Au salon, Thérèse était assise dans le noir. Occupée à ne rien faire et à rêvasser, comme d’habitude. C’est ce soir-là qu’Anne de la Trave convainquit son fils d’un séjour dans la capitale. Elle voyait bien que Thérèse dépérissait et que ce n’est pas ainsi que viendrait jamais l’héritier tant attendu. « Prenez votre temps, leur dit-elle, passez-y la période de Pâques, ça vous fera du bien à tous les deux. »
Bernard et Thérèse rentrèrent le soir dans la maison Desqueyroux à peu près inhabitée depuis des années. Son père n’y venait plus depuis son veuvage, préférant le confort de son appartement en face du parc Monceau.
« Une lettre de Monsieur. » La concierge se retira. Thérèse était convaincue que cette vieille pie ouvrait et lisait son courrier. Elle mit la lettre dans son sac à main. C’est là qu’elle serait le mieux, il ne fallait pas que Bernard la voie.
Un matin chaud de mars, vers dix heures, le flot humain coulait déjà, battait la terrasse du café de la Paix où étaient assis Bernard et Thérèse. C’était décidé, c’est exactement là, ce jour-là, qu’elle le quitterait. Elle prit son sac avec la précieuse lettre et prétexta d’aller aux toilettes. Elle farda ses joues et ses lèvres avec minutie; puis, ayant gagné la rue, marcha au hasard.
***
Ecrit d’après cette consigne de Joe Krapov, que je remercie, avec les incipits des quatre derniers chapitres + la phrase finale (Mauriac, Thérèse Desqueyroux, paru chez Grasset en 1927)
- Photo de Marta Siedlecka sur Pexels.com
Moi j’aurais préféré marcher au hasard dans les Landes…
😉
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avant-hier j’ai décidé d’en faire une Parisienne, qui aime sa ville, donc forcément… 😉
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Combien de vies ont pris un tour différent au Café de la Paix ?
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Mauriac aime les clichés, je trouve 😉
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Merci Adrienne pour cette agréable relecture d’un roman qui a marqué mon adolescence. Ton style et ton imagination font merveille.
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
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merci à toi Célestine
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Pourvu qu’elle ne tombe pas sur un Apache !
https://www.google.be/url?sa=i&rct=j&q=&esrc=s&source=images&cd=&cad=rja&uact=8&ved=2ahUKEwjAwpGe-ZLhAhXJYVAKHcvgDIUQjRx6BAgBEAU&url=http%3A%2F%2Fsur-les-toits-de-paris.eklablog.net%2Fles-apaches-c811446&psig=AOvVaw0ApirNfhT9ifnvcsMU7DWi&ust=1553247769404423
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pas de danger, ils ne sévissaient pas à Paris 😉
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Une fin à suspense.
Qu’annonçait la lettre de Monsieur son père ??? Qu’il mettait en vente la maison et qu’elle ne pourrait plus y habiter ? … ouh la la !!!
« Habiller » Mauriac n’est pas chose facile et tu le fais bien agréablement.
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merci Sophie!
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Merci Adrienne : j’ai beaucoup aimé ton feuilleton. Mais quel talent tu as !
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merci pour l’appréciation, Godelieve 🙂
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J’aime beaucoup. On dirait un Modiano à l’envers : la femme qui disparaît est le principe acteur du roman. Ici au moins transparaît la logique : le personnage masculin est trop insupportable pour que la relation puisse durer.
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au lieu de se laisser aller elle doit s’en aller 😉
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Belle (re)création, Adrienne!
J’ai aimé.
Bonne soirée,
Mo
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merci, Mo!
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