Z comme Zémire

Pas de vidéo ni d’extrait de la mise en scène vue à Schwetzingen, qui était franchement débile (oui, osons le mot: débile) et qui, dans le meilleur des cas, pouvait offrir un moment de rigolade, pour autant que le débile fasse rire, hélas ça n’a pas fait rire l’Adrienne, qui a pourtant le rire facile.

Dommage, et c’est un mot trop faible.

Vraiment fort dommage, parce que la musique de Grétry, les interprètes vocaux et l’ensemble Akademie für alte Musik Berlin sont vraiment de qualité, et même le livret de Jean-François Marmontel – on sait ce que valent parfois les livrets d’opéras – oui même ce livret mérite beaucoup mieux, puisque l’histoire est à la fois une féerie, c’est le conte La Belle et la Bête, et une réflexion sur l’importance du paraître face à l’être ainsi que sur le privilège lié à la naissance face au mérite personnel.

Marmontel n’est pas pour rien l’ami de Voltaire.

Aussi l’Adrienne a été bien contente qu’au moins une personne dans le public pense comme elle, un homme a lancé de forts « bouh! bouh! » au moment où le metteur en scène est venu saluer le public.

Non, on ne le remercie pas de sa triste lecture, avec un père incestueux et les nains échappés de chez Blanche-Neige, venus faire leur petit strip-tease.

On était loin, très loin des Lumières, et complètement dans le trivial, y compris le décor de stade de foot à la fin, avec tous les personnages portant un maillot bleu ciel sur un short blanc.

Sans équipe adverse, sans doute pour être plus sûrs de gagner.

Z comme zappe!

Hier, à l’école où Madame a enseigné jusqu’à peu, c’était la journée portes ouvertes.

Jusqu’à présent, elle a toujours soigneusement zappé toutes les occasions d’y retourner, quel que soit le programme, mais là elle voulait avoir un renseignement et puis elle avait promis à l’amie Veerle, sa chère collègue coordinatrice, qu’elle viendrait lui dire bonjour.

Et bien croyez-le, s’il n’y avait pas eu cette promesse, Madame serait une fois de plus restée chez elle.

C’est tout bonnement incroyable les étranges émotions diverses qui l’ont saisie.

Bref, à l’avenir elle continuera probablement ce zapping 😉

***

– Je ne vais pas aller au second voir mon ancienne classe, déclare Madame à la gentille ancienne élève qui lui a succédé.

– Ah! mais vous pourriez, répond-elle, elle est restée exactement comme elle était!

Z comme zèbre

Un zèbre échappé d’un zoo, en Corée du Sud, s’est retrouvé coincé dans une rue en cul-de-sac, à Séoul, après une courte balade paniquée dans la circulation urbaine.

Pour ceux qui l’auraient ratée, la vidéo (source de la photo) est ici.

Et bien, des choses comme ça, l’Adrienne ça ne lui arrache pas un sourire: ça la rend triste.

Les zoos sont des lieux tristes.

Pourtant, le 18 juin prochain, elle y accompagnera Alexandra, Lucas et leur papa.

Pour eux, c’est une fête.

Z comme zoo

L’homme est un animal comme les autres, Hubert en est convaincu depuis longtemps, et ses heures passées sur une chaise du parc ne font que le conforter dans cette opinion.

Il procède à ce qu’il appelle « de petites expériences » et trouve éminemment jouissif d’avoir « toujours raison ».

Par exemple en ce moment, il a baptisé l’expérience – tout à fait personnelle et pas le moins du monde académique – « L’habit fait le moine ».

Elle consiste à adapter sa tenue afin de capter l’attention d’un semblable.

Comme lui, vous aurez sûrement remarqué que le promeneur de chien a facilement une conversation avec un autre promeneur de chien. Il va se prouver qu’on peut étendre la constatation à tous les domaines qu’on veut.

Vous le voyez donc ici, chaussé de sneakers de la fameuse marque aux trois bandes, avec un pantalon de jogging léger et respirant et un T-shirt de running qui évacue bien la transpiration: les initiés ne manqueront pas de saisir au premier coup d’œil tous ces détails importants.

