K comme krapoverie mozartienne

Violon_d'enfant_de_Mozart

Quand l’Adrienne était une petite fille, elle croyait que les grandes personnes en général étaient infaillibles et sa mère en particulier. C’est pourquoi, si à l’âge de dix ans vous lui aviez demandé ce qu’elle pensait de la musique de Wolfgang Amadé, elle aurait répondu « mièvre » et « facile ».

Elle en a encore honte, quand elle y pense, d’avoir un jour adhéré à ces jugements sans avoir entendu rien d’autre que le Rondo alla Turca ou la Kleine Nachtmusik. Il a fallu qu’à dix-sept ans elle découvre ses opéras, puis ses concertos pour piano, pour hautbois, pour harpe… et qu’elle se prenne de passion pour sa musique et d’amitié-pour-la-vie envers l’homme.

Tout, elle aime tout de lui, même ses lettres un brin scatologiques à sa cousine 🙂

Comme chacun sait, le pèlerinage mozartien pose problème: il n’y a pas de tombe où se recueillir. C’est même à peine s’il existe un portrait vraiment ressemblant de l’homme tel qu’il était. Sans mièvrerie et sans facilité.

L’Adrienne a tout de même fini par faire le détour pour se rendre à Salzbourg, la ville qui l’a vu naître et qui exploite à fond ce hasard, heureux pour elle et si malheureux pour lui.

Ne reste au pèlerin mozartien qu’à s’émouvoir devant un minuscule violon d’enfant exposé dans sa maison natale.

Et à écouter sa musique. Bien sûr.

***

Merci à Joe Krapov pour la consigne: jusqu’où pourrait vous pousser votre propre fanitude ? Sur les traces de qui êtes-vous prêt(e) à partir ? Dans quelle ville inconnue rêvez-vous de vous rendre pour cela ? Qu’y ferez-vous ? Qu’explorerez-vous ? Qui rencontrerez-vous ? Que vous arrivera-t-il là-bas ?

Vous pouvez traiter ce sujet comme une fiction et raconter l’histoire à la troisième personne.

30 commentaires sur « K comme krapoverie mozartienne »

  1. J’aime beaucoup votre texte.
    Les mères ont parfois des idées bizarres comme préférer la saveur de la soupe à la musique de Wolfgang Amadé.
    😉

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  2. Moi je sortais du cinéma, à 10 ans, en sentenciant « elle joue vraiment mal »… parce que ma mère n’aimait pas l’actrice. J’aurais été incapable de faire la différence entre son jeu ou celui de Blanche Neige en dessin animé, mais j’étais assez fière d’avoir un avis catégorique 😀

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  3. A la maison, Mozart était juste un nom en six lettres pour les mots croisés ; à l’école, il n’y avait pas de professeur de musique. 😦

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  4. Quelle idée !
    Mozart « mièvre » !
    Facile non mais d’un abord aisé.
    C’est une exception dans la musique qu’un compositeur puisse enchanter dès les premières mesures, aussi bien le premier venu que le musicien averti.
    C’est en prêtant beaucoup d’attention ensuite qu’on s’aperçoit que c’est une technique de composition remarquable mise au service de la subtilité.
    En plus, il faut admettre qu’il est assez connu dans le milieu des media pour qu’on lui commande la musique » de la pub « Taureau ailé » et un vague truc pour le film « Out of Africa ».
    Le cinéma et la publicité ont beaucoup fait pour Mozart. 😉
    Bref, je suis un adorateur de Mozart.

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      1. J’ai un énorme faible pour les « Vêpres solennelles pour un confesseur »
        Surtout cette version, « Chorale Philippe Caillard, Wiener Barockensemble, Theodor Guschlbauer »
        C’est un vinyle de 1975 de chez Erato, boître hélas disparue.

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  5. J’adore Mozart.
    Je n’ai jamais pu me consoler d’avoir programmé un passage à Salzbourg, en revenant d’Italie et de n’avoir pu assister à un des concerts.

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  6. Pas de Mozart, ni aucune autre musique classique pendant mon enfance. J’ai l’ai découvert et suis tombée en amour à 19 ans, grâce au film Amadeus. Je n’ai pas que des louanges pour ce film, mais il y avait la musique. J’ai été transportée, avec la scène du commandeur de Don Giovanni en apothéose.
    En passant par Salzbourg, j’ai aussi été émue. Par le petit violon, et par la vie de ce si jeune enfant transbahuté à travers toute l’Europe et exhibé à toutes les cours des puissants de l’époque.
    Quel génie! et quel destin incroyable que le sien!

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  7. Il y a des gens qui n’aiment pas la musique de Mozart ?
    Ah bon…

    J’ai eu la chance à Salzburg, il y a deux ans, et de voir sa maison natale…mais, hélas, je ne l’ai pas visitée…
    Là-bas, Mozart est omniprésent, un peu trop d’ailleurs (vente de gadgets , de confiseries et de colifichets « Mozart » à tous les coins de rue)…

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    1. oui c’est assez indécent la façon dont ils l’exploitent à fond, alors qu’il n’y a pas lieu d’être fier de la façon dont Salzbourg et les Salzbourgeois l’ont traité à l’époque…

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