J comme jubé

Dans la grande pièce où on fait attendre l’Adrienne – comme d’habitude arrivée au rendez-vous avant l’heure – il y a une sorte de jubé tout en bois.

Jubé au sens où ce mot s’emploie en Belgique, où il peut aussi désigner une sorte de tribune où se trouve l’orgue.

C’est ainsi que le père de l’Adrienne désignait ce balcon de pierre derrière lequel lui et ses copains s’amusaient beaucoup avec leur chorale, à la messe de neuf heures et demie.

– Je parie, disait la mère, que vous n’avez même pas entendu le prêche!
– Si, si! répliquait-il.

Et mini-Adrienne savait bien qu’il était possible de bavarder et d’avoir tout suivi quand même: c’est ce qu’elle faisait au cours de néerlandais. Mais elle se gardait bien d’intervenir dans la discussion.

Personne, au service social, ne semblait intéressé par l’architecture des lieux, aussi l’Adrienne est-elle restée avec ses questions: que fait cette sorte de jubé dans cette salle, alors qu’on n’est ni dans une église, ni dans une chapelle, ni dans un château?

Mais elle est reconnaissante à la dame qui avait besoin d’une interprète: ça lui a permis d’accéder à des lieux que sans ça, elle n’aurait jamais vus!

38 commentaires sur « J comme jubé »

      1. Moi, j’ai attendu d’avoir douze ans pour pouvoir tricher sans me faire prendre. C’est Rosaria qui m’avait expliqué le truc.

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      2. voilà une copine en or 😉
        mon amie de secondaire était toujours assise à ma droite, ce qui lui permettait de bien « comparer » mes réponses aux siennes et d’en tirer de si intelligentes conclusions que jamais un prof n’a pu l’accuser de copier 🙂

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      3. Je viens de faire un voyage comme votre personnage d’hier.
        En réalité, cette copine s’appelait Bettina. D’habitude je retrouve son nom sans problème. Shame on me.

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      4. pas grave, c’est déjà bien de s’en souvenir!
        hier avec une ancienne élève en visite une sorte de miracle s’est produit: je me suis souvenue – sans avoir à y réfléchir – du nom d’une cousine de sa mère qui était mon élève en 1990 🙂

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    1. c’est un mot qui revenait toujours dans nos conversations dominicales, ce qui s’était passé au jubé 😉
      mais seuls les hommes avaient le droit d’y monter, même si ailleurs la consigne avait changé et la mixité était admise, là ça restait strictement masculin.

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      1. vous me rappelez quelque chose! quatre enfants, les deux grandes sœurs et les deux petits frères, s’installaient au premier rang, jamais je n’ai vu leurs parents… et quelques années plus tard, je les ai eus en classe, les uns après les autres, tous les quatre 🙂

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  1. Un mot que je ne connaissais pas, moi non plus.
    J’ai aussi dû assister à la messe dominicale pendant toute mon enfance, et jamais je n’ai imaginé que ça pouvait rigoler là-haut, dans les rangs de la chorale Sainte Cécile ( la Sainte Scie, disaient les mauvaises langues :D, chaque paroisse avait la sienne).

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    1. il y avait des services (pendant la semaine sainte, il me semble) où le jubé leur était interdit et je crois que c’était une vraie punition de devoir se tenir tranquilles dans le chœur, au vu de tous, pendant ces longs services 🙂
      Après la messe, quand mon père commençait à raconter « untel m’a dit que… » ma mère se fâchait tout de suite « ah ça veut dire que vous avez encore bavardé au lieu de suivre la messe! »

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  2. L’ Adrienne est très curieuse. J’aime beaucoup ce mot « Jubé », car cela commence par un Ju et je pense tout de suite à Judas, et il y en a des Judas en politique, en France tout au moins 😉
    Donc, le jubé, une tribune ? Allez que vivent les tribunes hors des églises 😉

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  3. De beaux souvenirs sont reliés à ce mot jubé. Jusqu’à l’âge de dix ans dans notre petite église de village le jubé comprenait les chantres et quelques bancs pour les fidèles. Mon père était chantre donc nous avions notre place au jubé et de là-haut on pouvait voir toute la grande pièce en bas et j’aimais tellement l’odeur de l’encens et le calme qui remplissait l’espace.

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  4. C’est du jubé que tombait à la messe de Noël une magnifique voix masculine qui chantait « Minuit ! chrétiens, c’est l’heure solennelle… » et, même si on nous disait de ne pas le faire, ma sœur et moi nous retournions pour voir le chanteur.
    Il ne te reste plus qu’à enquêter sur l’histoire de ce bâtiment pour percer le mystère de ce jubé-mezzanine.

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    1. j’avais de la chance, il se trouvait en haut à gauche, je n’avais qu’à lever le menton et tourner légèrement la tête… mais je ne voyais que la balustrade et de temps en temps, parfois, un membre de la chorale qui venait voir où en était le curé 😉
      il y en avait même un qui s’amusait à chronométrer le prêche

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  5. Au julie de notre enfance, mon frère ni moi ne montions. Il dégageait un parfum de mystère: quels initiés avaient donc le droit de se soustraire au commun de la nef ? Nous ne l’avons jamais su …
    Puis nous avons déménagé, la nouvelle église était « moderne », sans julbé ni mystère. Après quelques années, nous avons définitivement cessé de le fréquenter.,

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  6. Comme je le disais plus haut que mon père était chantre là je me pose la question si c’est le bon mot. Il chantait la messe et ce qui résonne le plus en moi c’était quand il chantait Kyrie eleison, il avait une belle voix grave. Ma question est-ce qu’on dit chantre ou chanteur. Et tout comme vous le jubé est mystérieux même si je pouvais y être.

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  7. Le jubé de mon enfance ce trouve dans l’église de Trazegnies qui date du 18me siècle, le jubé date de cette époque, il y a de grandes orgues . Lors des office de fêtes , il y avait une chorale et l’organiste, mais enfant, j’étais à l’école catholique, et nous assistions parfois à un office, et il y avait seulement un organiste et quelques chanteurs bénévoles, et malheureusement, cela sonnait souvent faux et il y avait des couacs, cela nous faisait rire ce qui nous amenait bien sûr des remarques des instituteurs.

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