T comme théâtre

DSCI6779

Je me souviens de la première fois, c’était dans ma ville, en plein air, avec comme décor une maison du 17e siècle (photo) et on jouait Poil de Carotte. Ce jour-là j’ai failli dire à mon père « Poil de Carotte, c’est moi » mais je me suis tue. Ça me semblait si évident que je pensais qu’il l’aurait compris tout seul…

Je me souviens d’une autre première fois, j’étais sur la scène avec quelques copines de classe, nous avions sept ans, c’était la fête de l’école, j’étais une des fleurs que le papillon devait butiner pendant que d’autres chantaient la venue du printemps et mes parents ont trouvé que j’avais une certaine raideur.

Je me souviens d’une troisième première fois, j’avais dix-neuf ans et j’étais en deuxième année à l’université, j’étais Colombine dans une pièce de Ghelderode qu’on avait pu monter avec un « vrai » metteur en scène, une expérience formidable, mes parents ne se sont pas déplacés pour venir me voir. 

Je me souviens de ma première fois à l’opéra, mais j’y ai déjà consacré un ou deux billets 🙂

Je me souviens de l’enchantement de ma première fois à la Monnaie. Nous avions cassé notre tirelire et nous nous étions offert un verre de champagne ruineux parce que le moment le valait bien et tant qu’à faire une folie, faisons-la jusqu’au bout.

***

Consigne de Joe Krapov, que je remercie (comme tu vois, je suis tout de même arrivée à cind ‘je me souviens’ ;-))

En vous inspirant (ou pas) des illustrations d’Hélène Builly, écrivez, à la manière de Georges Perec, des phrases qui commencent par « Je me souviens » et qui sont relatives au théâtre ou à l’opéra.

Vous pouvez si vous le souhaitez séparer vos écrits en deux pages : sur la première vous vous souvenez de pièces, d’opéras, d’acteurs, d’actrices ou de faits que tout le monde connait. Sur la seconde, vous relatez des souvenirs plus personnels.

L comme livres

J’ai trouvé dans ma bibliothèque
de gros volumes cartonnés
portant la signature du grand-oncle Aimé.

J’ai trouvé dans ma bibliothèque
recouverts d’un vieux papier vert
les livres de classe de mon beau-père.

J’ai trouvé dans ma bibliothèque
dans un manuel de bricolage
une photo de notre mariage.

Les romans d’amour hérités de tante Simonne
Les Comtesse de Ségur reçus de Marie-Louise
Les Jules Verne cadeaux de madame Henriette

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 Les grands classiques, les lectures imposées, une collection de romans pour la jeunesse, les recueils de poèmes, les anthologies historiques, tout le théâtre de Ghelderode et d’Ionesco, de Racine et de Molière, toute la poésie du 16e siècle, de Verlaine et de Rimbaud.

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Jacques Prévert et Jacques le fataliste. François Mauriac et François le Champi. Madame de la Fayette et madame Bovary.

Tout emballer, tout répertorier, tout déménager, tout reclasser, tout replacer.

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Pourtant je ne suis pas bibliothécaire Clin d'œil

***

texte écrit pour les Croqueurs de mots n°127
http://c-estenecrivantqu-ondevient.hautetfort.com/archive/2014/06/30/defi-n-126-5383002.html

 Merci à Enriqueta de m’avoir prévenue!

Et bonne fête nationale aux amis français Sourire

Stupeur et tremblements de lectrice

Stanislas Sévillano… vous connaissez?

Voici ce que se dit Stanislas Sévillano: « ce secret souci de sensualité s’associait pour l’essentiel à la succion. »

Pierre Assouline, Les invités, Gallimard 2009, p. 43.

C’est encore plus fort que Paméla chez Michel de Ghelderode dans Le ménage de Caroline, Gallimard 1972, p.186:

« (…) si l’un de vous se signalait cette nuit par un exploit sensationnel. Car je suis assez sensible aux choses sensationnelles (…) »

http://www.compagnieniplusnimoins.com/videos/index.php?film=lemenage.flv

litterature,lecteur,lecture

P comme Perec

Sur l’invitation de Coumarine… en brun, les citations de Perec, en noir, mes variations sur ses thèmes. Chez Perec, rien de vraiment très intime ni personnel, chez moi… euh… Sourire

(2) Je me souviens que quand j’avais sept ou huit ans, ma tante avait une Mercedes décapotable bleu ciel et que je m’étonnais qu’on veuille donner de l’argent pour une voiture qui n’avait que deux places. 

