
C’était le début des années nonante et l’Adrienne se promenait en ville avec sa grand-mère qui ne cessait de s’exclamer, chaque fois qu’elle voyait apparaître un nouveau chantier ou s’élever des étages de béton:
– Encore des appartements!
Et elle ne manquait jamais d’ajouter la question qui restait sans réponse:
– Mais qui va habiter là-dedans?
Trente ans plus tard, il y a toujours des chantiers pour de nouveaux blocs d’appartements qui se construisent, jusque dans la rue de l’Adrienne où un ensemble de six blocs porte le nom charmant de « parc » et chaque fois qu’elle passe devant, c’est-à-dire tous les jours, l’Adrienne pense à la question de sa grand-mère: est-ce que tout ça trouvera acquéreur?
Alors vendredi soir, assise avec une maman d’élève à la terrasse d’un café – oui ces jours-ci même en Belgique à la mi-octobre on peut passer une soirée en terrasse non chauffée et même sans manteau – quand vendredi soir leur regard à toutes deux s’est porté sur un nouveau bloc d’appartements au coin de la grand-place, elles ont exprimé la même pensée, sauf que chez l’autre dame la question lui vient de son père:
– Mais qui va habiter dans tous ces appartements?
***
photo prise dans ma rue, la démolition d’une villa avec usine et cheminée d’usine, pour construire six blocs d’appartements. Le beau saule pleureur n’a pas survécu non plus.
Et oui hélas c’est pas top mais il faut bien offrir un toit pour tous mais à quel prix ! …
Par chez nous idem ça construit des cages à poules pour humains , ça défigure , et en plus le béton on voit où ça mène en cas d’inondations
Ta grand mère avait raison de se poser ces questions
Bonne journée Adrienne
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C’était une sage 🙂
Merci, bonne journée !
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L’habitat collectif a des qualités aussi.
Par exemple, il permet de faire des économies de place au sol quand celle-ci se fait rare, de matériaux lors de la construction ou de chauffage en hiver…
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Certainement, mais ce qui étonnait ma grand-mère, c’était si on allait trouver des habitants, y aurait-il une forte croissance démographique ?
Non, bien sûr.
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L’immeuble en face de chez moi a trouvé ses habitants sans difficulté. Certains y sont pour des raisons écologiques, le bâtiment étant particulièrement bien isolé; d’autres pour des raisons pratiques, des commerces et la gare étant accessibles à pied.
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Peut-être certains se posent-ils une autre question, devant la vague migratoire par exemple : mais où va-t-on loger tout ce monde ?
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Ah mais bien sûr, dans les maisons insalubres qui vont se libérer grâce à ces constructions 😉
(L’appartement le moins cher coûte plus du double de ce que vaut ma maison actuellement, en moyenne c’est le triple, c’est aussi ça qui motive mon questionnement)
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C’est clair que la motivation principale des promoteurs n’est pas sociale ou humanitaire… 🙂
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Heureux temps où l’on avait encore de l’espace vital même en ville.
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j’espère qu’aucun promoteur ne verra d’un oeil concupiscent la petite école en face de chez moi, son grand parc et ses beaux arbres 🙂
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A titre préventif, je conseillerais d’inventorier la faune et la flore du parc. Une petite bestiole ou une petite brindille en voie d’extinction et les lieux sont sanctuarisés ! 🙂
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c’est vrai 🙂 il a suffi d’un papillon un peu rare, sur une de nos vertes collines, pour saboter tout le tracé d’une future voie de contournement de la ville 😉
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Beaucoup quittent les grandes villes et viennent en milieu rural, il faut bien sûr construire des bâtiments pour les loger ! Chez moi cela reste encore très raisonnable et ne défigure pas trop le paysage.
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le nombre d’habitants n’augmente pas vraiment, dans ma ville, donc je repense à la question de ma grand-mère 😉
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Ces appartements sont-ils, pour les précédents, occupés ?
Parce que si c’est comme à Paris, où on vide comme des poulets des immeubles haussmanniens pour n’en garder que la « peau » de pierre de taille et les transformer en bureaux qui ne sont jamais loués parce que trop chers, l’utilité m’échappe…
De même, il y a du côté de la Porte de la Chapelle des blocs d’immeubles vides, invendus parce qu’invendables, qui attendent désespérément des habitants qui ne veulent absolument pas vivre dans cet environnement laid, triste et « HLMisant »
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ceux au coin de la grand-place sont si chers qu’un seul est vendu jusqu’à présent…
des six blocs de ma rue, ceux qui sont achevés me semblent déjà occupés, alors que tout l’environnement est encore en chantier (bruit, boue etc)
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On pourrait aussi se demander « Pourquoi faire encore des enfants si le monde est de plus en plus inhabitable ? »
Mais c’est très bien aussi de vouloir vivre sans se poser de questions ! 😉
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si tu as trouvé comment arrêter la machine à se poser des questions, tu me le diras?
🙂
(l’Adrienne, âge mental: quatre ans, veut toujours savoir pourquoi et comment ;-))
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J’ai quatre heures pour ce devoir sur table inspirant, Madame ? 😉
Je crois que j’ai trouvé comment arrêter la machine à se poser des questions mais la solution ne marche… que pour Joe Krapov ou pour les clowns de son espèce ! Il suffit de ne plus se poser qu’une seule question, de n’avoir qu’un seul objectif : se demander comment faire et tout faire pour provoquer le rire ou le sourire autour de soi. Et qu’on ait réussi ou pas, de recommencer chaque jour tant que c’est possible.
Et surtout, surtout, ne jamais donner sa recette !
Zut, je crois que j’ai gaffé et que je viens de le faire ! 😉
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Dans ma rue on construit uniquement des pavillons dès qu’un espace semble suffisant…
Dans le centre ville, on a construit des immeubles mais je ne sais pas si tous les appartements ont trouvé preneurs.
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oui en dehors du centre la maison isolée avec son jardin tout autour continue de faire rêver 🙂
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