R comme rubberwood

Vous vous souvenez d’Oliver Hardy et Tryphon Tournesolqui après avoir sonné chez l’Adrienne pour réparer sa connexion internet, l’avaient épatée par leurs connaissances en musique?

Et bien, ce n’est pas tout 🙂

Au moment de sortir, Oliver Hardy se tourne vers l’escalier et déclare devant l’Adrienne, interloquée:

Rubberwood!
– S’il vous le dit, c’est que c’est vrai, ajoute fièrement Tryphon Tournesol. C’est un pro!
– Et c’est bon, ça, rubberwood? s’enquiert-elle auprès de l’expert.

Oliver fait une petite moue, on sent une hésitation, puis il donne son verdict:

– Ce n’est pas mauvais… Et c’est surtout beaucoup moins cher que le hêtre.

Rubberwood, en français on dit plutôt hévéa, un arbre qu’on plante pour son latex, principalement en Asie du Sud-Est, et qu’on abat quand il ne produit plus assez. Son bois est alors récupéré pour du mobilier ou des escaliers… et on replante.

Mais ce que l’Adrienne ne s’explique pas – et ce qu’elle n’a pas osé demander – c’est pourquoi cet homme, qui a à peine une quarantaine d’années et qui semble si passionné par le bois et la menuiserie, a délaissé les copeaux pour les installations téléphoniques…

***

texte écrit pour Olivia Billington – que je remercie – avec les mots imposés suivants: musique – cigogne – arbre – quarantaine – hésitation – envoûtement – copeaux – sonner

image du site de la FAO.

34 commentaires sur « R comme rubberwood »

  1. Riche rencontre.
    Peut-être sont ils bien payés chez Proximus. Souvent on travaille pour un salaire.
    Je vois que Mme Chapeau arrive à la même conclusion. 😉

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  2. L’artisan doit tout faire tout seul, y compris gérer le calendrier, les appels pour retards, les doléances des clients etc… chez Proximus, il y a un service pou ça, lui il se contente d’aller où on l’envoie admirer des escaliers 🙂

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      1. Non, que nous avons jeté avec ses cours de repassage, d’entretien du linge etc… lors de notre avant-dernier déménagement (le parrain de mon épouse avait une ébénisterie et un magasin de meubles, c’est de lui qu’elle tenait cette collection).

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    1. le regard montrait son intérêt – un peu comme moi quand je vois traîner un bouquin ou, mieux encore, quand je peux admirer toute une bibliothèque ;-)) et sa voix la fierté de savoir (et d’expliquer :-))

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  3. Nous avons un collection de petites rondelles (10cm de diamètre) de différents bois plus ou moins précieux, réalisés par un ami passionnés par les bois. Celle du bois de citronnier sent encore le citron! Mais nous n’avons pas le rubberwood!

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  4. Réduire les gens à leur métier, ou leur emploi, ou leur fonction (c’est ce qu’on faisait aux speakerines, les femmes-troncs), c’est un peu nier notre diversité, les éléments multiples qui nous constituent et qui se superposent, avec le temps qui dépose en nous ses alluvions, et donne de l’épaisseur à notre personnalité. À l’époque où j’enseignais le français, certains collègues s’étonnaient (fort!!) de me voir lire en anglais, et mon passé de maçon me permettait d’expliquer à mes élèves l’utilité du théorème de Pytagore. Non, nous ne sommes pas réductibles à notre apparence immédiate.

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  5. Waouh, on en apprend des choses ici 😉 Et jolie, cette suite de l’histoire avec le R de hévéa, l’air de rien, on aurait pu râper pour faire des copeaux, ou parler du retour des cigognes et rêver jusqu’à l’envoûtement. Bravo 😉

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