(4) Je me souviens qu’en 1990 nous avons emmené nos amis roumains voir les fêtes au Heysel à l’occasion des 60 ans (et des 40 ans de règne) du roi Baudouin et qu’il faisait un temps magnifique.

(42) Je me souviens qu’en 1968 je confondais le « Rideau de Fer » avec la « Barrière de Fer », qui était de l’autre côté de la ville où j’habitais, de sorte que je m’attendais à voir des chars russes en allant à la boucherie de l’oncle Marcel, le samedi suivant.

54 Je me souviens que Voltaire est l’anagramme de Arouet L(e) J(eune) en écrivant V au lieu de U et I au lieu de J.

(87) Je me souviens que mon père nous a dit un jour qu’il avait eu dans son enfance la toute première édition de Tintin au pays des Soviets mais qu’il l’avait prêtée à un ami qui ne la lui avait jamais rendue.

(95) Je me souviens que dans les films américains de mon enfance, tout le monde parlait le français, les cow-boys comme les indiens, et que je ne m’en suis étonnée que le jour où j’ai vu un western doublé en allemand. 

(101) Je me souviens des matchs de tennis auxquels on assistait à la mer avec mon oncle qui était tout émoustillé à l’idée de rencontrer Jacky Brichant.

105 Je me souviens de « Bébé Cadum ».

(101) Je me souviens que mon père avait un cousin Paul qui avait de splendides moustaches.

112 Je me souviens que Colette était membre de l’Académie royale de Belgique.

123 Je me souviens que la violoniste Ginette Neveu est morte dans le même avion que Marcel Cerdan.

(125) Je me souviens que je me demandais ce que c’était que cette tache sur le front de Gorbatchev.

(138) Je me souviens que nous avons vu passer une étape du Tour, lors de vacances en France, et que des gens criaient « Allez Eddy » comme des hystériques.

(145) Je me souviens que j’ai vu le Bal des Sirènes avec Esther Williams et que je me suis demandé comment elle faisait pour pouvoir rester si longtemps sous l’eau sans respirer.

152 Je me souviens que Warren Beatty est le petit frère de Shirley McLaine.

(161) Je me souviens que mon grand-père ne ratait aucun film avec Mireille Darc parce qu’il était sûr que tôt ou tard elle s’y promènerait à poil.

(167) Je me souviens qu’on chantait « Only you » avec les Platters et « Gigi l’Amoroso » avec Dalila.

(177) Je me souviens que nos profs nous parlaient au moins une fois par an du Spoutnik alors qu’on n’était même pas nées lors de son lancement.

(187) Je me souviens qu’à 18 ou 19 ans mon frère était tellement fan de Patrick Dewaere qu’il s’était fait permanenter pour avoir des bouclettes et qu’il s’était laissé pousser le même genre de moustaches.

196 Je me souviens que Marina Vlady est la sœur d’Odile Versois.

210 Je me souviens que Fausto Coppi avait une amie que l’on appelait « la Dame blanche »

(211) Je me souviens que j’avais douze ans quand j’ai découvert le Nutella chez une amie. Chez nous c’étaient de grands pots de Kwatta, bien moins chers, mais sans noisettes.

(230) Je me souviens que mon père racontait qu’à la fin de la guerre, une balle allemande avait fait voler en éclats la vitre de la chapellerie familiale.

(242) Je me souviens qu’il me racontait aussi qu’en mai 1940, alors que toute la famille était fin prête pour partir en exode, son père avait brusquement changé d’avis et décidé de rester: mon père en avait été fort déçu, il avait déjà son sac au dos avec le saucisson pour le pique-nique.

(259) Je me souviens que Charles de Gaulle a été pour moi un nom de rue avant d’être celui d’un homme politique.

265 Je me souviens de Lee Harvey Oswald.

(282) Je me souviens que Maurice Chevalier chantait en roulant les R et que je ne comprenais pas pourquoi, vu qu’il n’était pas Flamand.

