M comme margarine

72ème devoir de Lakevio du Goût.

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La margarine a fait son entrée chez grand-mère Adrienne après l’infarctus de grand-père.

Son médecin n’étant pas le roi des nutritionnistes, il croyait que c’était meilleur pour la santé que le beurre.

C’est à ce moment-là, au milieu des années 60, que le beurre a commencé à devenir un péché dans la famille de mini-Adrienne.

Grand-mère a, toute sa vie durant, continué à préférer le « vrai beurre » – c’était une femme de goût 🙂 – qu’elle n’a plus appelé autrement que « goede boter« , pour bien préciser qu’il s’agissait de vrai « bon beurre ».

Quant à mini-Adrienne, du jour où, sur la table du petit déjeuner, le « goede boter » a été remplacé par une barquette de margarine, elle a préféré s’en passer.

Elle n’a retrouvé le plaisir du beurre qu’au moment d’entrer dans sa future belle-famille.

Chez belle-maman, il était exclu d’utiliser de la margarine.
Son beurre méritait même le nom de « zeer goede boter« , vu qu’il venait directement de la ferme d’en face et des vaches broutant les prés des polders aux alentours.
Ce qui le rendait fort jaune l’été et très pâle l’hiver.

Belle-maman se permettait cependant une seule exception et on peut supposer que la publicité « cuisinez d’or avec Solo » en était responsable: elle avait toujours du Solo dans son frigo, pour préparer ses soles meunière.

En se justifiant chaque fois avec l’argument de la pub: avec Solo, « ça n’attache pas ».

SOLO margarine

Merci à Monsieur le Goût pour sa consigne « margarine »:

« Le beurre frais pour tous. » Ainsi salua-t-on l’arrivée de la margarine après le siège de Paris. Bien sûr, ça ne sert pas qu’à se laver les cheveux même si on fait croire aujourd’hui que c’est excellent pour la santé du cheveu pour peu qu’on lui adjoigne un parfum de rose, la puanteur du monoï et une bonne dose d’optimisme pour en faire la publicité.
Mais je suis sûr que pour beaucoup, la margarine rappelle des souvenirs moins « bio » et diététiques que ceux censés venir à l’esprit aujourd’hui. Ce serait bien si vous en faisiez part à vos camarades de blogs, tous ceux qui ont encore le courage de vous lire et surtout d’écrire…

57 commentaires sur « M comme margarine »

  1. Chez nous, on mélangeait de la margarine au vrai beurre. On préparait le mélange comme de la pâte à galettes, c’était un secret, je ne devais pas le dire à mon grand-père.

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  2. J’aime bien l’expression des cuistots concernant la cuisson des soles meunières (et autres) : « Nourrir au beurre » (quand on répand au moyen d’une cuiller le beurre brûlant sur les bêtes)!

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      1. La Vitelma n’est arivée que bien plus tard que la Planta. Quand les considérations médicales ont remplacé les considérations financières.

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  3. Chez moi, on cuisinait à la solo, mais dans les galettes, les tartes et bien sûr pour les tartines ont utilisait le beurre, pour le poisson ma mère n’aimant pas, j’ai du attendre de le faire moi-même, et j’utilise le beurre et l’huile d’olive.

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  4. S’il n’y avait que ça comme péché, dans la famille, tout allait bien 😉
    Belle maman, elle, devait avoir un « cerveau » qui n’était pas attaché par les idées des autres, exceptée la pub !

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  5. Je me souviens bien de cette margarine mais j’avoue n’en avoir jamais ni manger, ni acheter. J’aimais beaucoup ces anciennes pubs dessinées avec beaucoup de simplicité mais tellement expressives.
    avec le sourire

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      1. Même mariés, par la force de l’habitude, c’était margarine (sauf le dimanche) et en général de la Vitelma. Puis nous sommes passés au beurre frigo-tartinable… Enfin, depuis une dizaine d’années, nous sommes revenus au beurre « car seul le beurre a le goût du beurre » 😉 .

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  6. Encore une fois, souvenirs souvenirs !
    De nos jours, encore faut-il trouver du bon beurre, du « vrai » ! je n’achète que du pur savoyard, issu des vaches d’alpage 🙂

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  7. Je n’ai jamais supporté la margarine, ni le mot, ni le produit et mon cœur s’en porte très bien !!!
    Remplacer le goût du bon beurre frais sur ma tartine du matin, faire une tarte ou un gâteau avec un ersatz industriel, tout cela me semble impensable, peut-être parce que coule dans mes veines un peu de sang breton ?
    Les réclames « vintage » sont merveilleuses, on voit que les lobbys ne datent pas d’hier… Merci dame Adrienne, douce journée à toi. brigitte

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  8. Finalement on a tous connu les années margarine, mais je comprends Mini Adrienne qui préférait se passer de tartines au petit déjeuner. Aujourd’hui on a remplacé tout ça par des céréales avec ou sans OGM, qu’on peut difficilement distinguer les unes des autres, c’est pas mieux.

