
« Le tic-tac des horloges, on dirait des souris qui grignotent le temps. »
Egidia, prête à sortir, se retourne gracieusement, la tête légèrement penchée et le bras fin tenant son ombrelle:
– Que dites-vous, père?
– Ce n’est pas de moi, c’est d’Alphonse Allais. J’y pensais en te regardant…
Et pourtant, il ne connaît personne de moins préoccupé par le temps qui passe qu’Egidia, trop jeune, trop belle, trop choyée.
Elle est à des années-lumière des soucis qui le tracassent.
Sa vie est rythmée par ses visites, ses sorties, et depuis peu par ce ridicule petit chien minuscule qu’il a eu la faiblesse de lui offrir.
Mais n’est-elle pas charmante, sourit-il, avec son petit chapeau rouge assorti à son col et à sa ceinture…
– Va, ne t’occupe pas de ton vieux papa, Zadig s’impatiente, il n’aime pas que tu lambines.
Un rapide baiser et la voilà partie:

***
Tableau de Carl Nys proposé par Lali pour son devoir d’hier. Je trouvais qu’il s’associait parfaitement aux consignes suggérées par Emma, que je remercie, en particulier la citation d’Alphonse Allais, qui est de la même époque 🙂
Quatre mots des 10 de l’année: tic-tac, année-lumière, rythmer et lambiner.
Par bonheur ils existaient tous déjà à l’époque du tableau 🙂