Question existentielle lunaire

Vous savez ce que c’est avec les rendez-vous: il s’agit de ne pas se rater et ça commence par avoir une montre qui marque l’heure exacte.
Qu’elle ne soit pas à l’arrêt faute de piles.
Qu’elle ne soit pas à l’heure d’hiver quand on est passé à l’heure d’été, ou le contraire.

La semaine passée, l’Adrienne a pu prendre connaissance dans la presse de ce problème crucial… sur la lune.

Puisque dans un avenir relativement proche des équipes diverses – européennes, américaines… – devront s’y rencontrer, il faudra qu’elles mettent leurs montres à l’heure… lunaire.

Donc les divers pays participant à des programmes sur la lune devront se mettre d’accord sur le même temps lunaire, la même façon de le calculer, pour tous, au lieu de procéder comme ils l’ont fait jusqu’à présent, chacun à sa manière.

Comment va-t-on y arriver?

En installant tout un dispositif qui est bien expliqué ici.

Le seul ‘hic’, c’est que tout ça n’est qu’au stade du projet, avec encore des tas de décisions à prendre sur où, quand et comment l’installer.

Le défi du 20

On nous offre régulièrement des horoscopes… Pierre est Taureau, Paul est Scorpion… Cela indiquerait des traits de caractère de l’un ou de l’autre. Cela orienterait même son avenir… Or, qu’est-ce que cela veut dire: « Pierre est Taureau » ? Cela veut dire que quand Pierre est né, le Soleil, qui parcourt le ciel constellé en une année, se trouvait dans la région du ciel qu’occupe le signe du Taureau. Le caractère de Pierre, selon l’horoscope, est calqué sur ceux qu’on prête à l’imaginaire mythique brodé autour de l’image de la constellation astronomique du Taureau… Or le Taureau, constellation, était dans le signe du Taureau il y a deux mille ans – il n’y est plus maintenant… Maintenant c’est le Bélier qui s’y trouve ! Cet horoscope simpliste est donc une mystification. Que valent les horoscopes dans de telles conditions ? Rien!

Les astrologues les plus savants en astronomie tiennent compte du glissement des constellations par rapport aux signes du Zodiaque, un glissement qui se continue, depuis 2000 ans que l’on a défini l’astrologie sous sa forme actuelle. Mais tiennent-ils compte de ce qu’il y a TREIZE, et non DOUZE, constellations traversées par le Soleil en un an ? La treizième, entre Scorpion et Sagittaire, c’est Ophiucus, le Serpentaire… Savent-ils, ces savants astrologues, que le Soleil reste près de deux mois dans la constellation de la Vierge, à peine 10 jours dans celle du Scorpion, et le reste à l’avenant ? Que veulent donc dire ces horoscopes qui classent les gens en tranches d’un mois, chaque mois en trois décans ? Rien… Encore une mystification ! L’horoscope, même celui qui tient compte du glissement des constellations, n’a aucun sens.

L’astrologie suppose une action des astres sur les hommes. Ceci était raisonnable au moyen âge, quand on croyait que les étoiles étaient des lampes fixées sur une voûte cristalline mobile. La hauteur de cette voûte était assez faible pour qu’on pût loger les dieux au delà. Aujourd’hui, on sait que les distances sont considérables. La lumière parcourt, en une seconde, 300.000 km, le Soleil est à 150 millions de km de nous, -huit minutes de lumière ! Les plus proches des étoiles sont à des années de lumière, 10 000 100 000 fois plus loin que le Soleil et les planètes. Le ciel constellé, loin de nous, est aussi profond. Les constellations ne sont qu’apparences, effets de perspective. Deux étoiles du Taureau, par exemple, sont à des distances de nous très différentes bien qu’elles apparaissent proches sur le ciel. Les dessins qui ont donné leur nom aux constellations sont artificiels. Vues d’un autre point de l’Univers, aucune de ces représentations pittoresques ne se maintiendrait… Par ailleurs, les Chinois donnent d’autres noms aux constellations. Le destin des Chinois obéirait-il aux astres d’une façon différente du nôtre ?

