T comme Tour de France

La liste des départements, en dernière page du guide rouge Michelin, était encore parfaitement alphabétique: le 59, c’était le Nord.

C’est le premier que mini-Adrienne ait su et il a été le déclencheur pour avoir envie de connaître tous les autres.

Le 59, dans les années septante :-), n’était pas une destination de vacances: des amis des grands-parents leur avaient vanté l’énoooorme grand magasin Auchan, son assortiment et ses prix imbattables.
Grand-père et grand-mère ont donc décidé d’y aller voir par eux-mêmes.
En effet, c’était grand, mini-Adrienne s’y est perdue encore plus facilement que sur la plage de Middelkerke.

En route pour le repas d’anniversaire du grand-père dans le sud du pays, on traversait Givet, 08, Ardennes.
Une incongruité dans le tracé de la frontière dont bien sûr les Français avaient profité pour y coller leur centrale nucléaire 😉

Pour les vacances, le père ne connaissait qu’un pays qui vaille: la France.
Ce qui fait que mini-Adrienne y a connu un tas de premières fois.

Première syncope vers quatre ans à Éguilles (13).
Oui, elle s’en souvient encore.

Premier bol de framboises à la crème, probablement la même année, à Artemare, dans l’Ain (01).
Inoubliable!

Première crème de marrons dans la Drôme (26) à Die.
Première et dernière fois, d’ailleurs 😉

Deux fois frôlé la noyade, la première fois à huit ans dans la baie du Mont-Saint-Michel (50) – la marée remonte au galop et la plage est immense – la deuxième fois quelques années plus tard, dans l’Atlantique (Landes, 40) – il y a de vicieux tourbillons en certains endroits et il ne faut jamais surestimer ses capacités de nageuse.

Première fois une escalade dans les Pyrénées, grâce à monsieur Ferranet, qui était basque (64).

Première fois du camping sous la tente, en Ardèche (07).

Et la première fois que mini-Adrienne a vu Paris – à condition de ne pas compter ce jour où dans le smog au-dessus de la ville, elle a aperçu au loin, depuis le périphérique, la pointe de la tour Eiffel – la première fois sur du pavé de Paris, c’était un retour de vacances où le père avait pris une mauvaise bifurcation et s’était retrouvé dans le centre (75).

Vous imaginez probablement l’ambiance qu’il y avait dans la voiture à ce moment-là 😉

***

Merci à Joe Krapov pour l’illustration et les consignes:

1)
Listez dix villes de France de dix départements différents, qui apparaissent ou non sur la carte ci-dessous, et dans lesquelles vous êtes déjà allé·e. Dites quand c’était, ce que vous y avez fait d’original ou racontez une courte anecdote, pas plus d’une phrase, à leur sujet.

2) [facultatif]
Ensuite passez la feuille à votre voisin·e. Qui devra romancer ces éléments de votre vie ou dresser un portrait de vous, de manière fictionnelle, à partir d’eux. Ou faire ce qu’il ou elle veut à partir de ça !

33 commentaires sur « T comme Tour de France »

      1. et succinct 🙂
        Le seul grand voyage de mon enfance, c’est quand on m’a conduite à Lourdes dans l’espoir d’un miracle. Et mon unique souvenir personnel de cette expédition, c’est d’avoir souffert en faisant le tour du Cirque de Gavarnie à cheval parce que j’étais assise sur le pommeau de la selle et que personne n’a voulu essayer de comprendre pourquoi je pleurais. Ils étaient tous persuadés que j’avais peur.

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  1. Et bien si le 59 a été ma destination de vacances avec le 62 dès les années 1962
    Le Nord était pour moi revoir mon frère
    Le nord c’était ma joie, des rencontres avec de vrais gens au cœur d’or , c’était la mer du Nord …
    J’en garde un excellent souvenirs
    ———— Bonne journée Adrienne

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    1. pour leurs vacances mes parents ont exploré à peu près toutes les régions de France, mais pas nos voisins immédiats, apparemment ça ne devenait intéressant qu’à partir de l’Alsace ou de la Bourgogne 😉
      merci, bonne journée!

