U comme l’année du U

Ulysse? Urbain? Uriel? se dit l’Adrienne en voyant le titre de l’article annonçant que pour les chiens et chats « de race », l’année 2023 sera celle des noms en U.

Alors vous la connaissez, elle a voulu savoir ce que les sites spécialisés proposaient, et elle n’a pas été déçue 😉

A titre d’exemple, pour ceux que ça intéresse, voici les premiers rencontrés pour les chiens et pour les chats: vous constaterez que les mêmes noms reviennent et sans doute que si vous allez sur d’autres sites, vous retrouverez encore les mêmes propositions.
Le « copillage » est une des joies d’internet.

Et oui, il y a des propositions qui ont fait froncer les sourcils de l’Adrienne – d’accord, ils se froncent facilement 😉 – comme Uzi, le nom du fusil-mitrailleur préféré de la mafia, ou des noms de marques comme Umbro, Unox ou Urgo, et même Ukraine et Unesco.

Et Ufuk, à votre avis, comment faut-il le prononcer?

🙂

Bref, ci-dessus encore une fois Chien Parfait et ci-dessous Chats Chéris, entre chiens et chats, l’Adrienne ne choisit pas 🙂

Y comme y croire

– Je ne savais pas si je devais y croire ou pas, dit-il, mais maintenant j’en suis sûr et j’y crois dur comme fer: la réincarnation existe!

Prudente, l’Adrienne attend d’en rire, au cas où il serait sérieux: mais oui, il l’est!

– Attendez, fait-il, je vais le chercher!

Visiblement, il en mourait d’envie.

Il revient dans la minute avec un chien miniature serré tendrement contre sa joue.
Une petite boule duveteuse, blanche et rousse, sur laquelle il ne cesse de déposer des baisers.
Lui, le grand mec tatoué, le macho du salon, le mâle alpha.

L’Adrienne était là pour que Nathalie lui coupe cinq centimètres de cheveux et lui, il faisait attendre son client pour parler de son chien, un croisement entre un loulou de Poméranie et un Jack Russel, un bébé chien âgé de trois mois.

Et qui est, il en a des tas de preuves, la réincarnation de son chien précédent, mort au mois de mars.

Voilà, voilà.

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photo de Chien Parfait, unique et irremplaçable, et conversation presque philosophique chez les successeurs de Francis 🙂

X c’est l’inconnu

Quand mes deux bipèdes se sont levés ce matin de novembre, ça a été des cris et des hurlements qui m’ont fait me dresser d’un seul coup sur mes quatre pattes.

Personnellement, je n’avais ni vu ni entendu aucun signe de danger de toute la nuit mais les deux excités – enfin, surtout elle – étaient à la fenêtre, parlaient fort, gesticulaient…

Bref, elle a mis ses bottes et son anorak, son bonnet et ses gants, évidemment j’étais prêt à l’accompagner! Elle a un peu hésité à me laisser sortir, m’a entrouvert la porte pour que je voie ce qui était la cause de tout ce branle-bas…

OK, ça m’a arrêté une fraction de seconde, tout était blanc. Blanc par terre, blancs les arbres, plus de pelouse, plus de terrasse, plus rien.
Que du blanc.

Vous connaissez mon courage: j’y suis allé.

Et j’ai compris!

Moi aussi ça m’a rendu complètement fou!

J’ai couru, j’ai sauté, je m’y suis roulé, j’y ai mis le museau jusqu’aux yeux! J’étais HEUREUX! C’était encore beaucoup mieux que le sable sur la plage d’Ostende. Définitivement!

Évidemment avec mes longs poils et le froid qu’il y avait, j’avais des boules de neige et de glaçons un peu partout sur le corps, au bout d’un quart d’heure, et quand j’ai réintégré « mon tapis », comme ils osent appeler ce machin sur lequel je dois rester assis ou couché, ça a rapidement fait une grosse flaque.
Une grosse, grosse flaque.

Mais je ne vais pas me plaindre: elle m’a fait une friction et j’ai pu m’installer près du feu, mon endroit préféré.

Que du bonheur, vous dis-je.

J’adore la neige!

Maintenant quand j’en vois, je suis aussi excité qu’eux.

Enfin, aussi excité qu’elle 😉

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Merci à Joe Krapov pour la photo et la consigne et à Câline d’une Vie de chien pour le terme ‘bipède’.

Écrit en souvenir de Chien Parfait et de la première fois où il a vu de la neige 🙂

B comme besoin

Que voit-on sur cette photo des frères Antony prise à Ostende le 27 septembre 1925?

On est sur la digue, le bâtiment circulaire est le Kursaal, splendide construction Belle Époque de 1878 que les Allemands ont détruite en 1940 pour installer un bunker à sa place.

Au loin, à la limite entre Ostende et Mariakerke, on voit les deux chalets royaux qui n’ont pas non plus survécu à la guerre de 40-45.

