
Quand le prof de littérature française a demandé de faire « un petit travail » sur un auteur au choix – un par siècle – pour le 16e l’Adrienne a décidé de parler de Maurice Scève.
Non qu’il soit son favori – elle lui préfère ce petit comique de Clément Marot et aussi Louise Labé, cette grande amoureuse – mais parce que son cœur de midinette avait été séduit, à seize ans, par ces vers-là:
Plus tost seront Rhosne, & Saone desioinctz,
Que d’auec toy mon cœur se desassemble:
source Gallica.
N’est-ce pas merveilleux de se dire: « Plus tôt seront Rhône et Saone disjoints Que d’avec toi mon cœur se désassemble; Plus tôt seront l’un et l’autre mont joints Qu’avec nous aucun discord s’assemble » ? Et qu’on verrait plus tôt le Rhône couler en contresens qu’on ne verrait la fin de l’amour?
Quant à la pauvre « gentille et vertueuse » dame Pernette, morte à 25 ans dans une épidémie de peste, nombreux sont ceux qui prétendent qu’elle est l’objet de cette poésie amoureuse.
Elle a écrit en sa courte vie de fort jolies choses, elle aussi:
Je suis tant bien, que je ne le puis dire,
Ayant sondé son amitié profonde
Par sa vertu, qui à l’aimer m’attire
Plus que beauté : car sa grâce, & faconde
Me font cuider la première du monde.
Pour ceux que Maurice et Pernette intéressent, voir ici.

écrit pour le défi du 20:

Le défi du 20 est chez Passiflore, merci à elle!
Tu n’as pas choisi les plus faciles …
Il y a de quoi se tordre l’esprit en ce dimanche matin 🙂
Bonne journée Adrienne
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tordre en douceur et avec amour, alors 😉
merci, bon dimanche!
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Comment s’appelle donc cette sorte de sceau ou d’estampille de l’éditeur qui spécifie ici en latin « Ce que tu ne veux pas que l’on te fasse, ne le fais pas aux autres » ? Ça me rappelle la devise d’une collection de mementos scientifiques qui déclarait « Labor improbus omnia vincit » que les élèves traduisaient par « Un travail malhonnête vient à bout de tout » ! 😉
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… et ça fait un moment que je n’avais plus rencontré « cuider » !
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c’est avec Clément Marot que je l’ai rencontré la première fois, dans son dizain qui commence ainsi: « Anne par jeu me jeta de la neige, Que je cuidais froide certainement. Mais c’était feu, l’expérience en ai-je, Car embrasé je fus soudainement. » (etc)
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ça ne me dit rien mais toi tu vas sûrement trouver 🙂
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Aujourd’hui on dirait un logo, mais je cherche
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Votre cœur de midinette avait bon gout. Vous pouvez être fière de lui et de vous d’avoir eu de telles fréquentations à 16 ans.
Passez un bon dimanche.
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à 16 ans j’ai été prise de folie pour la poésie française comme d’autres pour la planche à roulettes ou Pink Floyd 😉
merci, bon dimanche!
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Hello Adrienne
Je ne peux qu’applaudir ton choix, hein, Vive Pernette la Lyonnaise 😆 et les autres Poétesses de Lyon !
Tu nous décoiffes ce matin et j’aime bien ça 😉
Bravo !
Bon dimanche
Gros biosus
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je savais que ça allait te parler, gentille et vertueuse dame 😉
bises, bonne journée!
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Vouiiiii
Tu m’a fait un énorme plaisir, Adrienne 😉
Bises
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Je pense au mot « cartouche » mais il doit y avoir un mot latin.
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Désolée pour le doublon, pouvez-vous le supprimer ?
Bon dimanche, Adrienne !
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je crains d’avoir enlevé celui que j’aurais dû laisser (et d’avoir donné ma réponse au mauvais endroit aussi, du même coup ;-))
merci, bon dimanche!
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je ne connais que l' »imprimatur » accordé par les hautes instances 😉
(je ne connais rien à l’édition)
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De tout temps les poètes nous ont aidés à vivre. Dans les vers de ceux d’hier flotte un parfum de nostalgie qui nous adoucit le présent.
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voilà, à 15-16 ans j’y ai eu la confirmation que tout ce que je pouvais vivre ou ressentir avait déjà été vécu et ressenti de tout temps (et fort bien exprimé :-))
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Tu sais quoi ?