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  2. Faudra que je fasse le compte, je ne suis pas certain d’avoir vécu quelque chose de mémorable dans dix départements français ! Bien sûr, si on inclut Sambre et Meuse, Jemappe, Dyle, c’est plus facile… 🙂

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  3. Mes souvenirs de France sont plus récents, j’étais déjà un vieil ado quand je suis allé chez le grand-oncle à Versailles. Avec mes parents, c’était la mer (du Nord), Pécrot ou Malmedy, mais la plupart du temps c’était la maison et le jardin.

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  4. Je suis presque imbattable pour énumérer les départements et certaines préfectures 😉
    J’ai pas mal voyagé avec mes parents mais il me reste encore à découvrir certains endroits de France.

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    1. ah le michelin ne mentionnait pas les préfectures, dommage! ça m’aurait occupée aussi 😉
      de mes 12 à 18 ans c’était le camping en Ardèche chaque année, je n’ai pas vraiment exploré la France avec mes parents, ils prenaient une semaine début septembre sans les enfants, pour leurs explorations 😉

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  5. Grâce à cette carte j’ai appris que le département de Charente inférieure est devenu Charente maritime bien avant les autres départements qualifiés d’inférieurs . 😉

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  6. Ma grande soeur a commencé à travailler dans une compagnie d’assurances.
    Elle connaissait tous les départements par leur numéro, leurs préfectures, leurs cantons, leurs chefs-lieu du canton.
    Ça ne lui a servi que là et en voirture quand elle lisait les plaques d’immatriculation.
    Utile… 😉

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    1. je n’emploie pas le mot utile dans le contexte des connaissances, vu qu’il n’y a pas de connaissance inutile, comme mon ami Voltaire l’a clairement démontré 🙂
      Juste un avant-goût de la chose:
      « Monsieur voulait que son fils apprît le latin, madame ne le voulait pas. Ils prirent pour arbitre un auteur qui était célèbre alors par des ouvrages agréables. Il fut prié à dîner. Le maître de la maison commença par lui dire d’abord : « Monsieur, comme vous savez le latin, et que vous êtes un homme de la cour…

      — Moi, monsieur, du latin ! je n’en sais pas un mot, répondit le bel esprit, et bien m’en a pris ; il est clair qu’on parle beaucoup mieux sa langue quand on ne partage pas son application entre elle et les langues étrangères. Voyez toutes nos dames, elles ont l’esprit plus agréable que les hommes ; leurs lettres sont écrites avec cent fois plus de grâce ; elles n’ont sur nous cette supériorité que parce qu’elles ne savent pas le latin.

      — Eh bien ! n’avais-je pas raison ? dit madame. Je veux que mon fils soit un homme d’esprit, qu’il réussisse dans le monde ; et vous voyez bien que, s’il savait le latin, il serait perdu. Joue-t-on, s’il vous plaît, la comédie et l’opéra en latin ? Plaide-t-on en latin quand on a un procès ? Fait-on l’amour en latin ? » Monsieur, ébloui de ces raisons, passa condamnation, et il fut conclu que le jeune marquis ne perdrait point son temps à connaître Cicéron, Horace, et Virgile. Mais qu’apprendra-t-il donc ? car encore faut-il qu’il sache quelque chose ; ne pourrait-on pas lui montrer un peu de géographie ? « À quoi cela lui servira-t-il ? répondit le gouverneur. Quand monsieur le marquis ira dans ses terres, les postillons ne sauront-ils pas les chemins ? Ils ne l’égareront certainement pas. On n’a pas besoin d’un quart de cercle pour voyager, et on va très-commodément de Paris en Auvergne, sans qu’il soit besoin de savoir sous quelle latitude on se trouve.

      — Vous avez raison, répliqua le père ; mais j’ai entendu parler d’une belle science qu’on appelle, je crois, l’astronomie.

