V comme vive la famille!

On m’appelle l’homme des bois et non, ce n’est pas une légende.

Ce n’est pas le Hollandais du 17e siècle qui a mal compris le langage local ou mal interprété ce qu’il entendait pour la première fois.

Le malais et le javanais me donnent ce nom depuis le premier millénaire: urang, qui veut dire homme, être humain, et hutan, qui désigne les bois, la forêt.

D’ailleurs, vous le savez bien que nous sommes frères.
Ou plutôt cousins, pour être exact.
Vous êtes frères des chimpanzés et des bonobos, que ça vous plaise ou non.

Vous m’avez vu faire face aux machines venues détruire les arbres qui m’abritent et me nourrissent.
Geste désespéré et dérisoire, je le sais bien.
Je suis assez intelligent pour le savoir.
Mais on fait de ces choses désespérées quand on l’est.
Vous comme moi.

Vous le savez bien, pourtant, que je suis sur la liste rouge, celle des animaux menacés, en danger critique d’extinction.

Merci à Joe Krapov pour sa consigne, je lui avais envoyé un de mes dessins du temps où Bruxelles brusselait et l’Adrienne dessinait 😉

Tout savoir sur l’origine du mot orang-outan? c’est ici.

19 commentaires sur « V comme vive la famille! »

  1. Oui, c’est désespérant, je me rappelle aussi le regard infiniment triste d’un jeune orang-outan dans un documentaire consacré à ces déboisements. Un regard qui semble vous demander pourquoi… il y a des moments où j’ai honte d’être un homme !

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    1. Nous sommes trop nombreux, il faut abriter et nourrir huit milliards d’humains. Les Brésiliens argumentent que ce n’est pas la forêt qui va les nourrir et c’est pareil en Indonésie.
      Mais des plantations pour notre industrie agro-alimentaire, ça pour moi c’est too much.

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  2. Contrairement à hier, aujourd’hui, on peut juste admirer, personne ne sera « mort de rire et d’admiration ! » comme l’était Joe devant votre professeur émérite.
    Votre orang-outan est très beau et son texte très bien écrit.
    Malheureusement, les humains prêts à l’écouter n’ont pas assez de pouvoir pour faire bouger les choses.

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  3. Je n’ai pas trop compris pourquoi 200 millions d’Indonésiens avaient besoin d’éliminer 14.000 orang-outan pour des raisons économiques douteuses.
    Je suppose que la réponse attendue est « c’est pas ma faute, c’est « la loi du marché » que voulez-vous ».
    Comme si « la loi du marché », tout comme l’argent, étaient une création divine.

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    1. de tout temps et partout dans le monde le type qui a une famille à nourrir accepte le boulot, il est même prêt à le défendre les armes à la main, il s’en fiche que ce soit pour une marque agro-alimentaire dont ni lui ni ses enfants ne consommeront les produits
      (mais pourquoi je réponds? tu le sais aussi bien que moi!
      et j’en débattais déjà il y a quarante ans, à l’époque un type m’a répondu: pourquoi nous au Brésil on n’aurait pas le droit de nous développer? vous en avez fait quoi, vous en Europe, de vos forêts primitives? lui répondre: « ce n’est pas une raison » ne l’a pas convaincu)

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  4. Pauvre orang outan… Si courageux, en plus!
    On parle de loi du marché un peu plus haut dans les commentaires. Cela me fait penser au film « La loi du marché » avec Vincent Lindon. On n’y parle pas d’animaux en voie de disparition mais c’est un bon film engagé tout de même.

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    1. ça va peut-être te sembler bizarre mais ce pastel est la seule chose en forme d’animal que j’aie chez moi, je n’ai pas de porte-savon crocodile ou grenouille ni de vase en forme de chat ni d’oiseau-lampadaire ni rien de rien
      sauf mon orang-outan que personne n’avait jamais vu avant aujourd’hui 😉

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