Ce n’était que fort tardivement que sœur Marie de la Miséricorde avait senti la vocation. Il avait fallu d’abord qu’elle perde l’éclat de sa jeunesse et que l’ergot du seigle ravage sa famille. Mais elle y a vu l’influence divine et c’est tout naturellement qu’elle s’est dirigée vers le couvent où sa tenue correcte et son assiduité aux offices l’ont très vite fait accepter.
La plupart du temps, sœur Marie de la Miséricorde est à l’atelier des brodeuses. Elle coud au petit point de précieuses dentelles aux bordures de velours grenat pour Monseigneur l’évêque pendant que d’autres, plus habiles, brodent des symphonies de couleurs, de fleurs et d’oiseaux sur les ornements liturgiques.
Cette vie lui plaît, la douceur des jours qui s’écoulent a un effet lénifiant et le corps comme le cœur y trouvent leur compte. Sœur Marie de la Miséricorde ne reçoit jamais de visite et elle en est bien contente. Le passé est le passé, qu’il reste enfoui à jamais.
Elle en est là de ses pensées quand une main posée sur son épaule et une voix qui chuchote à son oreille viennent fracasser cette belle sérénité:
– Sœur Marie de la Miséricorde, quelqu’un vous attend au parloir…
***
Aquarelle de Jacqueline Gnott et consignes chez Lakévio, que je remercie: dix mots à caser, histoire de trouver des serrures à ces clés: tardivement – symphonie – éclat – bordure – ergot – influence – grenat – correct – fracasser – parloir
On dirait le début de « La Nonne sanglante » 😉
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je ne connais pas… c’est encore un des livres que tu as bazardés, comme tu dis?
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Non, c’est un opéra de Gounod que, Dieu merci, je n’ai pas vu 🙂
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Dieu nous sauve de Gounod 🙂
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Est-ce que Madame va demander à ses élèves de poursuivre le récit ?
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non Madame en ce moment leur fait écrire des faits divers et leur laisse le choix des personnages 😉
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J’aime vos « précieuses dentelles aux bordures de velours grenat pour Monseigneur l’évêque »
.-)
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j’aime que vous les aimiez 😉
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Ah ça ma sœur … Vous saviez que le commerce du LSD est illicite depuis longtemps, ma sœur et le délit n’est hélas pas prescrit…
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c’est une piste 😉
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Quel superbe début de roman interactif !
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oui c’est un début d’histoire qu’on peut continuer comme on veut 🙂
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Qui ce peut il être ?
Adieu la sérénité !
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Mince, elle va perdre sa sérénité.
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le seul bien qui lui reste 😉
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Mais qui est ce donc ?
Adieu la sérénité ! ( je n’ai pas copié Heure Bleue, mon premier commentaire n’est pas passé 🙂 )
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hé oui, la voilà rattrapée par son passé 😉
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Dix mots casés comme s’il n’y avait jamais eu de consigne, bravo !
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merci Tania, ça me fait plaisir 🙂
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Je reste en admiration pour ton savoir faire avec les mots imposés.
Au parloir elle retrouvera l’enfant dont elle a accouché en cachette il y a longtemps…
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c’est une piste aussi, mais ce n’est pas ce à quoi je pensais 😉
(merci Godelieve!)
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Superbe texte, Adrienne!
Mais qui me laisse sur ma faim…
Bisous,
lulu
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tu inventes ce que tu veux (je la situe fin 19e ou début 20e s.)
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Comme les mots imposés s’insèrent à la perfection dans le texte !
…. Et nous laissent devant une énigme et la recherche d’une clé pour la décoder.
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exactement, Sophie, bien vu! c’est là le (seul? ;-)) rapport avec les clés du tableau 🙂
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Avec cette visite, les « symphonies de couleurs, de fleurs et d’oiseaux sur les ornements liturgiques. » toucheront à leur fin car ce qu’elle avait voulu oublier, est sorti de sa mémoire et jamais elle ne pourra penser à autre chose…
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hé oui, ne jamais se croire à l’abri 😉
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Pauvre Marie !
Elle est débusquée.
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peut-être qu’elle s’inquiète pour rien et que ce sera une bonne nouvelle 🙂
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une chute qui brise le silence des souvenirs.
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exactement, il fallait employer ‘fracasser’ et c’est à la chute qu’il a été utile 🙂
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Un genre de vie que je n’aurais jamais pu supporter…
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je crains aussi qu’un couvent ne soit plein de perfidies…
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A-t’elle glissé un cheveu dans la broderie ? Car malgré son mariage avec le Seigneur, elle conservait son doux rêve d’enfant : fonder un famille…
C’est ainsi que faisaient les brodeuses et couturières d’antan.
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des chansons de toile, comme au moyen âge? 🙂
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pfffft ….évidemment excellent devoir …mais….. depuis quelques temps toutes ces histoires qui nous laissent imaginer la fin ….me laissent sur ma faim de la suite ! 🙂
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ah oui, je comprends, mais que voulez-vous, avec cinquante mots on n’a qu’un début de roman et je n’aime pas les résumés 😉
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