
C’était un 14 juillet mais ce jour-là serait son épiphanie.
Au moment de partir, il ne le savait pas encore.
Il ne savait pas non plus combien de fadaises il sortirait en la charmante, l’ensorcelante compagnie de Cécile.
Lui qui d’habitude valait Shéhérazade et vous servait des histoires à n’en pas finir, avec ou sans sultan et eunuques… ce jour-là, rien.
Ce jour-là, il en était réduit à meubler les premiers silences de la promenade par des « il fait si beau, Louison aura mis le linge à sécher dehors, j’aime ce parfum-là, pas vous? » ou « vous savez que quand il pleut elle sort les plantes vertes ? »
Bref, des choses aussi intéressantes que savoir ce qu’on mangera le midi ou boira le soir, qu’on prend un parapluie quand il pleut ou son chapeau de soleil et l’ombrelle s’il fait un temps comme ce jour-là, où il valait mieux être enfermé dehors que coincé dans un ascenseur.
Car oui, il était même allé jusqu’à lui raconter cette histoire qui lui était arrivée dans son immeuble parisien, doté depuis peu de cette magnifique machinerie qui faisait si peur à Louison qu’elle avait menacé de faire sa valise et d’aller porter ses services de cuisinière-lingère-bonne à tout faire dans l’immeuble voisin qui n’était pas encore doté de cette invention du diable.
Ils auraient pu faire une balade à cheval en forêt – Cécile était bonne cavalière – ou marcher sur le sentier côtier, comme c’était à la mode depuis peu, mais ils avaient préféré faire le tour du jardin, lentement, très lentement, et il était difficile de savoir vraiment lequel des deux était le loup, et lequel l’agneau.
Lequel, le premier, avait réduit la distance polie entre eux deux.
Lequel, le premier, avait été pris de cette fièvre qui donne soudain envie de se rouler dans le foin avec le soleil pour témoin.
***
Merci à Monsieur le Goût pour cette toile de Caillebotte et son 118e devoir de lakévio et à Joe Krapov pour ses consignes.
J’ai utilisé les mots du numéro 3:
Un sultan | Un eunuque |
Un loup | Un agneau |
Le 14 juillet | L’Épiphanie |
Sainte-Barbe ou Sainte-Cécile | Le diable |
Etre coincé·e dans l’ascenseur | Etre enfermé·e dehors |
Faire une balade à cheval en forêt | Marcher sur le sentier côtier |
Faire sa valise | Défaire sa valise |
Qu’est-ce qu’on mange ce midi ? | Qu’est-ce qu’on boit, ce soir ? |
Il fait beau, je mets le linge à sécher dehors | Il pleut, je sors mes plantes vertes |
On prend un parapluie quand il pleut | On prend sa casquette quand il fait soleil |
Culpabilité partagée, peut-être ?
ou alors… https://youtu.be/yKOz5is8ArM
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De grands timides 😉
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L’agneau peut se manger en juillet, il suffit d’aimer ça.
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je ne comprends pas
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Traditionnellement, on mange agneau le dimanche de Pâques.
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[ l’agneau avec son déterminant, désolée pour cet oubli ]
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Une estampe qui t’a bien inspirée
Bonne journée au ☀
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merci, bonne journée!
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Joli coup double encore une fois !
On chante ?
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bien sûr! comme toujours je connais mieux les chansons de l’époque de mes grands-parents que de la mienne 🙂
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Faire deux devoirs en un donne un texte plaisant.
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merci 🙂
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Je connais bien cette timidité-là, mais par chance les mots ne sont pas toujours nécessaires. 😉
Une fois encore tu intègres les contraintes avec maestria, bravo Adrienne!
🙂
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merci, chère Loulou, bises!
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Bref, il ne parvient à parler que de Louison… Mais il n’a rien à dire à Cécile sur elle-même?
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tu as raison, on est en plein dans le théâtre de l’incommunicabilité 😉
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Heureusement qu’ils sont entourés d’une nature bien vivante les discours inintéressants peuvent s’évanouir peut-être…
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voilà, personne n’est témoin 😉
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Que cachent donc les mots que l’on dit, et que disent ceux que l’on tait ?
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de quoi écrire des romans entiers 😉
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quelques poèmes, peut être aussi …😉
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je n’en doute pas! parfois deux par jour 🙂
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Ah, se rouler dans le foin est très dangereux. Que fait-on de ce foin qui reste ? 😉
Mais bon « Quand on est vigoureux, quand on aime » – ou pas- il y a toujours des solutions…
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Je n’ai pas l’impression que ces deux personnages auront du mal à résister à l’envie du foin 😉
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