En 7 morceaux

C’était le temps où on ne trouvait pas de canettes ni de cartons brick dans les rigoles de nos villes

C’était le temps du macramé et du point de tapisserie – ne jamais avoir les mains inoccupées quand on est une fille, disait la mère

C’était le temps où grand-mère Adrienne ne desservait pas aussi longtemps qu’il y avait un petit reste dans ses casseroles

C’était le temps où le truculent grand-père faisait rire aux larmes des tablées entières

C’était le temps où les femmes portaient des foulards sur la tête et n’étaient pas musulmanes

C’était le temps où le blouson de cuir ne pouvait être qu’un vêtement de voyou, aux relents funestes et délétères

C’est un puzzle aux milliers de pièces, quelques joyaux, quelques points noirs, beaucoup de belles rencontres…
N’en gardons que le positif 🙂

***

écrit pour 13 à la douzaine avec les mots imposés suivants: foulard – tapisserie – puzzle – rigole – déjà – macramé – truculent – blouson – délétère – desservir – casserole – joyau – rencontre.

36 commentaires sur « En 7 morceaux »

  1. J’ai aussi fait de tout, tricot, tapisserie…, et je donnais encore des cours de macramé il y a 20 ans. Depuis le confinement, il m’arrive de donner des conseils de tricot par téléphone.

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  2. Oh la jolie blondinette avec socquettes blanches et petites chaussures vernies… nous devons avoir à peu près le même age, j’ai connu cette même mode. Le macramé est revenu à l’honneur dans la déco 2019 et 2020, quel plaisir de revoir ainsi notre jeunesse, cela semble un peu lointain tout de même !!!
    Bravo pour l’exercice de style, une fois encore très réussi. Douce journée Dame Adrienne, à bientôt. brigitte

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    1. je me souviens avec une telle exactitude du moment où cette photo a été prise! comme ma grand-mère voulait qu’on y voie bien ses jolies fleurs 🙂 et que pour ça elle a écrasé du pied une bordure fleurie (j’étais horrifiée, c’était tellement impensable d’y mettre le pied!) et mon père qui criait que non, que ça ne servait à rien d’aller mettre un pied dans les fleurs – d’ailleurs voyez le cadrage, le résultat est qu’on voit surtout le sentier qui mène à la maison 😉 et comment, ô miracle! sur cette photo-là je souris, sur simple injonction de ma grand-mère 🙂

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  3. Joli macramé, que celui que tu as fait. Je retiendrai « C’était le temps où les femmes portaient des foulards sur la tête et n’étaient pas musulmanes « . Ah, le temps des souvenirs…

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    1. c’est une phrase qui m’a bien servi à l’époque où j’enseignais la forme négative en français, et comment on pouvait (on devait) les accumuler: autrefois chez nous non plus aucune femme ne serait sortie sans rien sur la tête, six mots négatifs en français contre un seul en néerlandais bij ons zou vroeger ook geen enkele vrouw blootshoofds buitenshuis gekomen zijn 🙂

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  4. Les foulards… A une époque encore plus ancienne, « une femme en cheveux » était une créature de mauvaise vie… 😉
    Je n’ai jamais fait de macramé mais du tricot et du crochet (dentelle ou débardeur).

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    1. Ma mère mettait un point d’honneur à « sortir en cheveux », elle n’a jamais lu Bourdieu et n’a jamais eu conscience de la honte que j’éprouvais.

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      1. ma mère aussi va nu-tête depuis toujours, la mode des chapeaux et des foulards était passée quand j’étais petite fille (et je l’ai toujours entendue dire qu’elle n’avait pas « une tête à chapeaux » ;-))

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  5. Un temps dont je me souviens, parfaitement rendu – même le blue jean faisait mauvais genre et de toute façon, on ne portait pas de pantalon pour aller à l’école.
    Ne garder que le positif, oui, et regarder vers l’avant, comme le disait si bien Pivot hier soir à La Grande Librairie.

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