– C’est votre couleur naturelle? demande Ali.
Puis il repose sa question en pointant l’index en direction de l’avant-bras de Thérèse.
– Bien sûr! dit-elle.
Et elle ajoute, en faisant un signe vers l’Adrienne:
– Ma mère est aussi blanche qu’elle, puisqu’elle est Portugaise.
Pourtant, Thérèse se considère Congolaise. Quand elle dit « chez nous », c’est du Congo qu’elle parle.
– Mais vous-même, dit-elle à Ali, vous n’êtes pas très noir non plus.
– Nous en Somalie on est moins noirs que dans d’autres pays africains, dit-il.
C’est ainsi que l’Adrienne, chaque mardi avant-midi, s’étonne, se marre et apprend plein de choses avec son babbelgroep 🙂
Nous aussi, on n’est pas tous « blancs » de la même façon.
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C’est ce que je me suis dit, que le blanc de la maman portugaise et le mien… 😉
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C’est une démarche absolument intéressante à tous points de vue ! On parle toujours du devoir des émigrés d’apprendre nos langues, coutumes etc…et jamais on ne dit que nous pouvons tant apprendre d’eux.
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Absolument !
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Pourtant, les goûts et les couleurs… 😉
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Les goûts vont vers le clair, très souvent, même chez les Africains 🙂
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Il est vrai que par les temps qui courent, et même ceux qui couraient avant, l’autre qui vit chez nous ne nous intéresse pas trop, sauf s’il travaille sans rechigner et en étant mal payé 😉
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« L’autre » a toujours eu intérêt à se rendre invisible 😉
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C’est passionnant cette histoire de couleur de peau.
Ça suscite tant de réactions, de l’amour le plus fou à la haine la plus farouche.
Mon fils, dit « L’Ours » avait au lycée un ami venu du Togo.
Mon fils l’amena un jour chez sa grand’ mère qui s’écria « Mon dieu que vous êtes noir !!! »
De fait, j’appris que les Togolais sont en myenne plus noirs que bien d’autres populations africaines.
Dodgi -l’ami en question- était quasi bleu marine.
Il parlait un français qu’on eut apprécié de nombre de députés et avec un accent qui aurait fait penser qu’Emmanuel Macron avait un accent faubourien…
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oui j’ai fait un billet là-dessus, avec des citations d’un auteur africain (était-ce Mabanckou? oui je le pense) à propos de leur respect de la langue versus le laisser aller du soi-disant natif 😉
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Comme disait Jean-Luc Fonck, « Chassez le naturel, il revient au bungalow » ! 😉
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ah les formules fonckiennes, ça touche les étoiles 😉
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C’est justement une réflexion que je me faisais il y a quelques jours, en écoutant à la radio quelqu’un qui regrettait qu’on ne puisse pas faire de statistiques « ethniques » en France. Je me demandais jusqu’à quel degré de marron, on était qualifié de noir aux USA.
Mon frère, qui a hérité de notre grand-père catalan de ses yeux et ses cheveux très noirs et de sa peau très sombre (les collègues marseillais de mon grand-père l’appelaient « le nègre », et pourtant à Marseille, on n’a plutôt pas la peau claire), s’est fait insulter à Paris par un immigré qui demandait son chemin et qui était furieux qu’il refuse de lui répondre en arabe. Immigré lui-même en Californie, on le prend souvent pour un Mexicain.
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il me semble qu’aux USA on est noir jusqu’à l’ultime goutte 😉 ou alors il faut le cacher, ou essayer de le cacher…
et oui j’ai eu des élèves iraniens et irakiens bien plus clairs que les grecs ou les albanais ;-)))
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Ces histoires de couleur… C’est important?
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oui et non.
en tout cas c’est un sujet de conversation qui revient toujours, je peux en donner des tas d’exemples, je note ici les premiers qui me viennent en tête:
– une grand-mère marocaine qui caresse le bras nu de sa petite-fille et lui dit avec amour et fierté « ma petite-fille à la peau si blanche »…
– notre Muanza (qui était ghanéen et s’appelait George) disant constamment « I’m so black » quand il se voyait sur une photo
– mon amie congolaise déplorant que tant de femmes de là-bas essaient des tas de (mauvais) moyens pour éclaircir leur peau (et à mon avis c’était là le but de la question d’Ali) parce que, dit-elle, plus la peau est claire, plus la femme a de la « valeur » sur le marché matrimonial
– et jusqu’aux blancs de blancs comme moi, déplorant de rougir au moindre rayon, de ne pas bronzer, de devoir se protéger avec du facteur 50 et d’avoir quand même des coups de soleil… en restant à l’ombre
(ce qui me rappelle les touristes japonaises vues à Pompéi: chapeaux, parasols, manches longues et gants!!! pour préserver leur blancheur)
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Comment ça fonctionne, les babbelgroep?
L’échange est intéressant, c’est certain.
Ces histoires de couleur de peau me font penser aux Créoles mauriciens qui disent qu’un bébé à la peau très foncée est ‘mal sorti’, alors que ceux qui ont la peau plus claire sont qualifiés de ‘bien sortis’. Ça m’a serré le cœur quand j’ai entendu ça. Mais des siècles d’esclavage et de domination blanche à cause de la couleur de peau laissent des traces, forcément.
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Des gens qui ont suivi des cours de néerlandais de base peuvent venir s’entraîner à converser en néerlandais et pour ça on a besoin de néerlandophones, évidemment 🙂
Et oui la couleur de peau ce n’est jamais anodin, chez nous non plus, même entre blancs de blancs dans nos cours de récréation quand nous avions dix ans (sproetekop, bleekscheete ;-))
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