Le défi du 20

Vous l’entendez dire « Vous me connaissez mal, la même ardeur me brûle et le désir s’accroît quand les fesses reculent » alors en toute logique vous êtes ahurie et vous vous demandez s’il le fait exprès ou si vraiment il ne se rend pas compte de ce qu’il profère.

Vous le trouvez lourd. Relou.

– Faudra m’expliquer, demande Madame aux filles de la classe, vous dites que vous détestez les « macho » mais vous voulez « un mec bien viril »?

Les filles accordent qu’en effet, c’est un peu contradictoire. Leur mec perso peut être un tout petit peu macho quand même. Mais pas les autres.

Les garçons ricanent.

Les garçons disent qu’ils sont convaincus de l’égalité des sexes.
Enfin, une certaine égalité.
Il y a des limites.

– Il y a des choses, disent-ils, qui ne sont pas pour les filles.

Ils n’aimeraient pas non plus que leur chef soit une femme.
Ou que leur femme gagne plus qu’eux.

Les filles ricanent.

Prendre toute la lumière?
Laisser l’autre dans l’ombre?
Lui faire de l’ombre?

L’égalité des sexes ne peut se concevoir que sans rapport de force, puisque « c’est ne pas régner qu’être deux à régner »

jeu d’ombre et de lumière sur le couple sur la digue d’Ostende avec l’ombre de Léopold II

***

Illustration en haut de page et consignes de Monsieur le Goût pour son 154e devoir du lundi – merci à lui – et consigne « Ombre et lumière » chez Passiflore en ce 20 février – merci à elle!

La lumière de mes jours est une experte de la phrase ambiguë, comme « Minou ! Montre-moi ton machin ! » lancé en pleine rue à propos d’une chose que je viens d’acheter. Chaque fois elle est indignée et me jette à la face « Mais tu es relou !!! Ne crois pas je ne sais pas à quoi tu as pensé ! »
« Miss Tic », notre feue poétesse des rues de Paris et peut-être d’ailleurs aurait-elle eu de plus un talent de prescience ? À moins que ce ne soit dû à un long entraînement à la fréquentation du mâle de l’espèce.
Bien qu’amateur de kakemphaton, je ne vous infligerai pas le « Il voulut être César et ne fut que Pompée » de Clémenceau à la mort de Félix Faure. J’aimerais néanmoins que, comme le disait Polyeucte au début de l’acte I, vous commençassiez ce devoir par
«  Vous me connaissez mal : la même ardeur me brûle
    Et le désir s’accroît quand l’effet se recule »
Ce qui serait bien aussi serait que vous terminassiez par ce que dit Phottin dans « La mort de Pompée »: « Car c’est ne pas régner qu’être deux à régner »
À vous de le dire lundi…

45 commentaires sur « Le défi du 20 »

    1. Je ne sais pas si Passiflore repassera par ici mais si jamais c’était le cas, je me permets de m’incruster ici pour signaler ma participation au défi du 20.
      Toutes mes tentatives de mettre un commentaire chez elle ont échoué…

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  1. Pauvres gars cons, ils ne savent pas ce qu’ils perdent…
    J’ai travaillé vingt ans dans un milieu exclusivement masculin puis, les femmes y sont apparues, même ma hiérarchie s’est féminisée. Vingt années à nouveau… mais quel bonheur que travailler avec des femmes !

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  2. Apparemment, il y a encore du boulot avant que les unes et les autres comprennent ce qu’est « l’égalité » et que ce n’est pas « l’identité ».
    La stricte égalité des droits et le respect mutuel n’implique pas que les garçons soientexemptés du ménage ou que les filles doivent ressembler (hormis par choix) comme des haltérophiles.

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    1. Texte très intéressant de notre chère Adrienne … j’imagine les filles et les garçons dans la classe et les ricanements ! après, il reste beaucoup à accomplir pour cette égalité indispensable entre tous, notamment dans le travail pour ne citer que ce point-là ;
      Je n’ouvrirai pas le débat tant les débats que nous montrent régulièrement certaines assemblées manquent de tenue !

      J’aime ces couples où chacun trouve sa respiration, sa liberté, aide l’un, l’autre, réciproquement, dans chaque tâche ménagère et/ou sociale, l’épaule dans les beaux comme dans les moins beaux moments de la vie !

      Feue, notre plasticienne Miss.Tic m’a beaucoup intéressée tant par ses créations que par ces messages qu’elle exprimait sur les murs parisiens ! Elle aimait la poésie, j’ai mis l’accent sur « sa poésie » pour ma part…

      Belle journée chers toutes et tous ! à demain Adrienne !

