
Sans doute que ceux qui n’ont pas connu cette chose devront aller jusqu’à la huitième ligne de l’incipit, là où il y a les mots ‘maman’ et ‘me laisser sortir’, mais c’est à la première déjà que l’Adrienne a compris.
Et ressenti, comme à cinq ans.
Un flot d’émotions, très, très fortes.
« Ze zeggen dat je ogen wennen aan het donker, maar hier, in dit kleine kamertje in de hoek van de kelder is de lucht pikzwart. Vorige keer heb ik hardop geteld en toen was ik al in de zoveel-honderd en mocht ik er nog altijd niet uit, dus dat doe ik nu niet meer.
‘Ik ben bang.’ Ik zeg het hardop, en ik schrik van dat geluid. ‘Ik ben niet bang, want ik ben al negen jaar en dat is groot en grote meisjes hebben geen schrik.’ Het zal nu niet lang meer duren. Mama zal zo wel naar beneden komen en mij er weer uit laten. Ik zal sorry zeggen en beloven om het nooit meer te doen.«
Griet Op de Beeck, Kom hier dat ik u kus, Prometheus Amsterdam, 2020
« Ils disent que les yeux s’habituent dans le noir, mais ici, dans ce petit réduit dans le coin de la cave, le noir est total. La fois passée j’ai compté à voix haute et j’étais déjà dans des tas de centaines et je ne pouvais toujours pas sortir, alors maintenant je ne compte plus.
‘J’ai peur’. Je le dis à voix haute et ce bruit me fait saisir. ‘Je n’ai pas peur, parce que j’ai déjà neuf ans et je suis grande et les grandes filles n’ont pas peur.’ Maintenant ça ne va plus durer longtemps. Maman va bientôt descendre et me laisser sortir. Je demanderai pardon et je promettrai de ne plus jamais le faire. »
(traduction de l’Adrienne)
***
Comme vous pouvez le voir à l’illustration ci-dessus, le livre a été traduit en français par Isabelle Rosselin et a paru aux éditions Héloïse d’Ormesson en 2018.
Courage. Je vous embrasse bien fort.
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Je vous embrasse aussi.
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On ne m’a jamais enfermé dans le noir, ni enfermé du tout d’ailleurs. Mais dans une chambre inconnue, la nuit, j’avais plus peur des lueurs mouvantes que du noir lui-même…
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Il ne faisait pas noir non plus dans le kot où on m’enfermait, mais je trouvais terrible d’être enfermée.
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Il est tant de façons d’enfermer un enfant … Pourquoi ce titre provoque-t’il tant d’effroi en moi ? Oserais-je le lire ?
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Deux fautes en deux lignes 😞
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Pas grave
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Oui, elle grandit 😉
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Je viens de tourner la dernière page de ce roman classé « roman d’évasion » par la médiathèque. Il se termine, comme il se doit, sur des notes de vie et d’espoir, est-ce vraisemblable ?
Bon dimanche !
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Je n’ai jamais été enfermée dans le noir et pourtant je suis claustrophobe !
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Ah oui 🙂
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Ces moments vécus par l’enfant ont dû être terribles. On s’en souvient parfois jusqu’à la fin de nos jours…
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absolument! et pourtant je n’avais que cinq ans
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Ne me dis pas qu’on t’a fait subir ce genre de traitement !
C’est scandaleux !
La pire chose qui pouvait nous arriver, c’est d’être obligé de rester à la maison au lieu d’aller jouer dehors mais on avait au moins 10 ans !
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L’enfermement , dans le noir ou non, je n’ai jamais connu. Ce récit est effrayant et tes souvenirs aussi. C’est carrément de la maltraitance!
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Cabinet noir, fessée … pratiques hélas non encore révolues
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On comprend mieux, certains jours, l’absence de point d’exclamation au bout du tag « vive la famille » !
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J’ai une infinie compassion pour la petite, et beaucoup de tendresse.
Je n’ai pas eu à subir ce genre de chose. L’enfermement que j’ai connu, c’était dans une grande solitude alors que j’étais au milieu d’une fratrie de 9 enfants!
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