Oui, il a pensé à tout!

A la main, il ne tient pas de livre, mais des prospectus richement illustrés d’articles de sport.
Sur l’accoudoir, une serviette jaunâtre supposée avoir servi à essuyer sa transpiration…

– Vous savez, dit la petite dame au chapeau bleu à côté de lui, pour les joggeurs, ce n’est pas le bon moment de la journée.
Et puis, ils ne s’asseyent pas: ils courent.

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Écrit pour le devoir 151 de Monsieur le Goût – merci à lui – qui propose cette aquarelle avec la consigne suivante:

Cette toile d’Adela Burdujanu montre l’allée d’un parc un jour de printemps. Ce doit être l’approche du printemps qui me dit que cette toile ferait un chouette « Devoir de Lakevio du Goût ». C’est du moins ce qui m’a poussé à vous le proposer. Nous avons tous, j’en suis sûr, quelque chose à dire sur la fin de l’hiver ou les premiers soleils « efficaces ». Nous avons tous un jardin ou un parc préféré, celui qui nous a vus, assis si ce n’est « avachis » sur une chaise. Nous avons alors, soit un livre sur les cuisses, soit, comme disait Lakevio « L’œil balayant ». Le regard attaché à un texte ou à l’affût d’un spectacle intéressant ou attendrissant. Je le sais, vous avez toutes et tous quelque chose à dire sur une allée de parc à l’orée du printemps.

Z comme zyeuter

C’était une chambre avec « vue » sur une cour intérieure: sur les trois côtés visibles, il n’y avait que des fenêtres et de petits balcons d’appartements.

Tous semblaient bizarrement inoccupés: il n’y avait jamais de lumière derrière aucune des fenêtres, ni le matin ni le soir, pas de guirlandes lumineuses ni d’autres décorations et rien n’y bougeait.

Un peu étrange comme sensation.
Où étaient tous ces gens?

Par contre, pendant ces deux jours l’Adrienne a eu la compagnie d’une mouette qui la tenait bien à l’œil.
Qui lissait ses plumes.
Faisait son stretching.

Elle en a conclu que de ce côté-là aussi elle devait être la seule fenêtre éclairée.

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photo prise à Ostende le 24 décembre dernier

Z comme zorg

Il était le premier sourire du matin quand l’Adrienne allait à l’école et qu’il fumait sur le pas de sa porte.

Il est rare de le rencontrer en rue, il ne sort que pour aller s’approvisionner au petit magasin du coin.

Mais jeudi il était en route de bonne heure quand l’Adrienne l’a croisé.

Il est vrai que depuis plus d’une semaine, il avait un souci: la banque qui s’occupe de ses versements était fermée.

– Il faut tout de même que je paie ma télé et mon électricité! dit-il.

Lui, comme la maman de meilleure amie et même celle (toujours en pleine forme) de l’Adrienne, et tant d’autres, ne se débrouillent pas avec les nouvelles technologies.

Le petit monsieur a besoin d’un guichet avec une vraie personne qui lui fasse sa paperasse.

La mère de l’Adrienne a besoin de sa fille qui est à 850 km. Elle ne comprend pas qu’il faut donner des procurations. Elle pense que sa fille n’a qu’un coup de fil à passer pour tout régler.

– Tu n’as qu’à dire que tu es ma fille! rétorque-t-elle quand l’Adrienne essaie de lui expliquer quelle sorte de formulaire il faut remplir.

– Nous n’avons rien réglé au moment où maman était « encore bien », dit meilleure amie. Alors maintenant on a un tas de démarches et de difficultés. On doit pourtant la vendre, sa maison!

Hé oui, pour payer les soins et la maison de retraite.

Mais quand la maman était « encore bien », elle jugeait inutile le « zorgvolmacht« , une sorte de procuration qui donne la permission à quelqu’un de s’occuper de tes affaires, financières ou autres, le jour où tu n’en es plus capable.

– Et ma femme de ménage! poursuit le petit monsieur, ça fait un mois qu’elle n’est plus venue!

Normalement elle vient tous les quinze jours.

