D’où viens-tu, chérie, demande la mère suspicieuse à sa fille qui est sortie de la maison pour aller voir son amoureux. Ah! Je le sais bien d’où tu viens!
¿De dónde venís, amore? Bien sé yo de dónde. ¿De dónde venís, amigo? Fuere yo testigo! ¡Ah! Bien sé yo de dónde.
De los álamos vengo, madre
Je reviens d’aller voir les peupliers, ment la fille, de voir comme ils se balancent dans le vent.
De los álamos vengo, madre, de ver cómo los menea el aire. De los álamos de Sevilla, de ver a mi linda amiga, de ver cómo los menea el aire. De los álamos vengo, madre, der ver cómo los menea el aire.
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Voilà, pour nous changer de ce qu’on connaît tous par cœur de ce musicien espagnol, son Concierto de Aranjuez 😉
Une autre des chansons proposées par Joe Krapov est une chanson enfantine d’origine hollandaise.
Ce texte aujourd’hui nous interpelle plus que lorsque nous avions huit ans – quoique… mini-Adrienne était déjà un peu féministe à l’époque 😉 mais apparemment on le fait toujours chanter aux petits Hollandais.
Comment expliquer en peu de mots où ça coince?
D’abord, c’est une question de vocabulaire. Pour désigner une femme, le mot en néerlandais est vrouw. Ici on emploie le mot wijf, qui est un synonyme à connotation fortement péjorative.
Ensuite on fait rimer oude wijven avec kijven: les vieilles femmes, que font-elles? criailler, se disputer, faire des reproches… Plus jamais, jure le charretier, je n’emmènerai des vieilles au marché!
Il décide de ne plus emmener que des jeunes filles: elles sont gaies et chantent 🙂
En 1971, c’est au tour de la Flandre d’envoyer sa participation à Eurosong: le duo Nicole et Hugo chante « Goeiemorgen morgen« , c’est-à-dire « Bonjour », le salut du matin.
Qu’ils n’ont finalement pas pu interpréter lors du concours, la chanteuse étant malade, mais qui est tout de même un vrai « tube » en Flandre.
Et voilà que ces dernières semaines on lit dans la presse que ce vieux tube de 1971 fait un gros succès en Ukraine, où il est repris sur tous les réseaux sociaux – voir la vidéo – on nous explique que c’est une forme de protestation joyeuse, la prononciation du mot néerlandais « goeie » ayant en ukrainien un sens… scabreux et injurieux 😉
Alors, comme l’explique la jeune ukrainienne dans la vidéo ci-dessus (0’47 ») quand le matin il n’y a pas d’électricité, pas de lumière, c’est un « goeie morgen« , un matin de m…
Le même message ci-dessous en français:
1971, c’est aussi l’année où Nicole et Hugo se sont mariés et le couple a continué de chanter jusqu’à la maladie de Nicole, qui est décédée en novembre dernier.
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Pour ceux qui comprennent le néerlandais, un chouette article sur la créativité lexicale des Ukrainiens.
L’organisatrice le présente comme un poème datant de 1915, écrit par une femme dont l’Adrienne n’a pas noté le nom, mais chez Wikisaitout on trouve des choses légèrement différentes concernant date et auteurs.
Et surtout qu’en fait, c’est une chanson.
Ce qui fait qu’on la trouve en mille et une versions, comme celle choisie en illustration, puisque ce ne sont pas les guerres et autres conflits armés qui manquent.
I didn’t raise my boy to be a soldier, I brought him up to be my pride and joy. Who dares to place a musket on his shoulder, To shoot some other mother’s darling boy? Let nations arbitrate their future troubles, It’s time to lay the sword and gun away. There’d be no war today, If mothers all would say, « I didn’t raise my boy to be a soldier. »
Je n’ai pas élevé mon fils pour en faire un soldat, Je l’ai élevé pour qu’il soit ma fierté et ma joie. Qui ose lui mettre un fusil à l’épaule, Pour tirer sur l’enfant chéri d’une autre mère? Laissez aux nations l’arbitrage de leurs problèmes, Il est l’heure de ranger l’épée et le canon. Il n’y aurait pas de guerre aujourd’hui Si partout les mères disaient: « Je n’ai pas élevé mon fils pour en faire un soldat ».
Le programme annonçait une ambiance de cabaret berlinois des années 30 et au centre culturel de la ville, on y avait adapté la scène et l’espace pour le public, qui pouvait s’installer à de petites tables, commander une boisson et écouter la musique à la lueur des bougies.
L’Adrienne a passé un bon moment avec Stravinsky et Kurt Weill mais aussi avec ces deux chansons d’Erik Satie, La Diva de l’Empire et Je te veux, même si avec Satie on est bien avant les années 30 et pas à Berlin 😉
« J’arrive tout couvert encore de rosée », dit ce gros menteur qui a tout simplement rapporté des fruits et des fleurs de chez l’arabe au coin de la rue.
Ah! c’est qu’il a toujours été fort en paroles, le bougre!
Et je te prends, et je te jette, et je te bastonne, et je te quitte et puis je reviens te faire les yeux doux…
Ah! Il sait tourner des compliments, quand il veut obtenir quelque chose!
Et vos yeux si beaux, gnagnagna…
Le pire, c’est que ça marche, ses tissus de mensonges!
D’après vous, qu’est-ce qui m’a poussé, à voir cette toile, à vous proposer un devoir ? Oui, comme la semaine dernière, c’est une toile d’Émile Friant. Celle-ci m’a particulièrement interpellé. Pourquoi ? Je vous le dirai lundi. Mais vous ? Que vous a-t-elle inspiré ? Ce qui serait vraiment bien, c’est que vous commenciez votre explication par : « J’arrive tout couvert encore de rosée » Et que vous la finissiez par : « Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches. »
Le soir, quand Madame allume son téléphone portable pour une dernière vérification, elle pourrait chaque fois gagner un pari: dès que Lynn la voit en ligne, arrivent ses messages:
– Je vous ai vue marcher en rue, vous aviez l’air bien contente! – Ah oui, fait Madame, j’ai le sourire, en général, alors j’en reçois en retour, et même parfois je chante en marchant.
