22 rencontres (4.17)

Madame avait bien fait d’entrer dans la pharmacie à ce moment précis, il y avait pas moins de deux anciennes élèves dans la file d’attente, en plus des deux derrière le comptoir 🙂

Malgré sa coupe au carré post-corona et ses milliers de rides en plus depuis toutes ces années qu’elles ne s’étaient plus vues, Tiffany l’a reconnue tout de suite:

– Je pensais justement à vous, hier! s’exclame-t-elle.

Madame fait semblant de la croire:

– Que du bien, j’espère!

Tiffany était une des deux élèves que Madame n’a pas réussi à convaincre de poursuivre des études au-delà de leurs 18 ans.

Des bisbilles familiales, un petit ami plus âgé déjà au travail, un job d’étudiante qui allait se transformer en « vrai job », l’envie de s’installer dans une vie de couple, bref Madame était perdante.

Elles étaient restées en contact les premières années, Tiffany a rapidement eu deux petites filles et ces derniers temps il était arrivé à Madame de se demander comment elle allait et comment ça avait évolué.

Bien, apparemment.

L’an prochain son aînée commence les cours de FLE: elle entre en troisième primaire 🙂

21 commentaires sur « 22 rencontres (4.17) »

    1. ce qui m’inquiétait c’est qu’elle mettait entièrement son sort entre les mains de ce copain et j’en ai vu d’autres pour qui cette décision prise à 18 ans avait très mal tourné, je conseille toujours aux filles d’avoir leur propre gagne-pain

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  1. Je peux comprendre que c’est rageant d’interrompre ses études pour se construire une vie mais cela dit j’en connais une qui l’a fait , j’étais furieuse mais au fil des années elle a passé des concours qui ont amélioré sa situation, elle a su reprendre le cours de sa vie et j’en suis fort aise car elle avait du potentiel …quand elle a interrompu ses études elle avait son deug histoire géo …
    Bonne journée Adrienne

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    1. c’était vraiment une autre époque 😉
      pour lui ôter un argument je suis allée jusqu’à la reconduire chez elle après l’école, tous les jours, sinon elle arrêtait le jour de ses 18 ans au lieu de terminer l’année et d’avoir au moins un diplôme de l’enseignement secondaire

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      1. J’étais mineure et n’ai donc rien choisi. Les adultes étaient sûrs d’avoir raison et la contestation inenvisageable.

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  2. Sans jugement :
    Il y a(vait) les enfants doués pour les études auxquels on ne demandait pas leur avis, hop au travail … malgré les encouragements des instituteurs à poursuivre … auprès de … leurs parents, la cause n’était jamais gagnée.

    Il y a(vait) les enfants qui décident(daient) d’arrêter pour telle ou telle raison…

    Et puis tous les autres …

    Chacun a(vait) ses raisons.

    La plupart ont(auront) rebondi, dont certains ont dû souvent travailler plus que les autres.

    « Chacun de nous a des dons, à nous de les trouver et de les développer » malgré les difficultés et bien que ne bénéficiant pas toujours des mêmes chances.

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    1. pour moi le rôle numéro 1 du prof c’est de motiver-encourager-stimuler chaque élève à utiliser ses dons donc ça suppose qu’on l’aide à réussir sa scolarité et à faire les bons choix.
      Qui sont évidemment différents pour chacun.

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      1. Heureusement les temps anciens ont évolué !
        Et je partage tout à fait votre réponse, insistant sur votre grand engagement et surtout ne l’oublions pas ce grand dévouement, ces heures innombrables offertes par les professeurs pour aider, faire réussir tous les enfants en les encourageant mais aussi les recadrant face aux pertes de valeur !
        C’est une immense tâche de plus en plus difficile à laquelle (auxquels pour les profs) nous rendons un vibrant hommage !

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  3. Une maman qui semble heureuse, tant mieux. Comme toi, j’avais à cœur de motiver mes élèves à continuer des études pour leur épanouissement personnel et pour avoir la possibilité de choisir une profession dans un domaine qui les intéressait. Et aussi de construire leur vie à leur guise, surtout pour toutes ces filles nées de parents immigrés (qui parfois n’en voyaient pas l’intérêt et préféraient les marier tout de suite après). Chouette rencontre !

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  4. Si abondance de bien ne nuit pas, cela peut cesser. Par contre abondance de savoir ne nuit jamais et on en a toujours besoin. C’est dommage de gâcher cette chance au profit d’une destinée quand même plus hasardeuse. Même si pour être heureux, le savoir ne suffit pas. Je partage aussi l’avis de Madame et ses efforts pour que chacune accède à son autonomie et son indépendance. Ce serait pareil pour chacun si le problème se posait.

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  5. Je comprends que tu te sois inquiétée pour cette jeune fille à l’époque et que tu l’aies encouragée à continuer à étudier.
    Visiblement elle savait ce qu’elle voulait et tant mieux si tout va bien pour elle maintenant!

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    1. je voulais qu’elle ait au moins son diplôme secondaire, c’est un minimum requis pour à peu près n’importe quel emploi…
      j’en ai vu quelques-unes qui ont mis leur sort entre les mains d’un homme mais se sont retrouvées seules avec deux enfants quelques années plus tard, pour elle heureusement l’homme était fiable 😉

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