Ce qui m’a ravi dans la strophe de Mme Pernette, c’est de lire pour la première fois depuis mon entrée en 6ème le verbe « cuider ».
C’est à ce moment que j’ai appris que ça signifiait « penser » en français de l’époque.
Ce doit être les ravages de l’âge : Je me souveins de ce que j’ai appris en 6ème et j’oublie ce que j’ai mangé la veille… 😉
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il aurait fallu garder ce mot, ce n’est pas un synonyme parfait de penser, c’est « penser qu’on sait » 😉
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Dans son dictionnaire de 1606 Nicot écrit: Cuider, C’est avoir opinion, estimer, présumer que quelque chose soit, Putare, Arbitrari, Existimare.
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Je ne connais pas tout ce monde là et je n’y connais rien non plus. C’est intéressant et me plait de découvrir.
Bon dimanche.
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à 14 ans on m’a permis l’accès à la section « adulte » de la bibliothèque communale et ce sont les anthologies poétiques qui m’ont « soufflée », chacun son truc, n’est-ce pas 😉
merci d’être passée et à la prochaine pour les chanteurs 😉
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Je ne connais pas trop ces poètes mais je suis sensible à leurs mots ! J’adore beaucoup la « musique » de « cuider » ! J’ai fait dans la poésie beaucoup plus connue et contemporaine ! Bon dimanche
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c’est ce qui est bien dans ce jeu, on découvre les choix personnels de chacun!
j’ai déjà hâte d’être au 20 mars pour voir quels chanteurs auront été « sélectionnés » 🙂
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délicieux
rien de mieux qu’un esprit (ou pensée) qui s’agite avec les « mots » de notre belle langue
bon dimanche
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merci!
j’aime ces mots désuets du 16e siècle 🙂
bonne journée!
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Oh, bravo pour ce choix ! Quel plaisir de retrouver ici Maurice Scève et Dame Pernette !
Bon dimanche !
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avec plaisir!
merci, bonne fin de journée
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Ah oui, je connaissais ces vers.
Et j’aimais aussi beaucoup Louise Labbé dont le poème « baise m’encor… » serait mal interprété de nos jours. 😉
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en effet et pourtant comme j’aime Louise Labé quand elle dit « Donne m’en un de tes plus savoureux, Donne m’en un de tes plus amoureux : Je t’en rendrai quatre plus chauds que braise. »
🙂
une année je l’ai lu en classe, j’avais cours un 14 février et j’en ai bien profité, c’est important que le prof s’amuse 🙂
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Rien à voir avec ton présent article:
j’ai terminé le livre de Leïla Slimani et ai exprimé mon ressenti dans les commentaires de ton billet concernant « Le parfum des fleurs la nuit ».
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ah merci, j’y cours 🙂
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C’est toujours un plaisir de découvrir des poètes !
A 14 ans je découvrais Goethe et le roi des aulnes, à 16 ans je commençais mon apprentissage de préparatrice en pharmacie!
Bizz et merci pour ta participation 😘
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ah oui, la pharmacie est un tout autre domaine!
merci à toi pour les chouettes consignes, j’ai déjà l’idée pour les trois chanteurs 🙂
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Merci pour la double découverte et le commentaire. J’ai envie à présent d’un petit tour au XVI° ! Bonne soirée.
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le 16e vaut la peine d’y faire un tour 🙂
merci et bonne soirée!
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Je cuides que tu es une grande romantique, madame Adrienne !
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
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tu cuides bien 😉
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Ravie de retrouver ces poètes du temps jadis, que je ne fréquente plus guère, je l’avoue.
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ce sont mes chéris de longue date, j’étais fan au point d’apprendre par coeur l’épître au roi pour le délivrer de prison (tiens je vais me la réciter pour voir si je la connais encore ;-))
bises, bonne journée!
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Un défi mis en écriture avec maestria.
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quand on aime, ça roule tout seul 😉
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Maurice et Pernette, deux inconnus pour moi …et c’est un vrai plaisir ce défi,justement, découvrir ! Belle semaine …
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Merci, bonne semaine !
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Quelle intensité de vie ! Que de saveurs perdues aujourd’hui…
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Perdues, je ne crois pas ! Tu vis intensément 🙂
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A l’ère du « ni gras, ni salé, ni sucré », des tomates de serre et autres légumes « hors sol », je crains que la vie ne se dilue jusqu’à l’insipide…
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ah oui ça m’a choquée d’apprendre que des chercheurs avaient ‘fabriqué’ un chicon (= une endive) sans amertume!
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