F comme figues

Photo de Magda Ehlers sur Pexels.com

Mercredi vers dix heures du matin, on sonne à la porte de l’Adrienne.

En allant ouvrir, elle se demande quelle sorte de vendeur de calendrier elle va trouver, mais elle se trompe: il y a là un homme avec un petit garçon – pourquoi n’est-il pas à l’école, celui-là? – qui lui demande si le figuier dans le jardinet contre le mur de la maison est à elle – ben oui, à qui serait-il donc? – et s’il peut cueillir quelques figues pour son gamin – un enfant déjà fort grassouillet, mais soit, mieux vaut une poignée de figues qu’un sachet de chips.

– Elles ne sont pas mûres, elles ne mûrissent plus, dit l’Adrienne, je ne crois pas que vous en trouverez de bonnes à manger.

Mais il a tout de même été voir, a enjambé la petite clôture, piétiné le romarin et pris quelques fruits pour son fils qui les a dévorés sans tarder.

Et voilà, se dit l’Adrienne en refermant sa porte, voilà pourquoi il n’y a plus de figues mûres sur l’arbre, des passants passent et se servent.

Ça fait déjà quelques semaines qu’il n’y a plus de figues mûres, sauf du côté de la porte de la cuisine, où le passant qui passe risquerait d’être pris en flagrant délit 😉

52 commentaires sur « F comme figues »

  1. Sur le tronc d’un bel arbre du square (menacé par le futur métro), quelqu’un punaise régulièrement un grand cœur de papier jaune avec un petit texte appelant à le protéger. Peut-être pourrais-tu accrocher un petit mot à ton figuier l’an prochain, du genre : « Passants, laissez-moi quelques-uns de mes fruits svp, j’aime aussi en manger » ?

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  2. Un peu sans-gêne, le passant ! Mais le petit en a bien profité ! Ce n’est pas une pomme mais une figue qu’Eve a cueillie. Mais je vois que Walrus t’a renseignée sur la symbolique de la figue.

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  3. A Walrus : d’où l’expression corse pour laquelle je n’ai pas trouvé de traduction sur la Toile et que je livre en phonétique « E catse dour la figa stretta », qui décrit de façon assez trash l’état « d’esprit » d’un homme devant le fruit mûr de la tentation. 🙂
    J’ai connu cette situation similaire qui m’a coûté une fortune en grillages car les mômes de la cité d’en face me l’ont écrasé à plusieurs reprises. Lassée de constater que la pédagogie était aussi efficace qu’un thermocautère sur une jambe de bois, j’ai lâché mon rottweiler et mon dogue allemand : pour un peu, les gamins remettaient les cerises sur l’arbre !
    L’incivisme est un sujet peu agréable mais traité par toi, ça devient… savoureux !
    Bisous

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    1. le jardinet le long de la maison est si étroit que même réduit à un simple tronc, le figuier resterait accessible 🙂
      surtout que ma clôture est un fil qui ne fait qu’à peine un mètre de haut, il s’enjambe comme rien

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  4. Qu’il demande, c’est bien, qu’il écrase le romarin ce n’est pas top !
    J’espère que tu as eu le temps d’en manger quelques unes avant que les passants se servent. 🙂

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  5. Tout ça me rappelle que dans mon enfance, nous avions au jardin des poiriers, des pêchers dont un très gros à pêches abricots et un énorme cerisier à bigarreaux. Jamais personne n’est venu y marauder. Question d’époque ? À moins que ce n’ait été l’effet des murs en briques de trois mètres de haut dont il était entouré… 🙂

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      1. ah oui c’est bien, bien exposé… un ami m’avait conseillé de mettre un ou deux poiriers palissés contre mon mur mais je ne suis pas assez experte en taille des poiriers palissés 😉

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  6. nous avions un cerisier qui franchissait la haie , tout le monde tendait le bras pour agripper un fruit au passage , je trouvais ca charmant , par contre , entrer voler tondeuse etc etc, on l’a tellement connu que je gueule comme « la vieille à la pétoire » quand pris sur le fait , j’ai pas de pétoire mais….

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  7. Oh les affreux sans-gêne! Je ne me permettrais pas.
    Dernièrement j’ai dû sermonner mes petit-fils qui étaient très tentés d’aller chaparder groseilles et framboises chez nos plus proches voisins…

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  8. Mets un bon gros cadenas sur le portique d’entrée du jardin ! Cela me rappelle notre noyer à Galmaarden : quand les noix étaient mûres, les gamins (les DE BORRE pour ne pas les citer) venaient tout piquer pendant que j’étais au boulot.

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  9. il faut encourager les communes à planter noyers châtaigniers , c’est un besoin pour nous tous de glaner , récolter , cueillir ; les arbres fruitiers  » publics « sont courtisés et respectés , une commune proche a planté tout un verger , bon , j’espère que ce sera en bio ou en raisonné , par ici , on voit encore trop d’arbres privés dont rien n’est récolté ; mais quand les arbres sont jeunes , sans surplus , no chapardage , je peux te prêter une pétoire si tu veux ahah

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      1. ça me rappelle la première fois que j’étais dans le sud de l’Espagne et que j’ai vu des avenues bordées d’orangers! j’ai d’abord cru que j’avais enfin trouvé un pays qui avait tout bon puis on m’a dit que c’étaient des variétés amères qui ne se consommaient pas
        et en effet, les fruits tombaient à terre et n’intéressaient personne!

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  10. Notre figuier est plus à l’intérieur de notre jardin, et donc non visible depuis la route 🙂 . Par contre cela fait seulement deux ans qu’il a commencé à porter, et les figues murissent très peu : l’année dernière nous en avons récolté deux 😦 et quatre cette année. Bon, si le nombre double chaque année, cela va devenir bien 😉 !

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