Lynn, plus rien ne l’étonne. Et ça discute jusqu’à ce que Madame dise « bon, maintenant il faut dormir ».
Ensuite évidemment Madame ne dort pas, elle pense aux petits soucis de Lynn, mais bizarrement ces conversations la mettent de bonne humeur. Ou plutôt umeur, comme on dit dans le dialecte du Val d’Aoste.
– Quelqu’un parmi vous est déjà allé au Val d’Aoste? demande Enzo, l’Italiano vero qui s’occupe du club de lecture italien.
Oui, le père de l’Adrienne y a emmené sa famille pour un aller-retour d’une journée, alors qu’ils étaient en vacances du côté de Chamonix et qu’une adresse valdostana lui était recommandée par un de ses guides culinaires.
Un repas mémorable, c’est vrai, dans une ferme où aucun menu n’était affiché et où des plats – savoureux mais gargantuesques – se succédaient sans qu’une parole puisse être échangée, pour cause de langue inconnue 😉
– Je pense, dit Lynn hier soir, que ma fille est déjà dans sa puberté!
La gamine a tout juste huit ans. Mais sa mère est une nature inquiète qui aime tirer ses enseignements médicaux d’internet.
– Elle n’était que 19e au cross de l’école, et normalement elle se bat pour être sur le podium. – Elle est peut-être juste fatiguée? dit Madame, qui n’ose pas ajouter qu’elle mange trop gras et trop sucré et se couche trop tard. – Je vais lui faire faire une prise de sang, dit-elle, elle avait soif, hier après l’école, j’ai peur du diabète.
En voilà une, se dit Madame, qui ferait mieux de lire des Gaston plutôt que encyclopédies médicales…
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Texte écrit d’après une consigne de Joe Krapov – merci à lui – qui demandait 1. de lister 12 mots ou concepts qui nous mettent de bonne humeur ; chacun d’eux commence par une des premières lettres de l’alphabet (A B C D E F G H I J K L) 2. de dire pourquoi et comment survient la bonne humeur.
Je me suis basée sur les tags qui reviennent le plus souvent sur ce blog et ça donne ceci:
C’est grâce au concert du groupe Jiraan puis à leur CD Sirto que l’Adrienne a découvert ce chant traditionnel bulgare.
Elle a évidemment cherché les paroles et même tenté de les apprendre mais elle se contente généralement de chanter lalalalala.
Depuis des semaines 🙂
Elle ne peut malheureusement pas vous le faire écouter dans la magnifique version de Jiraan vu que ce n’est pas disponible parmi les vidéos qu’ils proposent sur leur site.
Elle ne vous le montre pas non plus dans la version Sylvie Vartan émotionnée par son retour en Bulgarie, la qualité du film et du son est trop mauvaise.
Reste celle-ci, avec des sous-titres en anglais, grâce auxquels vous comprendrez que ce n’est pas seulement le petit air qui plaît à l’Adrienne 🙂
Oui, qu’elle est belle, la forêt.
Espérons qu’on puisse continuer à en parler au présent.
Ce qu’il y a de bien, au Grote Post, c’est qu’on peut s’y installer pour déguster des crevettes fraîchement pêchées de la nuit, fraîchement épluchées, qu’on peut y rester aussi longtemps qu’on veut, que le personnel est gentil et qu’on y trouve de la lecture.
Par exemple, la brochure de la saison culturelle ostendaise, où le chanteur belgo-portoricain Gabriel Rios Flore – il est arrivé de son Puerto Rico natal à Gand à l’âge de 17 ans – dit ceci:
« Pour moi la Belgique était exotique et je trouvais les gens intéressants. Les Belges sont réservés, quand ils n’ont rien à dire, ils se taisent généralement. Et ça, pour quelqu’un qui vient d’Amérique latine, c’est im-pos-si-ble. »
La chanson ci-dessous permet de conclure au moins deux choses: l’universalité de l’être humain (« je ne suis pas d’ici ni de là-bas ») et la différence de prononciation quand on est de « là-bas » et pas ibérique 😉
Repéré un peu tard, alors que ce billet-ci était programmé, voici tout de même le 132e devoir de Monsieur le Goût – merci à lui de poursuivre pendant les vacances, je n’osais pas y compter.
Elle avait attaché ses cheveux et mis ce qu’elle avait de plus sombre, optant même pour le total look noir dans l’idée que c’était chic et que ça mettrait en valeur la blancheur éblouissante de sa nuque dans l’arrondi du décolleté.
Lui trouvait de plus en plus agaçant cette manière qu‘elle avait de s’accrocher à son bras et de lui chatouiller la joue avec ses cheveux sous prétexte de lui glisser quelques mots à l’oreille.
Espérait-elle vraiment qu’il succombe à son charme ?
Quel charme, d’abord ?
Il trouvait ces bas noirs d’un goût douteux, surtout en ce juillet caniculaire, et l’odeur de son parfum le révulsait. Elle avait dû vider tout le flacon, elle empestait l’air autour d’elle.
Il devrait le savoir, pourtant, que c’est imprudent d’accepter un rendez-vous organisé par sa sœur – « Tu verras, elle va te plaire ! Vous avez tellement de choses en commun ! » – et cette visite au musée, qui normalement lui procure un kaléidoscope d’impressions et de sensations de joie et de bien-être, lui était pesante et interminable.