Le défi du 20

En cette mi-juin, le climat anglais proposait une chaleur sans nuages et des ciels d’un bleu si dur qu’on finissait par espérer la tempête orageuse annoncée pour le vendredi, puis pour le samedi, et qui ne cessait d’être reportée.

Dans le minibus, chacun ramenait sa science – ‘chacun’ étant à prendre ici au sens strictement masculin – comme l’expert en vins qui va deux fois par an en Bourgogne et une fois dans toutes les autres régions viticoles, possède deux caves pleines de bouteilles qu’il ne réussira jamais à boire en cette vie et qu’il commence donc à revendre. Certains vins faisant l’objet de spéculation, son hobby est devenu fort rentable.

– Je connais un vigneron, dit-il, qui a des abricotiers. Il vend ses abricots à la brasserie Cantillon!

Un autre parle de son jardin – plus de trois hectares, songe l’Adrienne, est-ce que ça s’appelle encore un jardin? – où ses hêtres bicentenaires se meurent.
Il a voulu les remplacer.
On lui conseille le châtaignier ou le chêne.

– Mais ça pousse si lentement! se plaint-il.

Alors il a fait venir à grands frais des marronniers qui ont déjà plus de 15 mètres et dont la motte pèse plusieurs tonnes.
Qu’il a fallu beaucoup arroser, vu la sécheresse de nos étés.

– Il y en a deux qui vont assez bien, dit-il. Le troisième, je ne sais pas s’il va reprendre…

On arrive enfin à Charleston House.
Une maison où certes on ne censurait aucune forme d’amour 😉
Au jardin, l’Adrienne prend évidemment des tas de photos.

Comme celle en haut du billet, où on voit à peine le pommier sous l’avalanche de roses parfumées.
A leur pied, des céraistes tomentueux et des pivoines Bowl of Beauty en fin de floraison.

Heaven! I’m in heaven! chantonne l’Adrienne, qui ne sait pourtant pas plus ce qu’est le paradis que l’enfer mais dont la grand-mère était fan de Fred Astaire.

On pourrait paraphraser Aristote et dire que la quiddité d’un jardin, c’est l’âme 🙂

***

Merci à monsieur le Goût pour son 128e devoir de Lakévio et à Passiflore pour son défi du 20 qui demandait six arbres!

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Justement, en cherchant quelque chose dans le foutoir de photos de mon PC, j’ai vu quelque chose. Une photo que j’ai prise en 2018 du côté de la rue du Faubourg Montmartre. Elle m’avait frappé car elle posait une question que je m’étais déjà posée il y a bien longtemps.
Ah oui… Que diriez-vous d’y mettre les neuf mots suivants ?
Ciels – Enfer – TomenteuxQuiddité – Abricot – Climat – Nuages – Tempête – Chaleur

48 commentaires sur « Le défi du 20 »

  1. Ta saillie sur les « petits jardins » me rappelle la réflexion que me fait venir chaque émission de jardinage à la télé où on ne voit jamais que de belles grandes propriétés : ça fait peut-être rêver, mais qui possède des jardins de ce genre ?

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    1. J’ai écouté Fred Astaire.
      Shame on me, heaven est un autre mot que je prononçais très mal sans le savoir.
      Merci pour la découverte et bon lundi bien frais.

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  2. 1) Mais il est fou ce Goût ! Il est évident que l’oncle Walrus va sauter sur le mot Quiddité comme un tube en verre sur le dos d’un cheval afin de nous le resservir sur le Défi à l’heure du Q un de ces samedis ! 😉

    2) On n’imagine pas les immenses douleurs (oenologiques et arboricoles) que peuvent éprouver les gens riches !
    Merci de nous sensibiliser à leur détresse en ce jour ou L’Emmanuel vient de perdre sa majorité ! 😉

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    1. ah oui, c’est à craindre!
      mais bon, tu as de quoi faire avec Aristote, Descartes et Leibniz 😉
      je viens de voir ce matin qu’il existe une liste des « rijkste Belgen » (les Belges les plus riches) et que sûrement eux aussi ont des tas de soucis!

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    1. ah oui, les arbres sont de grands bienfaiteurs! mon jardin est tout petit, j’y ai planté un figuier, il déborde sur le trottoir, hélas, mais j’y tiens, « touche pas à mon arbre! » 😉
      merci, bonne journée!

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  3. Ton deux en un est épatant!
    Un léger froncement de sourcil au moment de la quiddité avant de voir qu’elle faisait partie des mots imposés.
    Et bien évidemment grâce (ou à cause) de la vidéo, je suis au paradis avec Fred Astaire depuis ce matin…

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  4. Bravo et merci de partager ton paradis dansant !
    Chez une amie qui a dû abattre et replanter des arbres l’an dernier, mêmes soucis avec la sécheresse et des arbres payés bien cher qui n’ont pas supporté de déménager.

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