On justifie souvent l’astrologie en invoquant les correspondances mystérieuses entre les signes du Zodiaque et les parties du corps humain… Le cœur serait gouverné par le Lion, le sexe par le Scorpion, les pieds par les Poissons… La médecine du moyen âge a largement utilisé (à tort !) ces correspondances, – et elle ne soignait pas grand-chose. Cela avait un sens il y a mille ans. Ciel et Terre étaient complémentaires, mais essentiellement différents: le monde des hommes est périssable, fragile; il est dominé par le monde du ciel, éternel et puissant… Ce genre d’idées ne tient plus dés lors que nous savons que la nature physico-chimique des astres est la même que celle des êtres vivants: hydrogène, oxygène, carbone…, tout cela constitue la matière des étoiles, celle du Soleil celle des hommes. Il n’y a pas de correspondance ou d’analogie mystérieuse. L’unité de la nature est profonde, réelle et non fantastique. Et cela élimine ces analogies sans signification, sous-jacentes pourtant à toute astrologie…

Les planètes jouent dans l’astrologie qui se dit  » savante  » un grand rôle… Mais quelles planètes ? Quand l’astrologie s’est codifiée… il y a plus de deux mille ans, on connaissait 5 planètes, Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne… Uranus, Neptune ou Pluton n’avaient donc pas d’influence avant leur découverte récente ? Aujourd’hui, on connaît autour du Soleil 8 grosses planètes, des milliers de petites, quelques satellites de même nature et de même taille que Mercure ou Vénus, et beaucoup de plus petits. Il y a dans le ciel des milliards de soleil comparables au nôtre, des milliards de planètes comparables aux nôtres… Et pensez que Mars, par exemple, est à une distance de nous qui varie d’un facteur 5 d’une année à l’autre ! Toutes ces planètes, à toutes ces distances de nous, ont-elles une influence ? Pourquoi pas, si l’on croit à l’influence de certaines d’entre elles ? La vérité est que l’astrologie planétaire n’a pas plus de valeur que l’astrologie zodiacale et qu’elles ne sont que de la poudre aux yeux…

Cinq réponses à un amateur d’astrologie, par Jean-Claude Pecker (1923-2020), astrophysicien et membre de l’Académie des Sciences, a été Président de l’AFIS.

Pour ceux que ces questions intéressent, il y a aussi le site des Sceptiques du Québec.

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écrit pour le Défi du 20 – merci Passiflore! – qui demandait de parler des 12 signes du zodiaque.

Sur la photo, de gauche à droite, une Vierge, un Verseau, un Taureau, un Scorpion, deux Sagittaires, un autre Taureau, trois Olibrius… et un raton-laveur 🙂

L comme Laetitia

Il en avait déjà été question ici, de Speculoos et de Trappist, et cette fois encore il s’agit d’une nouvelle fracassante – en tout cas l’Adrienne la trouve fracassante, cette nouvelle découverte dans l’exploration spatiale par les télescopes belges: trouver des planètes situées à plus d’une centaine d’années lumière de la terre, c’est de la physique qui devient de la métaphysique.

Bien sûr, dans la presse on retient surtout que c’est une « super Terre potentiellement habitable« 

Bref.

L’équipe de l’université de Liège est dirigée par Laetitia Delrez et ceux que le sujet intéresse peuvent lire toute l’info ici, sur le site de l’université de Liège, d’où vient aussi la photo d’illustration.

P comme Preselenoi

Les Arcadiens, comme tous les autres Grecs, font remonter leurs origines aux plus anciens mythes.

Mais eux se disent vraiment les plus anciens des anciens: ils sont « Preselenoi« , donc d’avant Séléné, c’est-à-dire d’avant la lune.

Vous pensez bien que l’Adrienne a noté ce joli mot, « Preselenoi » et qu’avant de vous en parler, elle a fait sa petite recherche.

Las! sur quoi elle est tombée?

Sur un site qui prend appui sur ces mêmes mythes de peuples prétendument « d’avant la lune » pour argumenter que la lune, notre lune, est un « satellite artificiel ».

Et donc creux.

Oui, oui, oui, oui.

C’est ici.
Traduction sur demande.

Sinon, si vous voulez vraiment connaître la lune, il y a ceci 🙂

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photo d’un chat d’Arcadie prenant la pose le 5 mai dernier