La première règle quand on veut écrire un roman, c’est de dire non. Non, je ne viendrai pas boire un verre. Non, je ne peux pas garder mon neveu malade. Non, je ne suis pas disponible pour déjeuner, pour une interview, une promenade, une séance de cinéma. Il faut dire non si souvent que les propositions finissent par se raréfier, que le téléphone ne sonne plus et qu’on en vient à regretter de ne recevoir par mail que des publicités. Dire non et passer pour misanthrope, arrogant, maladivement solitaire. Ériger autour de soi un mur de refus contre lequel toutes les sollicitations viendront se fracasser. C’est ce que m’avait dit mon éditeur quand j’ai commencé à écrire des romans. C’est ce que je lisais dans tous les essais sur la littérature, de Roth à Stevenson, en passant par Hemingway qui le résumait d’une manière simple et triviale: « Les plus grands ennemis d’un écrivain sont le téléphone et les visiteurs. » Il ajoutait que de toute façon, une fois la discipline acquise, une fois la littérature devenue le centre, le cœur, l’unique horizon d’une vie, la solitude s’imposait. « Les amis meurent ou ils disparaissent, lassés peut-être par nos refus. »
Leïla Slimani, Le parfum des fleurs la nuit, éd. Stock, collection Ma nuit au musée, 2021, p.11-12 (incipit)
Bref, elle sait qu’il faut dire non si elle veut continuer à travailler sur le roman en cours, mais elle dit oui à la proposition de son éditrice: aller passer une nuit à Venise, enfermée au musée de la Punta della Dogana.
Un très bon livre 🙂
Lire un extrait ici.
Adrienne 
J’en suis à son entrée dans le musée. Le titre m’avait plu sur le site de téléchargement. En réalité je voulais lire « Le pays des Autres » après avoir entendu une interview de cette Leïla à la radio 😉
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Oui, moi aussi je cherchais ce livre sur la grand-mère alsacienne qui s’installe au Maroc après la guerre, et je suis tombée sur celui-ci, qui m’a happée 🙂
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Merci pour le conseil. Je lis une japonaise en ce moment Yoko Ogawa. J’aime bien.
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J’ai dû mal avec les Japonais, du mal à entrer dans leur univers.
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Heureuse que ce livre vous ait fait passer un bon moment. Je vais de ce pas lire l’extrait que vous nous proposez.
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Vous comprenez, je cherchais un livre sur le mariage mixte, pour comparer 🙂
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J’ai trouvé « Le pays des Autres » dans une boite à livres. Si vous voulez, je peux vous l’envoyer.
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non c’est très gentil mais je le lirai à la bibliothèque 🙂
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D’elle j’ai lu ”Chanson douce”. Le moins qu’on puisse en dire, c’est que ses renoncements lui donnent des idées noires.
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oui celui-là je l’ai eu en main et quand j’ai vu de quoi il s’agissait, je l’ai sagement redéposé sur le rayon 😉
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Je l’ai lu aussi, l’ai aimé, l’ai offert notamment à une de mes filleules à qui j’envoie un livre de temps en temps et qui m’a remerciée en me nommant « sa libraire personnelle ». Cela m’a amusée et fait plaisir.
Connaissez-vous Alice Zeniter ? Je crois qu’elle a écrit des romans sur sa famille algéro-française. Enfin, j’ai lu des livres d’elle qui m’ont plu et que j’ai offerts également.
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j’ai lu un livre d’elle, oui, il y a plusieurs années
merci, j’y penserai à mon prochain passage en bibliothèque 🙂
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Oui manifestement elle est douée
Mais cela dit ce matin ton intro sur le non
Quand on a de l’inspiration
On ne se prive pas de tout pour avancer
Bien au contraire cela peut enrichir ici où là …
——-
Bonne journée Adrienne
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elle écrit: « C’est ce que m’avait dit mon éditeur quand j’ai commencé à écrire des romans. C’est ce que je lisais dans tous les essais sur la littérature » mais évidemment entre cette théorie et la pratique, il y a un très large pas, elle ne met probablement pas ses deux enfants dans un placard 😉
merci, bonne journée!
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Je souscris entièrement à cette théorie du « non ». Mais quand on écrit, on n’écrit pas 365 jours par an. ON fait des pauses : des temps pour le « oui ».
