Dernières découvertes

Samedi matin le tout premier message venait d’un généalogiste amateur rencontré sur geneanet.org – est-ce un hasard, il habite précisément la ville de l’Adrienne 😉

– J’ai là deux documents, écrit-il, qui vont probablement t’aider.

En effet, le premier est une photo de l’acte de naissance de la mère de la grand-mère paternelle.
Née en 1881.

Dans la marge, sous son numéro d’ordre et son nom de famille, est noté l’infâmant ‘illegt‘.
C’est la sage-femme qui est venue déclarer l’enfant le lendemain de sa naissance: la jeune mère, 22 ans, n’a pas de mari.

Ce qui a immédiatement rappelé à l’Adrienne un prof d’histoire affreusement cynique qui semblait prendre plaisir à ‘casser’ tous les rêves des gamines qu’il avait devant lui.
Genre « oui oui vous dites ça, mais vous verrez, vous finirez toutes braves petites femmes au foyer ».
Et autres choses du même acabit à propos de tout ce qu’on aime croire beau, à seize ans – l’amour, par exemple – et dont on découvrira bien assez tôt les épines.

Ainsi un jour – sans aucune raison, sans le moindre lien avec rien de ce qui se passait en classe à ce moment-là – s’est-il mis à se gausser des généalogistes qui, croyant trouver des ancêtres nobles, se trouvent être des bâtards.

C’est le mot qu’il a dit.

Mais l’Adrienne, en voyant ces quelques données sur une inconnue arrière-arrière-grand-mère Clémence, n’a pour elle qu’un immense amour.
Et des tas de questions.
Que lui est-il arrivé?
Était-ce par amour ou par violence?
Comment l’a-t-elle vécu?
Et la petite Zoé?

La petite Zoé a fini par avoir un papa, quand elle avait treize ans: sa mère s’est mariée, son beau-père l’a ‘reconnue’ et lui a donné son nom.

Et quand la petite Zoé devenue grande a eu son premier enfant, une petite fille, elle l’a appelée Ivonne.

Ivonne Clémence.

***

sur la photo, les trois enfants de la petite Ivonne au printemps de 1934.

40 commentaires sur « Dernières découvertes »

  1. C’est passionnant et très émouvant . Le passé de nos ancêtres soulève tant d’interrogations, peut-être vaut-il mieux que cela reste un peu mystérieux…
    Bonne journée dame Adrienne

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  2. C’est chouette d’avoir un généalogiste amateur qui habite votre ville et qui vous aide.
    Quant au prof que vous qualifiez d’affreusement cynique, qui sait, peut-être se trouvait-il drôle.
    [ je vous taquine ]

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      1. En Wallonie, on disait « c’est celui qui l’ dit qui l’est » mais je ne sais pas si ça se dit encore.
        🙂

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  3. J’avais déjà remarqué qu’une formation supérieure ne mettait pas à l’abri de la stupidité.
    Mais cette histoire de « bâtards » fait bon marché de quelques éléments pourtant incontestables.
    Nous avons tous des ancêtres, beaucoup ne les connaissent pas.
    Le « Parc aux cerfs » est un endroit qui vit concevoir nombre de gens dont les ancêtres ne sont guère que putatifs…

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  4. Un de mes petits fils a commencé ce long travail mais si intéressant même si compliqué chez nous ma famille étant dispersée depuis 39
    Mais je sais qu’il avancera car moi-même j’avais déjà un peu tâter ce terrain 🙂 pour eux et j’ai beaucoup d’écrits conservés car à chacune de mes visites dans le berceau de mes ancêtres là où les mairies et églises ont gardé des traces ils m’ont fait de beaux cadeaux sans oublier la tournée des cimetières qui parlent aussi beaucoup mais après il faut faire le travail minutieux pour construite l’arbre
    Bonne journée Adrienne

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  5. Bâtard, quel vilain mot ! Je me demande si la mère de mon mari n’a pas été à l’école traitée de bâtarde. Elle n’a jamais rien dit à ses enfants, qui, maintenant ne peuvent que se faire des scénarios, vu qu’il n’y a plus personne de vivant. J’ai bien essayé lors de visites dans le cimetière du village de questionner de vielles personnes, sans succès. Ma belle-soeur a découvert ça, il y a 2 ou 3 ans, en même temps que la mort d’un oncle (seul frère de leur mère) qu’elle et son mari voulaient inviter au resto…C’est la mairesse du village qui leur a dit ? « vous avez lu le codicille dans la marge de l’acte de naissance ? » « reconnue à 9 ans le jour du mariage de sa mère, par l’homme dont elle a porté le nom. La grand-mère, peut-être jamais remise de ça, s’est couchée dans son lit après la naissance de son fils qu’elle a eu 20 ans après sa fille, et n’en est sortie que pour une boite rectangulaire…Que lui est-il arrivé ? Viol, inceste, amour caché ? C’est frustrant de savoir qu’on n’aura jamais les réponses, comment a été vécu dans la famille cette naissance hors mariage – même moi je suis frustrée. On peut juste en rigoler avec mon mari car sa mère était « très bourgeoise », adorait les belles choses, contrairement à son mari..On se dit qu’elle est peut-être le fruit d’un viol ou d’un amour caché avec un nobliau du coin. C »est plus rassurant de se dire ça que de penser qu’elle aurait pu être violée par quelqu’un de sa famille ou par un marchant ambulant de peau d’lapin… Faudrait qu’un jour, tout le monde puisse, grâce à l’ADN, savoir qui on est vraiment, descendre de roi étant le rêve de beaucoup.