(291) Je me souviens que quand il était petit , mon frère aimait les films de Jerry Lewis et Dean Martin, et encore plus ceux avec les Charlots.

(301) Je me souviens que Sidney Bechet jouait Petite Fleur.

313 Je me souviens de Bourvil.
Je me souviens d’un sketch de Bourvil dans lequel il répétait plusieurs fois en conclusion de chaque paragraphe de sa pseudo-conférence: « L’alcool,non, l’eau ferrugineuse, oui! »

(329) Je me souviens que dans Le Ménage de Caroline (Michel de Ghelderode) je jouais le rôle de Colombine mais que mes parents ne s’étaient même pas dérangés pour venir me voir.

(346) Je me souviens que des Provençaux avaient dit à mon père que le meilleur pastis était le Casanis, donc pour lui c’était « un Casanis, sinon rien ».

(363) Je me souviens du film de Kubrick, A Clockwork Orange, qui m’a causé des cauchemars pendant de longues années.

(364) Je me souviens de ma joie quand une amie de ma mère m’avait offert toute sa collection de la Comtesse de Ségur.

(382) Je me souviens des peintures d’Emile Claus qui avaient été exposées à Ostende.

(416) Je me souviens que les meilleurs amis de mes parents avaient une « Peugeot » et que je me demandais où ça allait finir parce qu’à chaque nouvel achat le chiffre augmentait: 304, 404, 504… mais alors ils sont passés à Mazda.

(451) Je me souviens d’Orson Welles quand il dit « Rosebud… » dans le film Citizen Kane.

469 Je me souviens de Brigitte Bardot quand elle chantait Sidonie a plus d’un amant, Moi je ne crains personne en Harley-Davidson ou La fin de l’été

A la demande de l’auteur, l’éditeur a laissé à la suite de cet ouvrage quelques pages blanches sur lesquelles le lecteur pourra noter les « Je me souviens » que la lecture de ceux-ci aura, espérons-le, suscités.

un bilan du 20 où il faut s’en tenir à 15

J’avais promis ma réponse pour le 20, donc la voici: quels sont les 15 auteurs qui m’ont le plus marquée? je vous les donne dans l’ordre chronologique de leur rapport avec ma petite vie… Et entre-temps de nombreuses blogamies ont déjà relayé ce défi de Margotte  – voir http://leblogdemargotte.unblog.fr/2010/11/10/ardoise/

1.ceux qui m’ont donné l’envie de devenir écrivain (lol):

Vers mes 12 ans j’ai commencé à écrire des « sequels » pour deux auteurs dont j’avais à peu près tout lu: j’ai donc écrit une nouvelle aventure du « Club des Cinq » (Enid Blyton) et des suites à deux livres de la Comtesse de Ségur (1), une pour le Général Dourakine et une pour Les vacances, avec Camille et Madeleine, Sophie, Jacques, Paul, Marguerite, Jean et Léon.

2.ceux qui m’ont donné l’amour de la poésie:

Jeune ado, ce sont les poètes qui m’ont bouleversée, à commencer par Clément Marot (2) (Roy des François plein de toutes bontés, Quinze jours a, je les ai bien comptés, … je connais encore par cœur toute sa petite épître au roi), Maurice Scève (Plus tôt seront Rhône et Saône disjoints, Que d’avec toi mon cœur se désassemble me paraît encore être le summum de la déclaration d’amour :-)) et Louise Labé (Je vis je meurs je me brûle et me noie, ou son torride Rebaise-moi et baise, donne-m’en un de tes plus savoureux etc etc)

3.ceux qui m’ont donné l’amour du théâtre:

ça a commencé par une lecture imposée par mon prof de français langue étrangère en dernière année du secondaire (j’avais enfin un bon prof de FLE! je ne le remercierai jamais assez), Montherlant, La Reine morte. Depuis bien sûr je sais que cet auteur était un horrible pédophile et je n’ai plus rien lu de lui par dégoût pour sa personne, mais cette petite phrase d’Inès de Castro m’est restée en mémoire parce qu’elle dit si bien l’amour d’une femme: « Le jour où je l’ai connu, c’est comme le jour où je suis née: ce jour-là on a enlevé mon cœur et on a mis à sa place un visage humain« .

