Première fois

On écrit aux absents
Thomas Vinau

On écrit aux absents 
on leur écrit des lettres 
dans nos têtes 
des messages sur les réseaux
que les autres liront
on leur écrit avec nos yeux 
qui se laissent perdre
au fond du ciel
ou devant une photo
on leur écrit
sans ne rien dire
ou en disant à tout le monde 
sauf à eux
on leur écrit dans la lumière
de l’aube et du crépuscule
dans les fossés lorsque l’on marche
sans aller nulle part
dans l’automne lie de vin
des feuilles qui tombent
dans l’hiver silencieux
dans les pétillements doux 
et violents
du printemps 
dans l’éternité de l’été
on leur écrit
des mots de rien
des phrases simples
qu’il nous aura fallu 
la moitié d’une vie 
à atteindre
on leur écrit 
qu’il n’y a que le temps
qui sauve 
de l’amour
et qu’il n’y a que l’amour
qui sauve 
du temps

De Thomas Vinau, sur son blog.

Première fois cette année qu’il n’y a plus que l’Adrienne pour aller dire bonjour au grand-père paternel, à la petite Ivonne et aux deux petites sœurs, au vieux cimetière.

24 commentaires sur « Première fois »

    1. voilà, pour les grands-parents de la photo et les petites sœurs, qui sont tous les quatre dans le caveau au « vieux cimetière », je suis la dernière, je suis passée leur dire bonjour samedi dernier 😉
      pour ma Tantine, c’est au « nouveau cimetière », elle a bien sûr encore ses enfants et ses petits-enfants; j’y vais aujourd’hui.

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  1. Krapoveries du jour ? Il ne respecte donc jamais rien ?

    « Il doit y avoir quelque chose de vrai dans cette histoire de dérèglement climatique : aujourd’hui, chez nous, soleil, ciel bleu, c’est la Fête des morts et on n’a même pas froid dans le dos »

    « A part à Séoul, Halloween, ce n’est plus ce que c’était »

    OK, il sort !

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  2. C’est une coutume pour la plupart des gens
    Les cimetières prennent de la couleur
    Mais contrairement à beaucoup
    Je ne me mêle pas à ces gens-là
    Qui font leur devoir de frime
    Et abandonnent le reste de l’année leurs défunts
    Ces pierres tombales dans leur solitude
    Si elles pouvaient parler …
    Pardon si je suis directe dans mes propos
    Moi chaque semaine je vais me recueillir
    Palper leur âme si présente en moi journellement
    La Toussaint est une fête commerciale de nos jours
    Et ça me gêne beaucoup
    Cela dit j’ai apprécié de lire ce poème
    Merci Adrienne

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    1. de nos jours je ne crois plus que ce soit frime ou commerce, quand j’étais petite fille c’était sans doute ressenti comme une « obligation » mais aujourd’hui n’y vont plus que les « convaincus », ceux qui ont vraiment envie de rendre cet hommage…
      et oui, c’est un beau poème!

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  3. Nous ne sommes pas des adeptes des cimetières autrement que pour les visiter.
    Je sais où sont enterrés mes parents mais je suis incapable de savoir où est leur tombe.
    Ma famille et celle d’Heure-Bleue sont ainsi : Tant qu’on pense à eux, ils ne sont pas morts…

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    1. ces choses-là jouent un rôle aussi…
      ici les concessions dites « à perpétuité » ne sont pas à perpétuité, après la pose d’une plaquette qui prévient l’éventuel descendant, on enlève tombe et cercueil, si personne ne réagit… donc c’est important d’aller voir pour cette raison-là aussi 😉

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