
« Les chiens aboient, la caravane passe », dit le proverbe, sauf que celle de monsieur Ferla ne passe ni ne repasse: il l’installe pour deux semaines à une époque où camper est encore réservé aux nomades et aux forains.
C’est en tout cas ce que semble croire la dame de la maison d’à côté, qui le traite de romanichel et l’invective chaque fois qu’elle le voit, c’est-à-dire plusieurs fois par jour.
On est peu après la guerre, et les seuls à dormir en pleine nature, ce sont les scouts.
Monsieur Ferla cependant ne fait pas de musique autour d’un feu de camp: assis sur un petit pliant, il peint.
L’autoroute du soleil n’existe pas encore, les Hollandais n’ont pas encore quitté en masse les « froides brumes du Nord », seuls quelques autochtones et monsieur Ferla profitent en toute liberté de la découverte des paysages ardéchois.
Où les chiens aboient et la dame d’à côté menace d’appeler les gendarmes.
– Vous n’avez rien à craindre de moi, Madame, lui dit-il.
Mais bizarrement, cette petite phrase semble la mettre encore plus hors d’elle 🙂
***
écrit en souvenir de monsieur Ferla avec les mots imposés par les Plumes d’Émilie – merci Émilie! : CHIEN – MUSIQUE – PLIANT – DéCOUVERTE – CAMPER – REPASSER – DORMIR – NATURE – SOLEIL – ROUTE – NOMADE – LIBERTé – FEU – FORAIN – FROID
C’est pour cette chaleur de l’accueil qu’il y revient chaque année !
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non, je suppose qu’il allait ailleurs, c’est mon père qui y est allé de manière ininterrompue de 1970 à 2006 🙂
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Cette dame était-elle ainsi avec tout le monde ou uniquement avec monsieur Ferla ?
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pour ce que j’ai compris, c’est qu’après la guerre il était le seul campeur dans ce village 😉
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Ben oui quoi. Pourquoi être accueillant et agréable quand on peut ne pas l’être ?
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il était l’étranger 😉
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Ne sommes -nous pas tous l’étranger de quelqu’un?
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certainement! jusqu’à ce qu’on se parle quelques minutes et se découvre des tas de points communs 🙂
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Et oui il y dans ce monde des gens bien trop râleurs nés
Bonne journée
Bises
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ils ratent quelque chose, monsieur Ferla était un homme intéressant!
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Ah monsieur Ferla, il me ferait presque rêver… Quant à la dame d’à côté, il y en a tellement que l’on craindrait presque que la collaboration se remette en marche !
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l’été où je l’ai rencontré, j’étais jeune ado et lui avait l’âge d’être mon grand-père, je passais mes demi-journées avec lui 🙂 et il m’a appris à faire de la pyrogravure 🙂
reconnaissance éternelle!
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J’habite un petit village perdu et mise à part quelques personnes, cet homme risquerait d’avoir le même accueil chargé de suspicion… Après guerre ou pas !
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c’est vrai, on apprend dès l’enfance à se méfier des inconnus, des « étrangers », des différences…
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Comme chantait Brassens :
» les braves gens n’aiment pas que
l’on suive une autre route qu’eux »
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c’est exactement la référence qui s’impose 🙂
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Je vois d’ici cette bonne femme mal embouchée ! 😄
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crachant sa haine par la fenêtre de l’étage puis claquant le volet pour bien montrer qu’elle clôt sa forteresse 😉
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Eh ben !!! 😄
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je te fais le film 😉
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Le chemin vers l’accueil, l’entente, le plaisir de connaître ne semble pas se mettre en place.
Division, suspicion entre les gens je me demande si l’être humain va un jour vivre son humanité…
Juste accepter, apprécier et aimer vivre ensemble.
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hélas comme je disais ci-dessus, on apprend la méfiance de l’autre aux enfants dès le plus jeune âge
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C’est plutôt hors sujet, mais je suis allé à Ostende, après presque deux ans, vendredi : soleil et ombre, bon grand vent, croquettes de crevettes avec persil frit et pichet de blanc frais à l’Hôtel du Parc, marche le long de la plage et des vagues, et sur l’estacade, et aussi repérage du Jardin Japonais, malheureusement fermé en semaine hors vacances scolaires. Des plaisirs simples et bienvenus.
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Excellente nouvelle ! J’espère y aller fin septembre 🙂
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C’est gentil de rendre cet hommage a ce Monsieur………
Quel dommage de médire ces gens sans les connaître…….
J’en ai connus qquns et ma foi ilst…….humains !!
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merci Ghislaine!
merci pour le message et bon dimanche!
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Crois-tu vraiment que le monde a changé ? On se méfie toujours de l’étranger, non !? Bien joli billet pour le message qu’il porte en plus ❤
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non les gens ne changent pas beaucoup 😉 mais une caravane en Ardèche aujourd’hui ne te vaut sans doute plus des insultes du genre « romanichel » 😉
merci et bonne semaine!
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On se méfie toujours des inconnus alors que les plus grandes blessures sont infligées par des gens que l’on connait.
Deux semaines ce n’est rien.
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exactement, on donne aux enfants la peur de l’inconnu alors que les violences de tout ordre qu’ils subissent viennent de personnes de leur entourage…
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Encore une qui doit se plaindre des coqs qui chantent, des cloches qui sonnent et pourquoi pas, des vaches qui pètent ? Quelle peste ! Mais il y en a aussi, des comme celle-là ! Biz
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ils ne peuvent pas être heureux, ceux qui sont comme ça, je crains 😉
merci d’être passée!
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je me suis éloignée un peu, nous avons perdu notre frère aîné, notre idole, notre amour de frère. J’avais trop de chagrin, mais la vie continue alors que l’absence nous anéantit. Bisous
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oh c’est terrible, ça!
ET oui on en est anéanti pendant un bon moment, je comprends très bien.
Tu as toute ma sympathie, je t’embrasse.
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