La phrase a une résonance toute particulière pour moi aujourd’hui, 20 novembre, quatre ans exactement que l’homme-de-ma-vie m’a quittée et je suis encore dans les mêmes dispositions qu’Inès de Castro 😉

Puis pour le théâtre il y a eu Molière (3), bien sûr, et à l’université la découverte de Michel de Ghelderode (4). Il mériterait un billet à lui seul.

4.ceux qui m’ont donné le goût de la philosophie:

D’abord Camus (5) et l’Etranger, découvert à 17 ans et que je n’ai cessé de relire avec le même plaisir: je continue à y trouver de l’intérêt même si j’en connais des passages entiers par coeur.

Et puis bien sûr Voltaire, pour qui je devrais faire un billet, un jour. Je l’ai découvert tard, je le découvre encore, en fait.

5.ceux qui m’ont fait découvrir la littérature:

J’ai dû attendre d’être à l’université parce que ma mère ne voyait dans la lecture qu' »un horrible danger », non seulement d’un point de vue moral (tous ces auteurs mis à l’index!) mais aussi parce que la lecture c’est « l’oisiveté mère de tous les vices ». La seule lecture qu’elle autorisait, c’était Berthe Bernage (merci Pivoine de me l’avoir rappelé! http://quartzrose.canalblog.com/archives/2010/11/11/19571947.html) parce que les religieuses lui en avaient permis la lecture quand elle était jeune fille elle-même!

Bref, j’ai donc dû attendre l’université pour découvrir Flaubert (Madame Bovary), Stendhal (6) (Le Rouge et le Noir) et Choderlos de Laclos (7) (Les Liaisons dangereuses), tous à l’index, bien évidemment Pied de nez

6.ceux qui m’ont fait découvrir l’argot, les contrepèteries, les jeux verbaux et tout ce plaisir du langage:

Une place spéciale pour San-Antonio (8), grâce à qui j’ai découvert qu’à côté du français que j’apprenais à l’école il y en avait un autre, si imagé, si rigolard, si moralement incorrect.

Et puis Queneau, Tardieu, Perec… quel bonheur!

7.ceux que j’aime tellement que je veux toujours les partager avec mes élèves:

Dès que j’ai été moi-même prof de FLE, j’ai abreuvé mes élèves de Petit Prince (9), sûrement l’une des trois oeuvres pour mon île déserte, même si celle-là aussi je la connais tellement par coeur que je n’ai presque plus besoin du livre 🙂

Dans un tout autre genre, il y a Sempé et Goscinny, Le petit Nicolas… j’adore ces histoires et je n’irai sûrement pas voir le film car tout l’humour du texte est surtout verbal, plein de clins d’oeil tendrement critiques pour le monde des adultes. Dommage aussi qu’un certain président ait le même prénom!

Et puis Amin Maalouf (10), surtout pour son incontournable et nécessaire essai, Les Identités meurtrières!

8.ceux que mes élèves m’ont fait découvrir:

Parfois j’atteins le nirvana du prof de FLE car un(e) élève veut à son tour me faire partager sa lecture. C’est ainsi que j’ai découvert Eric-Emmanuel Schmitt, Oscar et la dame rose et notre Amélie Nothomb. Je ne mettrai pas tout Schmitt et Nothomb au panthéon littéraire, mais certaines oeuvres, oui. Schmitt se répète mais Amélie s’améliore Cool

9.ceux qui offrent une relecture intéressante:

Adolescente, je me passionnais pour la mythologie. La « relecture » qu’Anouilh (11) fait d’Antigone m’a fascinée, et aussi celle d’Henry Bauchau (12) dans OEdipe sur la route.

10.mes trois coups de cœur les plus récents:

Bernard Tirtiaux (13), Pitié pour le mal, Irène Némirovsky (14), Une suite française et Jorge Semprun (15), L’écriture ou la vie: quand on a envie de tout lire d’un auteur, c’est qu’il vous marque, n’est-ce pas? et dans le cas d’Irène Némirovsky, quand on pleure d’impuissance parce que la machine broyeuse nazie l’a empêchée de réaliser ce projet d’écriture qu’on aurait tellement aimé lire…

Ce qui manque: tous ces auteurs de BD qui m’ont fait voir la vie autrement et m’ont apporté tant de bonheurs divers, Hergé, Morris, Franquin, Peyo, Gotlib, Lambil et Cauvin, Uderzo et Goscinny… et qui auraient droit à leur top 15 eux aussi!