– Et bien, rit l’Adrienne, elle aura d’autant plus de travail, quand elle viendra!

Mais il reste soucieux:

– J’espère qu’elle va venir cette semaine…

Lui aussi aurait besoin que quelqu’un téléphone à sa place…

***

‘zorg’ est le mot qui veut dire ‘soin’, prendre soin, donner des soins, mais aussi ‘souci’

Z comme ZEN

Heureusement que Madame, après deux mois de cours de tai chi, a plus ou moins appris comment se tenir longuement debout sans avoir le dos en compote en moins d’un quart d’heure, parce que dans la grande salle où les « gamins » qu’elle a eus en classe – enfin, pas tous, mais deux ou trois quand même – tapaient sur des marimbas et d’autres trucs qui font un boucan d’enfer, il n’y avait pas de chaises.

Bref, Madame est restée debout une heure et demie pour applaudir Simon – lui, elle savait qu’il serait là – mais à sa grande joie aussi L***, celui dont personne ne croyait qu’il était capable d’un effort soutenu, à commencer par ses propres parents…

Et là elle peut voir que oui: un effort soutenu et une concentration intense, non seulement pendant le concert d’hier mais certainement pendant de longues années pour arriver à ce résultat 😉

– Est-ce que vous pourriez lui parler, disaient ses parents alors qu’il avait seize ans, il veut changer de filière mais nous on pense que c’est par paresse, alors on n’est pas d’accord.

Donc le gamin avait dû convaincre Madame de sa motivation pour qu’à son tour Madame puisse convaincre les parents…

Qui étaient là aussi, bien sûr, pour applaudir leur fils au concert d’hier.

– Je suis vraiment contente de voir et d’entendre jouer L***! leur dit Madame.

Et elle ne peut s’empêcher d’ajouter:

– Et vraiment contente de savoir qu’il avait la bonne motivation pour changer de filière, puisqu’il poursuit dans ce domaine, comme il l’avait dit!

Il fait des études de Business Management, donc oui, passer en filière économique était une bonne idée.

***

photo prise hier au concert et L*** est dans le flou à l’avant-plan mais ne vous étonnez pas, c’est voulu 😉

Z comme zébré

L’Adrienne l’autre jour a failli se faire écraser alors qu’elle était au beau milieu d’un passage zébré.

Écrasée par une ambulance 🙂

Oui, riez. Parions qu’à vous aussi ça rappelle un sketch de Raymond Devos 😉

Presque écrasée et copieusement injuriée par le chauffeur qui a tenu à s’arrêter pour exprimer ses doutes au sujet de ses facultés mentales et visuelles (et c’est là qu’est le rapport avec la canne blanche du monsieur de l’illustration ;-))

L’Adrienne pensait – peut-être à tort – que vu qu’elle était déjà à mi-chemin du passage zébré et que l’ambulance n’avait pas mis sa sirène, elle pouvait finir de traverser.

A tort ou à raison, elle ne le sait pas, en fait.

Et vous?

Z comme zèbres

Voilà! Y a plus qu’à l’envoyer!

Avec cette photo-là, je suis sûr de le gagner, ce concours!

Tout y est, pile poil dans le thème: c’est graphique, c’est famille, c’est vacances…
Franchement, je suis assez content de moi.
Difficile de faire mieux!

Et qui, dans le jury, pourrait se douter que ça a été mis en scène, hein?
On ne va pas leur demander leur livret de famille, à ces zèbres!

***

Texte écrit pour le jeu de septembre chez Filigranes – merci à elle! – avec une photo de René Maltête et le titre « Livret de famille ».

Z comme Zand

Quand un bus ou un tram n’est pas en service, avant de le quitter son conducteur met l’affichage adéquat, « hors service », par exemple, « en pause », « en route vers le dépôt », ou des variantes comme « mijn collega pikt je op« , mon collègue vous emmènera.

Ce tram ostendais a fait dans l’humour et l’originalité, « zand gevuld » peut se comprendre de diverses façons, mais zand=sable, le rapport avec les lieux est évident.

Bref, ça a bien fait rire l’Adrienne et ceci clôturera la série ostendaise de juillet 2022 🙂