Entre le Kursaal et les chalets, des hôtels qui ont beaucoup souffert des bombardements, en totalité ou en partie, de sorte que dans les années 1950-1960, Ostende a été un grand chantier de construction.

Sur la digue, sous un intéressant ciel nuageux avec éclaircies 😉 des promeneurs et des promeneuses: deux femmes, deux couples, un contemplateur solitaire, une nounou avec des enfants et un landau.

Et à l’avant-plan, un chien qui s’installe fort à propos pour déposer son petit besoin.

Et pas encore de sachets-caca à l’époque 😉

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Expo photos de Maurice et Robert Antony à Ostende

Première fois

La première fois que l’Adrienne a entendu parler de chiens tirant des charrettes, dans sa Flandre jusqu’aux années de l’entre-deux-guerres, c’était dans un article sur le Japon.

Pourquoi les touristes japonais sont-ils pris d’une si grande émotion devant le tableau de Rubens exposé à la cathédrale d’Anvers, La Descente de croix?
Pourquoi, quand ils savent que tu es Flamand(e), commencent-ils à te parler d’un chien qui s’appelle Patrasche?
Et pourquoi s’étonnent-ils que tu ne le connaisses pas?

Et bien, parce qu’il s’agit du personnage d’une histoire écrite au 19e siècle, en anglais, qui a apparemment un succès énorme auprès des écoliers japonais et américains mais qui n’a été traduite en néerlandais qu’en 1987.
Même les nombreuses versions filmées n’étaient pas parvenues jusqu’ici.
Une histoire larmoyante d’un petit orphelin et son chien dans une Flandre anversoise imaginaire.

En 2007, deux réalisateurs de documentaires se posaient encore la question: comment se fait-il qu’une histoire si connue dans de nombreux pays n’intéresse personne chez nous?

Bref, en visitant l’expo consacrée aux photographes ostendais, Maurice et Robert Antony, l’Adrienne n’a pas manqué de remarquer les charrettes tirées par des chiens, comme sur l’illustration ci-dessus, une photo du 4 juillet 1924.

Généralement un ou deux chiens, toujours avec muselière, tirant la charrette du laitier, du charbonnier, du poissonnier, du chiffonnier…

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Expo photos de Maurice et Robert Antony à Ostende jusqu’au 5 novembre 2022, info ici.

U comme une déclaration

Un couple sort de la gare d’Ostende.

Elle devant.
Lui derrière, qui traîne deux énormes valises, plus un gros sac en bandoulière.

Gaat het schat? ça va mon trésor? demande-t-elle en se retournant à peine vers l’homme suant derrière elle.

Le vrai trésor, elle le porte dans un petit sac rose à franges, garni de quelques clous dorés.

Il est assorti au collier – rose et clouté d’or – du petit chien dont seule la tête pomponnée dépasse.

K comme Kiki et Fifi

En Belgique, depuis 1998, il est obligatoire de faire enregistrer son chien. Il reçoit ainsi sa propre « carte d’identité », DogID.

L’animal est pucé, ce qui est un outil formidable pour rendre à son maître un chien perdu, et il entre dans les statistiques, ce qui nous ramène au petit refrain « les grandes personnes aiment les chiffres » 😉

Sauf que cette fois, ce qui a fait sourire – et un peu s’étonner – l’Adrienne, c’est le palmarès des noms donnés aux chiens de 2021: les Kiki et Fifi sont détrônés au profit de noms plus « humains » comme Luna, un prénom très en vogue en Flandre ces dernières années pour les petites filles, et Max.

RikskeFikske

Ci-dessus, le Fifi le plus connu des petits Flamands des années 60 jusqu’à aujourd’hui: un article du 7 février dernier titrait « Natuurgebied ziet Fifi niet graag komen« , les parcs naturels n’aiment pas les chiens – Pour les chiffres relatifs à la Flandre, combien de chiens, quelles races etc. voir l’article.

H comme Hond!

Mini-Adrienne et son petit frère auraient bien aimé avoir un chien, mais leur père était inflexible : aucun animal, pas même un poisson rouge !

Alors, jusqu’à l’arrivée de Chien Parfait dans sa vie, en novembre 1987, elle a dû se contenter des chiens des autres.

à commencer par Gita, la grande chienne noire de monsieur Redon, de l’Hôtel de la Plage à Saint-Jean-le-Thomas, qui l’escortait tranquillement à travers prés jusqu’au bord de mer, puis s’en retournait chez elle.

Ensuite il y a eu le chien d’Anna, la voisine de grand-mère, une sorte de corniaud à poils ras qu’Anna avait appelé Sijske.

