Question existentielle

Chaque mardi après-midi depuis l’automne dernier, l’Adrienne traverse ce quartier où elle n’était plus allée depuis l’enfance.

Chaque fois elle passe devant la boucherie qui a été celle du père de son grand-père, là où armé de grands couteaux et ceint de deux tabliers blancs officiait le grand-oncle Marcel.

Voilà bien longtemps qu’il a pris sa retraite, bien longtemps qu’il est mort, la boucherie est morte avec lui mais elle est toujours reconnaissable et chaque fois l’Adrienne se demande s’il reste, derrière ces rideaux tirés, des éléments du décor d’autrefois.

Le grand comptoir de marbre gris blanc.
L’épaisse porte en bois de la glacière où à d’énormes crochets pendaient des demi-bœufs.
Le billot creusé par l’usage et les nettoyages.

L’autre jour, la porte du magasin était entrouverte.
On avait fait des courses, on déchargeait une voiture mal garée.

L’Adrienne a réprimé une forte envie de traverser la rue et de jeter un œil à l’intérieur de cet endroit où avec ses grands-parents, toute petite fille, elle venait passer une partie du samedi après-midi.

***

Merci à Bricabook et à Fred Hedin pour la photo 430!

25 commentaires sur « Question existentielle »

  1. Curieuse neus ! Disait ma mère qui ne parlait pourtant pas flamand. Mais nous sommes tous pareils n’est-ce pas, l’autre jour, j’envisageais de faire une virée à Seilles parce que je me demandais combien de marches comportaient les escaliers permettant d’accéder aux jardins en terrasses de la maison de ma grand-mère construite à flanc de coteau ! 🙂

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  2. Mon petit frère avait une fois sonné à la porte de la maison de mon enfance et le nouveau propriétaire l’avait laissé entrer.
    Comme quoi, la fortune peut sourire aux audacieux.
    🙂

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    1. il n’y avait pas d’enseigne (la photo ci-dessus est celle du jeu proposé par Bricabook) mais la vitrine est toujours identique à ce qu’elle était dans les années 60, un simple vitrage dans un châssis de bois peint en rouge sang… la peinture s’écaille, la châssis est en mauvais état…

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  3. Pour en faire un conte glacé, il suffisait d’oser demander à voir, en expliquant tes motifs. Les nouveaux habitants t’auraient laissé entrer et tu aurais aperçu, au-dessus de la cheminée, le portrait du grand oncle Marcel ! 😉

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    1. oui, c’est vrai, mais je manquais de temps, le mardi je dois être à 15.30 h. à la petite école, donc j’aurais été trop stressée pour faire une vraie visite des lieux, avec parlotte 😉

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  4. Si tu n’es pas entrée, c’est peut-être ton intuition qui t’a guidée, les souvenirs d’enfance sont si précieux qu’il faut les conserver intacts, ils sont une force… Douce fin de dimanche dame Adrienne, à bientôt. brigitte

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  5. Tu as bien fait.
    Les souvenirs n’aiment pas être éventés…
    On peut juste souhaiter qu’ils aient fait disparaître les traces de l’ancienne activité, si c’est devenu leur maison. Déjà que ça ne doit pas être facile d’habiter un endroit intitulé « boucherie »….
    •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  6. C’est dans ma première maison d’enfance que j’aimerais bien pouvoir entrer.
    Mais je n’oserai jamais aller frapper à la porte… et de toute façon je suis persuadée que plus rien ne subsiste de l’époque ou j’y habitais!

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    1. oh non, sonner à la porte, non, moi non plus 🙂
      mais si la porte est ouverte et qu’un homme est en train de décharger son auto, j’oserais lui dire que je suis venue là enfant, que c’était la boucherie de mon grand-oncle marcel, ça oui j’oserais (mais je n’en avais pas vraiment le temps)

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