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    1. en effet moi aussi en découvrant cet ‘illegt’ je me suis demandé si quelqu’un dans la famille le savait, si les filles de l’arrière-grand-mère Zoé savaient que Zoé avait été une enfant ‘illégitime’ jusqu’à ses 13 ans et qu’elle portait le nom d’un homme qui n’était pas son père…
      sur le document on peut aussi lire que Clémence a accouché dans la maison de ses parents, et j’en ai été contente 😉 au moins ça veut dire qu’elle n’a pas été mise à la porte!
      de nombreux documents de l’époque attestent que le travail en usine était risqué, pour les jeunes filles (risques de viol par l’un ou l’autre contre-maître ou autre supérieur hiérarchique, je veux dire) raison pour laquelle du côté de ma grand-mère maternelle on a évité l’usine aux filles de la famille.
      Merci pour le commentaire et bonne journée!

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      1. Effectivement, la grand-mère de mon mari n’a pas été non plus abandonnée, elle a accouché aussi dans la maison de ses parents et c’est son père qui est allé à la mairie déclarer l’enfant, feu ma belle-mère…Ah si j’avais le courage de me lancer dans la généalogie, j’adore lire la généalogie des autres ! Hélas la persévérance et moi, ça fait 2 comme me dit mon mari « tu es capable de faire de belles choses, mais juste ponctuellement »…tiens, comme écrire, je suis capable d’écrire des pages et des pages d’affilées pour ensuite n’avoir plus envie d’écrire pendant des jours.

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  6. C’est passionnant les recherches généalogiques, on fait de vraies découvertes. Et lorsque l’on élargit aux frères et sœurs de nos ancêtres, on recolle parfois des morceaux de puzzle.
    Le père de mon arrière grand père paternel n’a pas de père connu, et en plus il a été abandonné, j’ai essayé de retracer au maximum son parcours, mais il reste des lacunes…
    Je suis aussi sur généanet 😉

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      1. tu peux très bien t’y mettre sans être persévérante et y travailler un peu quand l’envie te prend ou quand une info se présente, c’est exactement à ce rythme-là que je procède, certains ont deux mille cinq cents individus, cinq mille individus dans leur arbre, moi pas même cinq cents,
        Et alors? comme disait un de vos anciens présidents 😉

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  7. Ma belle-sœur, la sœur de Marc fait de la généalogie en amateur aussi mais y travaille de façon épisodique. Elle est remontée aux années 1600 environ. Elle a même trouvé un nobliau dans les ancêtres. Y a-t-il bâtardise quelque part? 😉 Peu nous chaut!

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  8. Chercher à comprendre plutôt que juger, c’est si important quand on se penche sur nos ancêtres…Il n’a pas été facile d’être une femme durant des siècles. Ce n’est toujours pas facile pour certaines, même de nos jours. Mais à l’époque, les grossesses n’étaient toujours pas vécues comme des heureux événements.
    La petite Zoé a eu de la chance, dans son malheur.
    •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  9. Madame a l’amour des arbres si chevillé au corps qu’elle monte aussi dans les branches des arbres généalogiques ! 😉

    On ne peut que l’en féliciter même si c’est parfois douloureux : j’ai trouvé une situation similaire dans le mien…

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      1. Comme pour moi ! Je crois que c’est la fréquentation assidue des 12 César et autres Borgia. Je me souviens, comme si c’était hier, de Madame G***, la pire de toutes, qui traitait ma voisine de classe, Ines M***, de métèque… Toute fille de diplomate qu’elle était, elle n’a jamais porté plainte. Elle était aussi terrorisée que nous toutes…

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  10. Le Nini est aussi un passionné de généalogie depuis plus de 20 ans. Un vrai travail de fourmi! Il est allé loin déjà de son côté (maternel et paternel). Il s’est aussi intéressé à ma famille et c’est comme ça que j’ai appris d’où venait celle de ma grand-mère paternelle.
    C’est intéressant, mais j’ai aussi toujours envie de connaître les histoires qui se cachent derrière les dates.
    Quant aux histoires d’enfants illégitimes, on les retrouve dans beaucoup de familles je crois, en creusant un peu. Dans la mienne aussi. Ma mère a emporté le secret de la paternité de sa première fille jusque dans sa tombe. Se retrouver fille-mère (comme on le disait à l’époque) en 1950 a dû être terrible pour elle. Mais comme pour Clémence elle n’a heureusement pas été rejetée par sa famille!

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    1. Oui on aimerait qu’il y ait des journaux intimes, des lettres, des agendas 😉 on voudrait leur poser des tas de questions !
      Je crois aussi que les années 50 étaient pires, pour ce qui est des jugements moraux. Porter dignement ce genre de « malheur » devait être difficile.
      Il y a une jolie histoire sur ce thème chez Maupassant, tu la trouves en ligne, le titre est Le papa de Simon.

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