X c’est l’inconnu

Quand à l’âge de quatre ou cinq ans mini-Adrienne découvre que des fillettes comme elle peuvent mourir, ainsi que leur maman aussi jeune que la sienne à ce moment-là – trente ans – ça la fait beaucoup, beaucoup réfléchir.

Toutes sortes de réflexions qui reposent sur des « Et si…? »

Et si les petites sœurs de son papa n’étaient pas mortes?
Elle aurait deux tantines de plus!

Et si la petite Ivonne n’était pas morte?
Le grand-père ne se serait pas remarié.
Mais alors sa Tantine ne serait pas née?
Et le grand-père aurait peut-être eu d’autres enfants avec Ivonne?
Les fillettes mortes auraient grandi, se seraient mariées, auraient eu des enfants?
ça lui ferait des tas de cousins?

Aujourd’hui l’Adrienne ne peut s’empêcher de recommencer les supputations avec les « Et si…? »

Et s’il n’y avait pas eu ce covid au même moment que les premiers symptômes graves du cancer?
Et si la Tantine n’avait pas été une vraie dure à cuire, une de ces femmes qui ne courent pas chez le médecin au moindre bobo? Qui se disent « ça passera » et « ce ne sera rien »?

Etc. Vous imaginez sûrement tous les « Et si…? » possibles.

Ne lui dites pas que c’est un petit jeu absurde: elle le sait.
Mais elle y joue quand même 😉

***

sur la photo, mini-Adrienne s’entraînant au planking, entourée par sa mère, sa Tantine de 15 ans et la maman de la Tantine.

33 commentaires sur « X c’est l’inconnu »

    1. ça ne m’est pas resté en mémoire après la lecture mais je vois qu’elle l’explique dans une interview au Point:
      « Votre père a sauvé ses compatriotes par le verbe. Le roman est-il un hommage aux pouvoirs des mots ?

      Il a usé du stratagème de Shéhérazade, oui. Quand il l’a vécu, il ne savait pas si cela durerait cinq minutes ou cinq ans. Et il a tenu. Mais, pour moi, ce livre est surtout un hommage très vitaliste à l’amor fati nietzschéen. Mon père vivait profondément cette adhésion à son propre destin. Il a toujours dit que ce qu’il avait vécu de plus extraordinaire dans sa vie, ce qu’il considérait comme son plus grand privilège, c’étaient les quatre mois de Stanleyville. Si ce n’est pas le comble de l’amor fati ! Cet homme aimait profondément sa femme et ses enfants. Pourtant il n’a rien tant aimé que d’être là, au cœur de la tourmente.

      Avez-vous hérité de cet amour de la vie ?

      Je le pense. L’amor fati est la plus grande des vertus, que je pratique par instinct. Je ne me sens jamais aussi étrangère que quand je vois des gens qui racontent leur insatisfaction, se plaignent de leur vie alors même qu’elle est magnifique

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      1. À propos de Paul Auster, la RTBF a diffusé cette semaine deux belles interviews dans l’émission radio « entrez sans frapper », peut-être disponible sur Auvio

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