– C’est quoi, ça, comme nom ? lui avait dit grand-mère Adrienne, mais Anna avait tenu bon et chaque fois qu’elle appelait son chien « Sijske ! Sijske ! », grand-mère haussait les épaules et bougonnait « C’est pas un nom pour un chien, ça ! », ce que Sijske confirmait en ne répondant jamais aux appels de sa maîtresse.

Grand-mère elle-même avait eu un chien au cours de l’été 1944 et l’avait appelé Maquis. On pourrait en conclure qu’elle avait des idées bien à elle sur ce qui était – ou pas – un nom de chien.

Celui-là, mini-Adrienne ne l’a connu qu’en photo, petite boule de poils blancs qui se glissait dans la manche du battle-dress de Bob, un des soldats anglais qui logeaient chez grand-mère à la Libération.

Mais aujourd’hui que l’Adrienne habite en ville, elle aimerait qu’il y ait un peu moins de chiens dans sa vie, surtout de ceux qu’on laisse aboyer dehors toute la nuit, ou les bouledogues des voisins, qui aboient dès six heures du matin 😉

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écrit pour le Défi du samedi 671 où Walrus proposait la photo d’un chihuahua 🙂

La photo ci-dessus vient d’une carte postale envoyée par Colo l’an dernier, quand on était privés de coiffeurs.

Merci à tous!

E comme élevage

– Vous savez quoi? fit Cindy ce matin-là, avant même d’avoir enlevé son casque de motarde.

Comme elle affichait un sourire jusqu’aux oreilles, Mme de B***, la main encore sur la porte, lui répondit:

– Une excellente nouvelle, à ce que je vois?
– Oui! J’ai adopté un chien!
– Ah? Je croyais que vous en aviez déjà un?
– Oui, j’ai ma petite chihuahua. Mais là c’est un grand. Un border.

Elle avait l’air si heureuse que Mme de B*** réprima ses envies de commentaires. D’ailleurs, elle savait bien que Cindy finirait par lui raconter tous les tenants et aboutissants de cette nouvelle adoption.

– C’est un chien qui a été maltraité, expliquait-elle en rassemblant les seaux et les brosses. Une crème de chien, pourtant! Vous voulez le voir?

Et avant que Mme de B*** ait eu l’occasion de réagir, Cindy avait déjà sorti son portable et lui mettait sous le nez les photos de son chien.

– Il est beau, hein?

D’un doigt habile, elle balayait la surface de son portable pour faire défiler une bonne douzaine de photos que Mme de B*** distinguait à peine.

– Il me semble que ça doit vous faire beaucoup de travail, tout ça…, soupira Mme de B***, qui de sa vie n’avait eu un animal domestique.

« Tout ça », ce sont les deux chiens, le hamster, l’aquarium avec les poissons exotiques et quelques poules dans son mini-jardin de ville. Avec leur coq.

– Que voulez-vous, fit Cindy en haussant les épaules, j’aime les bêtes, moi!

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écrit en réponse à la question 16: Avez-vous vu sa photo?

Source de l’illustration: Cécile Hudrisier, à qui j’ai demandé la permission, à l’époque 😉

C comme Cave canem!

Mosaïque de Cave Canem. 40x40cm - Vente de mosaïques romaines

Le 31 octobre, de nouveaux voisins se sont installés dans la maison d’à côté.

A l’époque de gentille voisine Casque d’Or, les seuls bruits qu’entendait l’Adrienne, c’était la sonnerie du téléphone ou un coup de mouchoir trompette.

A l’époque des gros travaux de Monsieur l’entrepreneur, c’était le boucan des outils et le fracas des murs qu’il faisait écrouler.

Quand l’Adrienne lui a gentiment demandé s’il envisageait d’insonoriser les murs, il lui a ri au nez: il ne voulait pas la croire quand elle lui disait qu’elle l’entendait poser un balai contre le mur ou dire ‘f*ck’ quand il faisait tomber un truc à terre.

Moi, disait-il, je n’entends rien qui vient de chez vous!

Ça peut compter comme preuve, n’est-ce pas, vu que l’Adrienne ne fait pas plus de bruit qu’une mouche.
Une mouche qui ne vrombirait pas.

Bref, les nouveaux voisins se sont installés, l’Adrienne entend Madame tousser – une toux de fumeuse – les enfants papoter, les parents discuter.
Quand ils ne parlent pas tous à la fois, elle comprend même ce qui se dit.

Ça promet, soupire-t-elle en se mettant au lit le soir du 31 octobre.

Ça promet, se dit-elle le matin du premier novembre, un dimanche pourtant, alors que les voisins la réveillent vers cinq heures et demie du matin.

Puis, comme elle a une nature optimiste, elle se dit que ça aurait pu être pire.
Qu’ils auraient pu avoir un chien, en plus.

Et bien vous savez quoi?

Une demi-heure plus tard, les aboiements ont commencé.

🙂

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la photo est une réplique de la mosaïque trouvée à Pompéi.