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bien sûr!
et quand on a des enfants en âge d’école, on sait qu’on pourra écrire (et s’enfermer) de telle heure à telle heure, pendant qu’ils sont en classe 🙂
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Pfff… On voit bien que ce n’est pas elle qui fait les cartons quand elle déménage… 😉
(je l’ai non seulement entendue mais écoutée sur France Inter il y a à peu près deux semaines, j’aime beaucoup ce que dit cette femme, sa façon de voir le monde même si le fait d’être mariée à un banquier doit l’aider à le voir en rose.)
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elle a un mari très compréhensif, elle le dit 🙂
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Je le lirais volontiers et j’espère qu’elle dit suffisamment non pour écrire la suite de son récit « Le pays des autres ».
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elle dit qu’elle y travaille et que ça la travaille tout le temps 🙂
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Le deuxième volume s’appelle « Regardez-nous Danser » et est disponible, le troisième n’est pas encore pondu.
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Merci beaucoup, Walrus, l’annonce de cette publication m’avait échappé.
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oui, fais confiance à Walrus 🙂
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J’avais pris à la bibliothèque Chanson douce, ce très beau titre m’avait séduite, mais deux pages après le début de ma lecture, j’ai abandonné… L’extrait que tu nous proposes montre une belle écriture, l’histoire est-elle une vraie « chanson douce » ? Je dis oui aux beaux textes et aux « belles » histoires, je ne peux lire d’atroces récits, les actualités nous en livrent suffisamment, et dans ces cas, je dis non. Bises du sud, bonne journée dame Adrienne. brigitte
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pareil pour moi, plus que jamais je suis une « petite nature » qui évite de lire triste 😉
ici on a un beau livre qui parle de l’écriture, de l’art, du père… je préfère ne rien en dire, ceux que ça intéresse trouveront ailleurs qu’ici tout ce qu’ils veulent savoir ou écouteront la vidéo 😉
merci, bonne journée!
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Coïncidence, j’ai ce livre ainsi que d’autres d’elle sur ma liseuse mais je ne l’ai pas encore commencé.
Je finis mon polar en cours et je passe à elle.
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Tu nous diras 🙂
Bonnes lectures!
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Une nuit chez François Pinault ? J’espère qu’elle en a tiré un bon récit d’horreur ? 😉
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elle raconte que c’est un musée d’art moderne, qu’elle n’y connaît rien en art moderne mais que certaines œuvres lui ont tout de même évoqué des choses, rappelé des souvenirs etc 🙂
et oui, ça donne un bon récit, sans horreurs ;-
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Je viens d’en terminer la lecture (le livre n’est pas bien gros). C’est le premier livre que j’ai lu d’elle.
J’avoue que cette écrivaine m’a intriguée comme un phénomène avec son obsession pour l’écriture, son besoin d’enfermement, sa peur des autres et du dehors… Pourtant dans ses souvenirs d’adolescente, elle évoque toutes les nuits entières qu’elle passait dehors avec des amis. Et récemment, elle semble avoir été prise d’une boulimie de voyages à l’étranger… Nul n’est dépourvu de contradictions… Et puis sa rage d’écrire enfermée lui est sans doute venue plus tard.
Autrement, ce livre se lit avec le plus grand plaisir pour son écriture. Une chose que j’ai remarqué néanmoins ; son récit est truffé de références littéraires et artistiques et de citations. Je ne pense pas que par snobisme elle étale sa culture, non, pas du tout mais qu’elle pense que ces citations expriment exactement ce qu’elle pense et ressent. Je préfère quand elle s’exprime avec ses propres mots d’autant plus que certains passages de son livre pourraient être eux-mêmes cités.
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oui j’ai été frappée aussi par ce grand décalage entre la situation de l’adolescente (relativement enfermée entre les quatre murs de la maison et cherchant à s’en échapper) et celle de l’adulte recherchant cet enfermement, mais évidemment la motivation est tout autre et ça se comprend, de cette façon.
tu as raison pour les nombreuses références à ses lectures, c’est le genre de livre où pendant la lecture je balance entre « perdre du temps » à noter les noms et titres suggérés ou poursuivre à toute vitesse 😉
dans ce cas-ci, j’ai poursuivi à toute vitesse
elle m’a beaucoup touchée avec les évocations de sa famille, de son père en particulier.
et c’est vrai, ce livre est une mine de citations possibles!
un grand merci pour ton commentaire de lecture, vraiment merci!
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Je n’ai lu aucun livre d’elle. J’attendrai un peu. Et toi, ta nuit au musée, c’est quand ? 😉
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je doute qu’un éditeur m’en fasse la proposition 😉
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