Z comme zozoter

Suis-je la seule à l’entendre? , se demande l’Adrienne ce jour-là sur la plage d’Ostende.

C’était le dernier dimanche des vacances et il y avait beaucoup d’animation. Voir le billet du 5 septembre, à D comme un dimanche à la mer. Ainsi, elle était allée écouter un poète.

Suis-je la seule à l’entendre, se disait-elle, que cet homme qui nous récite son texte et ses poèmes, qui nous chante ses envolées lyriques avec tant d’enthousiasme, a un affreux défaut de prononciation? Et qu’il semble précisément avoir privilégié les [s] et les [z] dans ses écrits?

Elle repense alors à de Ghelderode, au Ménage de Caroline, et à cette phrase que Paméla devait susurrer comme le serpent à l’oreille d’Eve au paradis: « car je suis assez sensible aux choses sensationnelles »

Bon, faut repenser à s’arrêter de penser 😉 (The Power of Now)

U comme uliginaire et uligineux

Je n’aime pas me plaindre du temps qu’il fait. Je ne me joins que très exceptionnellement au concert des lamentations sur les pluies passées, présentes et à venir. Je donne rarement raison au commerçant qui entame le débat sur les températures trop basses ou trop élevées, aux collègues qui voudraient qu’il fasse beau le dimanche mais pas le lundi et à ceux qui, en hiver, se plaignent qu’il ne neige plus et râlent quand la neige est là.

Mais voilà qu’aujourd’hui je découvre dans mon petit Robert le mot uligineux ou uliginaire: « 1° Humide. Terrains uligineux. 2° Qui vit dans l’humidité. Plantes uliginaires, uligineuses.« 

Un mot savant me consolera donc des pelouses détrempées où l’herbe pousse sans qu’on puisse la tondre, des salades qu’il faut s’ingénier à protéger des limaces de manière écologique – limaces grises, beiges ou oranges qui croissent et se multiplient, grosses et grasses habitantes de mon terrain uligineux – et des meubles de jardin qui ont une fonction purement décorative.

« S’il pleut, ça fera du bien aux légumes » dit Faust dans son prologue, juste avant de déclarer: « Hélas! Ma mère, pourquoi fîtes-vous si maladroitement l’amour? » (La Mort du docteur Faust, de Michel de Ghelderode)

U comme ubiquité

Avoir le don d’ubiquité: voilà un mot que j’ai appris en lisant Le Ménage de Caroline, de Ghelderode. Et voilà qui souvent me viendrait bien à point…

Comme l’explique le personnage du Gendarme dans le Ménage de Caroline, « Ubiquité veut dire: faculté de se trouver au même moment à plusieurs endroits éloignés l’un de l’autre… »

Ainsi donc, samedi dernier j’aurais pu être en même temps à mon cours d’italien et à un enterrement, à une grande exposition de roses et à la journée de la musique, à faire mon marché, à défricher le jardin et à nettoyer la maison… et à l’ordinateur en plus!

menagecaroline

D comme décision définitive

C’est décidé, le choix est fait!

monnaie 

 

A la Monnaie pour la saison prochaine je m’organise une sélection sans trop de risques, La Cenerentola de Rossini pour commencer dans la joie et la bonne humeur, le Requiem de Verdi aux alentours de la Toussaint, c’est approprié, Rusalka de Dvorak, il faut tout de même un peu enrichir sa culture Clin d'oeil n’est-ce pas…

Ensuite deux opéras que je reverrai avec plaisir, La Calisto de Cavalli et les Nozze di Figaro, de Mozart, je me réjouis déjà!

Enfin, un récital de Noël, les Liebeslieder de Brahms et deux spectacles de danse, l’un sur des suites pour violoncelle de Bach et l’autre sur des Impromptus de Schubert…

Mais – ô honte sur moi – je boude nos deux grands auteurs belgo-belges au programme, Maeterlinck avec Pelléas et Mélisande et de Ghelderode avec le Grand Macabre: pardon, professeur Beyen! Je sais que je suis impardonnable…