…
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En 4e et 5e année mademoiselle Lucille qui m’envoyait au tableau et à chaque erreur de fraction un petit coup sur les doigts de son long bâton rouge effilé que je n’ai jamais oublié… Pourtant en 1e, 2e et 3e sa sœur Rachel était tout le contraire je me souviens de son regard plein d’amour pour nous.
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c’est que le nom n’est pas l’information la plus intéressante à retenir, mais le sentiment d’injustice 🙂
(pour moi le nom de Mme S est absolument inoubliable, c’est aussi celui de ma mère oh le scoop ;-))
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c’est un métier qui nécessite « la vocation », qui me semble une condition à l’amour-sans-bornes, celui qui vous fait même aimer le plus mauvais sujet 😉
sans doute mademoiselle Rachel avait la vocation et pas sa soeur Lucille?
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C’est là où l’on regrette que l’expression « faut pas pousser mémé dans les orties » existe !
Mais… où trouver des orties en Belgique ? 😉
Dans le concasseur, alors ? https://youtu.be/VnYy65gC8n0
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L’injustice mais aussi la surprise. J’aidais ma copine qui pleurait et ce n’était pas bien…
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Ta lettre à madame S a fait remonter le douloureux souvenir d’une mademoiselle G qui elle aussi prenait plaisir à humilier ses jeunes élèves et qui un jour m’a arraché une grosse touffe de cheveux . 😦
Il y a eu aussi un monsieur R, à l’adolescence, terrible.
Bon, ces affreux ne nous ont pas dégoûtées du métier et ont au moins eu le mérite de nous montrer ce qu’il fallait à tout prix éviter de faire.
:p
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encore un Perret que je ne connaissais pas!
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voilà, tu en tires la même conclusion que moi, on apprend mieux quand il y a de l’amour dans l’air 🙂
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Un souvenir d’enfance? Les injustices subies enfant restent longtempos en mémoire.
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Un souvenir d’enfance? Les injustices subies enfant restent longtempos en mémoire.
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ah oui ici tout est scrupuleusement vrai (en tout cas vrai pour moi 😉 mais mon amie d’alors, que j’ai vue encore hier, pourrait le confirmer: elle s’en souvient avec autant de netteté que quand nous avions 7 ans 🙂
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