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  9. Deux krapoveries pour le prix d’une ce matin :

    – En cuisine je ne mets du beurre que dans mes épinards !

    – Dans le vaccin Astra Zeneca, à quoi sert la margarine ? A faire passer la pilule du manque de lits de réanimation ?

    Bonne journée à tout le monde !

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  10. Le bon beurre ! Quand nous passions nos vacances d’été chez ma grand-mère paternelle, nous étions quasi toute la journée à la ferme voisine avec les enfants de notre âge. J’étais ravie quand la fermière faisait le beurre dans la baratte et qu’elle me laissait le soin de placer une livre dans le moule puis de l’emballer dans le papier. C’était un délice, ce beurre frais et nous adorions le beurre salé que préférait ma grand-mère.
    Dans mon enfance, c’était tout au Planta, sauf au petit déjeuner du dimanche – pistolets et sandwiches.

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  11. Chez mes parents, c’était du beurre, je me souviens encore très bien du Kerrygold, beurre irlandais vraiment savoureux. Ensuite quand ma mère a souffert du cholestérol, le Becel s’est invité à table (très peu pour moi)
    Devant le goût horrible de ce dernier, le Planta a fait son entrée (et très vite sa sortie car je ne jurais que par le bon beurre) Pour la pâtisserie, c’était Solo.
    Je me souviens du beurre de Noël dans les grandes surfaces, il y a des années que je n’en ai plus vu…
    Depuis mon mariage (en 1990) seul le beurre à mon approbation pour la cuisine et la pâtisserie 🙂 la margarine n’est jamais entrée dans notre foyer.
    J’ai un lointain souvenir de margarine(j’avais 6 ans). Un jour, où j’avais embêté ma mère qui repassait le linge, elle m’a mis le fer à repasser sur le dessus de la main (volontairement) et mon père n’a rien trouvé de mieux que de m’étaler une bonne couche de margarine sur ma brûlure au second degré 😦 j’ai vraiment douillé !

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      1. Elle m’avait prévenue, mais je voulais la tester, voir si elle en aurait été capable…Je t’assure que par la suite, j’ai pris ses menaces au sérieux et je n’ai plus jamais osé lui tenir tête.
        Dans le temps, on ne rigolait pas avec certains parents, j’ai eu aussi une grand-mère lanceuse de fourchettes (elle était douée, elle les lançait comme de vraies fléchettes dans le visage)

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      2. tout de même, ce ne sont pas des menaces à faire…
        ma mère se contentait de donner des baffes à me dévisser la tête ou de me faire rester trrrrrès longtemps à genoux sur le carrelage (avec interdiction de s’asseoir sur les talons) mais c’est parce que je le méritais, bien sûr 😉

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  12. La margarine n’est plus considérée comme diététique. On recommande l’huile d’olive pour la cuisson et le beurre est rentré en grâce (mais cru et en faible quantité, pas pour rissoler).

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  13. C’est vrai que j’avais oublié que le beurre de la ferme est très jaune l’été et pâle l’hiver ! Mais quel délice quelle que soit la saison !

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  14. Quand j’étais enfant nous vivions presque en autarcie à la ferme. J’aurais bien aimé …tout ce qu’il n’y avait pas sur la table mais je me rends compte aujourd’hui que nous mangions très sain même si c’était parcimonieusement à part pour les légumes. Il est bien difficile – et presque impossible – aujourd’hui de trouver tout cela. Le beurre, nous le faisions nous-mêmes et je l’ai souvent préparé et même vendu sur le marché quand il y en avait en trop. Qui fait du beurre aujourd’hui pour sa consommation personnelle ? Personne je crois.

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    1. sûrement pas ceux dont la production laitière est ramassée par des camions citernes mais ça doit encore se trouver chez des petits producteurs… pas loin de chez moi j’ai une ancienne élève fille de fermiers chez qui on vend les produits de la ferme, avec leur lait ils font du beurre, du yaourt et des choses comme ça.

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  15. Eclairez ma lanterne,svp. Qu’est-ce que le pistolet du dimanche ?
    Votre blog est le premier que je lis le matin et j’y reviens le soir ou le lendemain pour lire les commentaires.
    Lectrice champ’ardennaise.

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    1. Ce qu’on appelle pistolet en Belgique est un petit pain rond qui fait traditionnellement partie du petit déjeuner dominical. Il a une petite fente sur le dessus, de part en part, c’est là que tout naturellement on le brise en deux. Puis mon père et moi on en ôtait la mie, et on beurrait l’intérieur des deux moitiés du pistolet 🙂
      Merci pour ce commentaire !

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