P comme prunier

En lisant L’Histoire d’Espagne vue par Pérez-Reverte, l’Adrienne est assez rapidement tombée sur des expressions du genre ‘tontos del ciruelo‘, qui l’ont laissée assez perplexe.

D’accord, un ‘tonto‘ est un imbécile et un ‘ciruelo‘ est un prunier. Mais les deux mots mis ensemble?

Heureusement, il y a Colo pour éclairer sa lanterne 🙂

– Je comprends, lui écrit l’Adrienne, qu’il traite les gens de cons, mais quel est le rapport avec le prunier?

– Hola, répond Colo. Tu ne peux évidemment pas savoir que dans cette expression le prunier est le membre masculin.

C’est un mot que Pérez-Reverte semble affectionner et qui lui a déjà valu des démêlés avec un autre membre de la Real Academia Española en 2016 (Pérez-Reverte est contre la féminisation forcée des mots, comme elle est aussi devenue obligatoire en français, d’ailleurs) et avec des indépendantistes catalans en 2018.

Tous des ‘tontos del ciruelo‘, donc.

C’est ainsi que vous pourrez ajouter un mot ordurier à votre vocabulaire, sans en avoir l’air et en toute innocence…

Car vous aussi l’aurez sûrement déjà ressenti, dans une langue étrangère le mot ordurier a perdu beaucoup de sa vulgarité.

Non?

🙂

31 commentaires sur « P comme prunier »

    1. là c’est quand on veut un mot fort, mais qu’on va le « déguiser » dans une autre langue, pour le faire passer plus facilement, ceux du capitaine sont trop mignons, ils font rire 🙂

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  1. C’est là toute la différence entre la vulgarité et la grossièreté.
    C’est ce qui finit par faire que dans les rues « Oh l’enc…é » est devenu dans certains quartiers une ponctuation qui n’a plus rien à voir avec la pratique ainsi décrite auparavant.
    Elle perd son aspect insultant, ordurier et vulgaire pour devenir une grossièreté commune, comme n’importe quel juron… 😉

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  2. Dans le domaine animal ou végétal, quelqu’un qui est « tonto » on peut le traiter de « merluzo, besugo » par exemple, (merluche mais mis au masculin, et daurade), ou alors de « berza, melón », choux…
    Ici à Mallorca, et c’est très fréquent, un idiot on le traite de « cap de faba » (tête de fève).
    La langue est très imagée…

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    1. et on dit ces choses-là comme ça, sans s’y arrêter ?
      parce que c’est ce qui m’étonne chez un auteur comme P-R, cette fréquence de tels mots qui me semblent tout de même assez forts

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      1. Forts. Cela dépend du contexte, des gens avec qui on est. Tout le monde navigue, très habilement je dois dire, entre la langue officielle et celle des amis-connus. Ces deux niveaux de langage coexistent dans le quotidien et chacun sait quand employer l’un ou l’autre.
        Mais il est vrai que quand on traite quelqu’un de « cap de fava », l’usure a fait que personne ne pense plus à une fève.
        Le livre que Reverte (que je n’ai pas lu) semble naviguer dans le registre B ;-))

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      2. là je ne parle pas du livre mais de ses tweets ou articles ou échanges 😉
        tout ça m’a remis en mémoire ce qui était la pire insulte en cour de récré à Ostende, selon mon mari, « bescheten dakvenster », ce qui veut dire une lucarne sur laquelle les pigeons ont fait caca ;-))))

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      1. J’ai lu plusieurs de ses romans, et ça ne m’a pas frappé, pas plus que chez d’autres auteurs. Mais tu dis que c’est sur son blog qu’il se lâche …

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      2. je ne sais pas s’il a un blog mais les deux cas que je cite (que cite la presse espagnole) sont d’ordre plus privé, puisqu’il s’agit de son opinion sur des questions grammaticales ou politiques 😉
        et ce livre d’histoire regroupe des articles qu’il a écrits pour un supplément hebdomadaire à un journal, et là son ton est très « libre », disons, mais c’est aussi une forme d’humour

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  3. P comme Putain, mais c’est triste selon Gabriel Garcia Marquez. Quand je suis en France, je ne me suis pas encore fait à l’entendre pour un oui ou pour un non (surtout pour un non). Chez nous, on dit Purée, c’est la première syllabe qui compte 😉 .

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  4. L’encre a coulé sous les stylos depuis l’époque où nos parents nous réprimandaient quand on disait le mot de Cambronne. Traiter quelqu’un de con a des relents sexistes aussi – qui y pense encore en le disant, comme écrit Colo.
    Les registres de langue se mêlent de plus en plus et dans toutes les langues, semble-t-il.

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    1. à l’occasion de mes cours sur le français argotique, il m’arrivait de demander aux élèves francophones si leurs parents leur interdisaient certains mots et chaque fois la réponse était: oui! absolument! ils l’interdisent mais ils les utilisent eux-mêmes 🙂

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