
Nos gares sont de splendides monuments, les plus anciennes ont des airs de cathédrales romanes, les plus récentes semblent des fuselages aéronautiques, toutes sont des lieux de passage, on s’y quitte on s’y retrouve on s’y presse on s’y dépêche.
Mais dans les recoins, là où vous n’allez pas, là où vous ne regardez pas, il y a ceux qui ne vont nulle part.
Ils s’y sont installé un carton, une couverture, un sac fourre-tout.
Ils font les poubelles.
Ils marchandent avec les dames pipi.
Ils sont le désespoir assis sur un banc.
Ils sont les Lumpen.
***
Écrit pour Bricabook 422, qui a arrêté trop longtemps ses activités et qu’on remercie d’avoir repris 🙂
Très bel hommage à ces désespérés, toujours aussi nombreux dans nos pays pourtant dits civilisés.
Merci pour votre texte et le lien vers le poème de Prévert que je ne connaissais pas.
J’aimeJ’aime
Merci à vous, bonne journée.
J’aimeJ’aime
Il n’y a hélas pas que dans les gares…
Tiens, à Bruxelles on emploie lumpenboer comme insulte, c’est plus agricole que le lumpenprolétariat…
J’aimeJ’aime
le mot existe en néerlandais, comme adjectif (en flamand on « décline » nos adjectifs, donc devant boer lomp devient lompen) et il existe comme substantif, tu trouves ça ici: https://www.vandale.nl/gratis-woordenboek/nederlands/betekenis/lomp#.Y8JLynbMJPY
J’aimeJ’aime
Oui, j’avais bien compris qu’à la base il s’agissait de haillons.
J’aimeJ’aime
je ne sais pas ce qu’il y a à la base, je devrais voir l’étymologie du mot pour vérifier si leur origine est commune
J’aimeJ’aime
Oui, ce sont les oubliés de l’ombre, ceux qui ne touchent jamais à la lumière.
J’aimeJ’aime
exactement! c’est une sorte d’antipode de ton texte 😉
J’aimeAimé par 1 personne
Je ne connaissais pas ce mot: » lumpen ». Beau texte.
J’aimeJ’aime
merci!
J’aimeJ’aime
Effectivement, oui. Et difficile de ne pas avoir le cœur serré à chaque fois d’ailleurs.
J’aimeJ’aime
en effet, pareil pour moi!
J’aimeJ’aime
Eh oui, nombreux, et demain, peut-être nous, qui sait, dans le hall d’une autre gare… ?
J’aimeJ’aime
j’ai ce qu’il faut dans mon jardinet pour être morte avant 😉
J’aimeJ’aime
Difficile de passer à côté de ces personnes sans être mal à l’aise, comme une culpabilité.
Je ne connaissais ni le poème ni le mot « lumpen » !
J’aimeJ’aime
j’aime Prévert 🙂
J’aimeJ’aime
Bonjour,
Malheureusement, dans notre société, on a pas fini d’en voir des Lumpen. Bravo à vous de les avoir mis en lumière ne serait-ce qu’un instant
Bonne journée
J’aimeJ’aime
Merci! bonne journée, bon week-end!
J’aimeJ’aime
Beaucoup d’empathie dans ce texte pour ceux qui ne trouvent pas leur place dans notre société, ceux qui restent à quai quand d’autres montent dans le train de l’insertion.
J’aimeJ’aime
c’est vrai que les trains, les gares, les quais, les rails… tout ce vocabulaire s’emploie aussi métaphoriquement pour la vie et pour le monde du travail 🙂
J’aimeJ’aime
« unterste Gesellschaftsschicht ohne Klassenbewusstsein »
Ces pauvres gens ne savent même plus ce qu’est une classe.
J’aimeJ’aime
j’ai choisi le mot Lumpen pour son sens premier, qui est le même en néerlandais (lompen): haillons, loques (comme on dit en Belgique ;-))
J’aimeJ’aime
Très beau texte, pour ces oubliés de la vie.
J’aimeJ’aime
merci!
J’aimeJ’aime
Douloureusement vrai et ils sont de plus en plus nombreux…peut-être notre tour vendra-t-il…
J’aimeJ’aime
viendra évidemment!
J’aimeJ’aime
Coucou, espérons que ce temps ne vienne jamais pour une majorité de personnes… la grande précarité, le chômage sont une réalité…
Merci Photonanie !
J’aimeJ’aime
les chiffres de la précarité augmentent, oui
J’aimeJ’aime
Coucou tout le monde,
Ce texte est très émouvant, j’ai relu ces vers du cœur de Jacques Prévert avec émotion,
Peu de personnes les regardent, un sourire, un bonjour, un doux regard, un mot de réconfort, une baguette de pain, une pièce sont si peu mais offrande(s) pour les sans-abris nos frères et sœurs,
MERCI Adrienne ! Ce mot de Lumpen résonne en nous… face à la grande pauvreté qui touche de plus en plus de monde, notamment des enfants, pourtant ils restent dignes… face à l’indifférence,
Merci d’avoir communiqué ces liens, j’ai découvert cette magnifique photo et son autrice, amicalement à toutes et tous,
J’aimeJ’aime
parfois aussi le bonjour est mal reçu 😉
pour la photo, je ne sais pas qui en est l’auteur, ce n’est pas mentionné sur le blog de Bricabook.
Merci à vous et bonne soirée!
J’aimeJ’aime
Dans un autre poème de Prévert (La grasse matinée):
« Il est terrible
le petit bruit de l’œuf dur cassé sur un comptoir d’étain
il est terrible ce bruit
quand il remue dans la mémoire de l’homme qui a faim »
…
J’aimeJ’aime
oui si j’aime Prévert c’est parce qu’il a les mots justes 🙂
J’aimeJ’aime
Comme Brigitte, sdf, poétesse dans la gare des Guillemins à Liège …
https://asimon.eu/blog/poesie/tu-ecris/
J’aimeJ’aime
je l’avais déjà lu et commenté à l’époque 😉
J’aimeJ’aime
Oui, je sais, mais ton billet me l’a fait remonter d’un coup …
J’aimeJ’aime
Ton texte m’a tiré une larme… peut-être davantage. Il me ramène à un souvenir. Je marchais à Paris avec ma fille qui n’avait que 5 ans. C’était en novembre, il venait de pleuvoir. Je regardais droit devant moi. Son regard musardait. Elle s’est arrêtée
– Maman, c’est normal que le monsieur sans chaussures soit couché dans les flaques.
Ma première réponse a été « Oui, c’est normal, ne t’inquiète pas ».
Je ne connaissais pas le texte de Prévert. J’aurais aimé l’avoir en tête ce jour-là.
J’aimeAimé par 1 personne
ah oui, le voir au travers du regard d’un petit enfant, c’est encore pire, comment lui expliquer tout ce qui va mal dans le monde…?
Merci et bienvenue ici!
J’aimeJ’aime