Souvent l’Adrienne repense à ce temps béni où le seul téléphone dans la rue était celui des voisins, Albert et Julia, chez qui chacun se rendait quand il fallait appeler un médecin d’urgence.
C’est à peu près la seule raison d’utiliser un téléphone, dans la rue de mini-Adrienne, vers 1968: pas question de faire du blabla, de discuter longuement – c’est cher, le téléphone, lui explique-t-on – d’y exercer son bagou de baratineur, d’y déverser des flots de paroles ou d’y tenir de grands plaidoyers.
Pour tout cela, on a le contact en face à face.
Qui permet la mimique, la gestuelle, les circonlocutions…
Et pour ceux qui habitent loin, demanderez-vous?
Même pour ceux-là, pas besoin du téléphone. Grand-mère Adrienne sait qu’elle les verra sans prendre rendez-vous.
Ils viendront le premier de l’an lui porter leurs vœux.
Ils viendront le dimanche de la Trinité, jour de la fête de la ville, voir le cortège (et manger des tartes).
Et le dimanche de la kermesse d’hiver.
Ils trouveront chaque fois porte ouverte et table bien garnie 🙂
***
écrit pour les Plumes d’Emilie – merci Emilie! – avec les mots imposés sur le thème ‘bla-bla’: CIRCONLOCUTION – BARATINEUR – TÉLÉPHONE – DISCUTER – BAGOU – PLAIDOYER – PAROLE – PIROUETTE.
L’illustration a déjà servi pour le jeu de Lakévio
Ma grand-mère appelait aussi ses voisines par leur prénom, sauf une, qu’on appelait Mme Lacroix. C’était chez elle qu’était le téléphone le plus proche. Pour moi enfant, associé à cette voisine différente, le téléphone en était d’autant plus inaccessible.
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c’est vrai, chacun par son prénom!
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Dès que nous sommes arrivés à Ville-sur-Haine (j’avais environ neuf ans) nous avons eu le téléphone.Mais c’était une ligne du réseau interne de la centrale électrique où travaillait mon père, pour appeler l’extérieur, il fallait passer par le wattman (le mec de la salle de contrôle) qui lui disposait d’un standard téléphonique et pouvait vous connecter avec l’extérieur (et incidemment écouter votre conversation).
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on habitait dans une maison louée, mes parents ont fait installer le téléphone dès qu’ils étaient « chez eux » 🙂
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Enfant je me souviens monter au 2e étage chez le vieux monsieur célibataire qui nous prêtait le téléphone pour des communications importantes bien sûr 😉
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et en partant on déposait une pièce à côté de l’appareil, parce que « c’est cher, le téléphone » 😉
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C’est vrai !
Le téléphone, il n’y avait guère que les cafés et les cabines de La Poste qui en disposaient.
Nous l’avons eu à l’été 1972, on avait le numéro 278 31 00.
Ma mère a cédé à l’attrait du téléphone en 1973.
Mon père s’en fichait…
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on l’a eu en 1968, dans la « nouvelle maison » 😉
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C’est vrai que c’était cher, on ne restait pas des heures ! Tu me diras, je ne risque pas, je déteste ça !
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moi aussi 🙂
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Ah, ton peu de goût du téléphone est donc un héritage ;-). Par les temps qui courent, je suis bien contente de recourir aux conversations téléphoniques, faute de mieux.
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oui bien sûr, il a tout de même son utilité, cet appareil 🙂
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tu as fait une pirouette en n’utilisant pas le mot pirouette 😉
Bon weekend et un beau mois d’août 🙂
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merci, bon week-end à toi aussi!
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Mes parents n’ont jamais installé le téléphone. Je ne l’ai connu que quand nous nous sommes mis ensemble Marc et moi à l’âge de 27 ans. Marc y tenait et ses parents avaient le téléphone. Moi, je m’en passais très bien…
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on peut s’en passer, assez souvent, c’est vrai, mais parfois on en a vraiment besoin 🙂
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Pour mon premier téléphone privé, il fallait attendre environ six mois l’installation, sauf à verser une avance de 2000 francs à valoir sur ses consommations futures. Dans ce cas, l’attente n’était que d’un mois. C’était en 1974.
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Ça s’est fait sans ces délais, chez nous
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Pas de téléphone chez nous durant toute mon enfance, mais nous étions une exception.
A l’adolescence, avec un petit stock de pièces, j’allais presque chaque soir à la cabine la plus proche de la maison pour appeler mon amoureux (le Nini) qui passait toute la semaine à Zurich pour ses études.
Mon premier téléphone, je l’ai eu dans mon premier appartement. Il était rouge vif, je le trouvais très beau, mais je n’aimais pas trop l’utiliser. A part pour appeler le Nini bien-sûr, c’était quand même plus pratique que la cabine téléphonique!
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Oh quelle jolie histoire !
(Et bonne fête, la Suisse !)
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Allô ? Le 22 à Asnières ? Enfin ! J’ai eu du mal à vous avoir ! N’oubliez pas de venir souhaiter la bonne année à grand-mère Adrienne !
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tu m’y fais penser, mes grands-parents paternels avaient le téléphone (sans doute à cause de la chapellerie) et c’est celui-là qui a sonné pour annoncer la naissance du petit frère, j’étais juste à côté de l’adulte qui a décroché et qui m’a dit: « tu as un petit frère »
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Il y a plus de 46 ans. Premières contractions, mari et beaux-parents au boulot et pas de téléphone à la maison. Heureusement, il y avait notre voisine. J’ai pu téléphoner à l’obstétricien pour qu’il calme mon angoisse.
Maintenant, le téléphone ne me quitte plus. Que de changements dans nos vies en 50 ans !
Je me souviens de notre premier téléphone portable. Celui-là, on pouvait pas le glisser dans la poche d’un jean ! 😀
Bonne journée Adrienne.
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oui, que de changements!
et plus encore, il me semble, pour ceux qui sont nés au début du 20e siècle et s’éclairaient à la lampe à pétrole mais qui au cours de leur vie ont vu apparaître la fée électricité et tout ce qu’elle a apporté, le cinéma, la lessiveuse, le frigidaire… c’est une réflexion que je me suis souvent faite à propose de ma grand-mère, née en 1906 et décédée en 1992 🙂
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Mon mari a connu la lampe à pétrole dans ses premières années d’enfance lorsqu’il passait ses vacances dans ke village natal de son père. En pleine vallée d’Aspe. Il n’y a d’ailleurs toujours pas le chauffage dans cette maison. Il vaut mieux y aller l’été que l’hiver ! 😂
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ah oui! ça me fait penser à autre chose, chez ma grand-tante Léonie (née en 1876) il n’y avait pas de chasse d’eau, les toilettes étaient une planche au-dessus d’un trou et j’avais peur de tomber dedans 😉
(j’étais une petite fille, je devais me hisser dessus, les pieds ne touchant plus le sol, et je me tenais fort fort à la planche, bien penchée en avant, ahlala quelles émotions ;-))
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J’ai connu ça aussi, d’une certaine façon… En ville, on avait le téléphone mais dans mon village d’enfance, il fallait aller chez le voisin ou à la cabine téléphonique à coté de la Nationale!
Bises
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ah! les cabines téléphoniques! elles ont complètement disparu du paysage…
bonne journée, Emilie!
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