      PS : Bonnes vacances aux vacanciers des nouvelles zones, pour nous c’est le retour à l’école pour nos chers petits et … nos grands pour ceux qui ne travaillaient pas !

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    2. une année j’avais fait une bannière en classe, « tous égaux, tous différents, tous uniques » et de temps en temps j’avais l’occasion de tendre le bras pour le rappeler à ceux qui l’avaient oublié 😉

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  3. Et bien moi j’ai apprécié de travailler avec des hommes
    Moins compliqués que des femmes qui cherchent noise souvent par jalousie malsaine
    Cela dit il faut de tout pour faire tourner le monde mais que ce doit bien dosé n’est pas un mal
    Le tout c’est de rester humble et de garder les pieds sur terre
    Bonne journée Adrienne

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    1. j’ai aussi apprécié le milieu presque exclusivement masculin de mes premières années dans l’enseignement, une école de garçons qui devenait mixte, donc sur les bancs et dans la salle des profs il n’y avait que des mecs (et une ou deux filles)
      mais le midi à table deux ou trois collègues masculins étaient de ce genre « relou » et s’amusaient à raconter des blagues sexistes et à tenir des propos d’un goût douteux…
      bref rien n’est ni tout noir ni tout blanc

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  4. Bravo pour ce superbe deux en un ! De Miss-tic, j’ai toujours apprécié graphs et légendes, son action. Récente conversation avec mon compagnon qui disait regretter parfois de ne pas être mon chef ! Place pas forcément enviable :). A qui j’ai rétorqué qu’il était mon alter égo, que j’étais le sien qu’aucun n’avait ni n’avait à avoir autorité sur l’autre. Après toutes ces années passées depuis mon adolescence au cours de laquelle, je ne me suis même pas posé la question du « pouvoir » respectif des unes et des autres tant il me semblait naturel qu’il se partage, je suis toujours étonnée de me rendre compte que la société avance si peu dans ces domaines, et du coup bien plus attentive à ce qui ne veut pas être naturel, même chez nos jeunes. Bonne journée. Tout le monde dans la lumière et n’ayons pas peur de l’ombre !

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    1. Je partage ce qui est dit des un(e)s, des autres … magnifique ce jeu de mots de Joe : agnostique ? avez-vous écrit ? heu …
      … oui, tout à fait dans cette liberté, cette respiration d’être à deux, dans ce respect mutuel, ce partage… etc. Tout n’est pas blanc, tout n’est pas noir, chance aussi que ce soit rose ou bleu ciel lumineux pour beaucoup ! bonne journée !

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    2. j’aime beaucoup Miss.Tic moi aussi!
      (et les rapports de force, l’équilibre ou le déséquilibre dans les couples, c’est une chose que « j’étudie » depuis que j’ai cinq ans… les statistiques ne sont pas très favorables pour l’équilibre, vu rarement ;-))

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  5. Quand j’ai commencé à travailler (en 1970 quand même), les filles ont commencé à arriver. mais chez les messieurs, il y avait encore pas mal de réflexions qui ne passeraient plus aujourd’hui, par exemple, en arrivée à une réunion : « on ne va pas mettre deux femmes l’une à côté de l’autre, il va y avoir du crêpage de chignon… ».
    La meilleure : une fois à la cantine, je prends une pâtisserie en dessert : un éclair. Et je le mange en le tenant à la main. Ce qui m’attire cette réflexion de mon voisin au bénéfice de toute la tablée : « tous les espoirs sont permis ».

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  6. rho un abruti doublé d’un cerveau atrophié,
    un rustre aux mauvaises manièreaux des pâquerettes le « gars »
    car on ne peut parler d’homme,
    un homme, les vrais « c’est digne » et respectueux
    c’est vrai que le monde marche sur la tête
    bien joué,
    belle soirée

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  7. Egalité, des droits, des chances, qui parfois doit passer par des mesures inégalitaires, on l’oublie souvent, non c’est pas gagné. oui ça régresse, quand on relâche la bride, puis ça rebondit sous la pression de ceux qui sont victimes. C’est difficile d’ajuster le tir, mais je crois que ça passe d’abord par l’éducation, source de toute évolution ou régression. bonne journée à vous.

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      1. ah oui, « ni sa force ni sa faiblesse » 😉 mais moi je parle d’une femme qui voulait prévenir de ne pas croire que parce qu’on a acquis un droit (comme l’avortement, par exemple) ce droit reste acquis pour toujours, elle voulait dire de rester vigilant 🙂
        et j’y repensais parce que l’actualité lui donne raison, voir les Etats-Unis par exemple, « ce grand pays démocratique » comme le chante Pierre Perret dans Lily 😉

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