      — Quelle pitié ! repartit le gouverneur ; se conduit-on par les astres dans ce monde ? et faudra-t-il que monsieur le marquis se tue à calculer une éclipse, quand il la trouve à point nommé dans l’almanach, qui lui enseigne de plus les fêtes mobiles, l’âge de la lune, et celui de toutes les princesses de l’Europe ? »

      Madame fut entièrement de l’avis du gouverneur. Le petit marquis était au comble de la joie ; le père était très-indécis. « Que faudra-t-il donc apprendre à mon fils ? disait-il.

      — À être aimable, répondit l’ami que l’on consultait ; et s’il sait les moyens de plaire, il saura tout : c’est un art qu’il apprendra chez madame sa mère, sans que ni l’un ni l’autre se donnent la moindre peine. »

      Madame, à ce discours, embrassa le gracieux ignorant, et lui dit : « On voit bien, monsieur, que vous êtes l’homme du monde le plus savant ; mon fils vous devra toute son éducation : je m’imagine pourtant qu’il ne serait pas mal qu’il sût un peu d’histoire.

      — Hélas ! madame, à quoi cela est-il bon ? répondit-il ; il n’y a certainement d’agréable et d’utile que l’histoire du jour. Toutes les histoires anciennes, comme le disait un de nos beaux esprits[1], ne sont que des fables convenues ; et pour les modernes, c’est un chaos qu’on ne peut débrouiller. Qu’importe à monsieur votre fils que Charlemagne ait institué les douze pairs de France, et que son successeur ait été bègue[2] ?

      — Rien n’est mieux dit ! s’écria le gouverneur : on étouffe l’esprit des enfants sous un amas de connaissances inutiles ; mais de toutes les sciences la plus absurde, à mon avis, et celle qui est la plus capable d’étouffer toute espèce de génie : c’est la géométrie. Cette science ridicule a pour objet des surfaces, des lignes, et des points, qui n’existent pas dans la nature. On fait passer en esprit cent mille lignes courbes entre un cercle et une ligne droite qui le touche, quoique dans la réalité on n’y puisse pas passer un fétu. La géométrie, en vérité, n’est qu’une mauvaise plaisanterie. »

      Monsieur et madame n’entendaient pas trop ce que le gouverneur voulait dire ; mais ils furent entièrement de son avis. »

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      1. Pourquoi pas? 😉 Nous avons des amis dont les filles (jeunes adultes) ne savent pas où est l’Alsace : au sud, au nord, à l’ouest…? Elles n’ont pas appris ça à l’école et se satisfont très bien du GPS. Quand elles vont en vacances c’est toujours dans des pays étrangers lointains, jamais en France.

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  7. Je me demande si tu n’as pas visité plus de départements français que moi. Il faudra que je fasse le compte. 😉
    Il y a un détail qui m’interpelle : passer par les Ardennes pour aller de la Belgique à ch’Nord?
    Faut voir les possibilités des réseaux routiers, je suppose

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    1. « En route pour le repas d’anniversaire du grand-père dans le sud du pays, on traversait Givet, 08, Ardennes » ça veut dire aller de ma ville (en Flandre) vers le sud de la Belgique, donc l’Ardenne belge 🙂

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  8. Enfant, je connaissais le 90 (nous on disait nonante et on trouvait très bizarre le quatre-vingt-dix!) et le 25 parce qu’à un jet de pierre de la petite ville où je vivais.
    Depuis j’en ai visité bien d’autres. A chaque séjour je pense que je me souviendrai des numéros mais chaque fois je m’empresse de les oublier aussi tôt les vacances achevées!!!

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  9. Ah, tu ne vas pas critiquer nos centrales nucléaires dont notre cher président dit le plus grand bien 😉
    Eh bien que de voyages en France. Vas-tu refaire le même tour de France, bientôt, et en une
    seule fois ?

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  10. M’enfin ? Madame est une miraculée !

    Mais comme dirait Obélix : « Se baigner au Mont Saint-Michel ? Ils sont fous, ces Belges ! » 😉

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