Question de titre

Les sculptures étaient des assemblages de bouts de bois ou de pièces métalliques et l’Adrienne – qui aime « comprendre » – allait de l’une à l’autre lire les titres des œuvres, espérant y trouver une clé pour les comprendre.

Mais la plupart avaient une étiquette « Sans titre » et une autre disait joyeusement « à vous d’en proposer un« .

Bon, s’est-elle dit, je lui pose la question idiote ou je me retiens?

Alors évidemment elle la lui a posée, vu qu’on pouvait supposer qu’il était venu là pour ça, l’artiste.

– Dites-moi, fait-elle en essayant de ménager les susceptibilités du créateur, quand vous réalisez une œuvre, vous partez d’une idée ou l’idée vous vient au fur et à mesure? … De façon presque organique, en quelque sorte? … Selon le matériau utilisé? … Puisque je vois qu’il y a beaucoup de matériel de récupération, non?

Avec après chaque point d’interrogation « un blanc », joint au regard interrogateur, pour lui laisser le temps de réagir.

Hélas, il ne réagissait pas.

Puis il finit par dire:

– J’aime bien voir ce que les gens proposent, comme titre.

Alors elle en a conclu que si ses œuvres sont « Sans titre« , c’est qu’il ne faut pas chercher ce qu’elles représentent 😉

Ce qu’il a en quelque sorte confirmé un peu plus tard en disant:

– On peut y voir ce qu’on veut, en fait!

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Par contre celui qui a fait le dessin en illustration ci-dessus savait ce qu’il représentait et ne laissait pas le choix du titre au spectateur 🙂

H comme Hockney

Bon, c’est une expo qu’on aurait pu aller voir à Bruxelles, où elle était avant de voyager vers Aix.

Mais pour un tas de mauvaises raisons, ça ne s’était pas fait.

Alors on l’a vue au musée Granet.

Et c’était si bien qu’on a envoyé des photos à Gabriela, qui enseigne dans une école d’art de la ville natale de Hockney, Bradford.

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Photo prise au musée Granet, un portrait de Billy Wilder par David Hockney (1976), et consigne de Joe Krapov comme les jours précédents.

Pour une photo de meilleure qualité, voir ici.

L comme Laura

La dame de l’accueil a vraiment de la chance, cette fois-ci comme la précédente l’artiste qui a créé son œuvre préférée de toute l’expo est venue pile-poil le jour où elle est de service.

En fait, elle est juste supposée noter le code postal des visiteurs – et bien sûr veiller à ce que tout reste intact – mais demander aux gens quel est leur code postal, ça ouvre souvent des possibilités de conversations.

Et ça, la dame de l’accueil ne s’en prive pas: c’est toujours agréable et intéressant.

– Je peux noter votre code postal? demande-t-elle à la personne qui s’approche de son petit comptoir à roulettes, et qui est suivie à trois pas par un couple assez âgé.

Grands gestes désespérés de la part de l’arrivante; à ses trois mots de français et d’anglais on entend qu’en fait elle est Italienne.

Et donc non seulement Italienne mais aussi l’artiste qui a créé l’œuvre des illustrations de ce billet, et dès que la question du comment et du pourquoi lui a été posée, sa physionomie a complètement changé: c’est avec un enthousiasme intarissable qu’elle a expliqué les origines, familiales et géographiques, l’importance des pierres, de certaines pierres, trouvées dans des grottes, de leur étude par un bisnonno et un grand-oncle, amoureux de leur coin de montagne et curieux du mystère des pierres de leur sous-sol.

Sur son site il y a une photo (ici) qui est un lien vers la vidéo Inframondo, où on voit la technique utilisée.

– C’est mon œuvre préférée, lui dit la dame de l’accueil, je la trouve belle et poétique, elle fait du bien.

ça faisait visiblement aussi du bien au papa et à la maman venus spécialement de Turin pour l’occasion 🙂

Première fois

Dites à l’Adrienne qu’elle prenne son courage et son automobile – un zeugme par jour, en forme toujours – pour aller visiter l’expo sur l’Égypte au musée de Mariemont!

Sinon, ce sera comme les fois précédentes, hésiter, tergiverser et pouf! l’expo est terminée.

Ou une pandémie arrive, enrichissant notre vocabulaire et nos façons de nous occuper seuls dans notre coin.

Bref, ce serait une chouette première fois 🙂

F comme Fanny

C’est la toute première fois que Fanny voit une de ses œuvres sélectionnée et accrochée au mur d’une véritable exposition.

Et croyez-le, ça lui donne des tas d’émotions fortes.

Confier un de ses « bébés » à d’autres, supporter l’idée du regard critique qui sera posé sur lui, d’abord par le jury, puis par le public, tout ça demande une bonne dose de confiance en soi.
Qu’elle n’a pas vraiment.
Mais ses parents, son chéri, ses professeurs ont été unanimes:

– Vas-y! Lance-toi!

Alors elle s’est lancée.

Puis le miracle a eu lieu: se retrouver parmi la poignée de finalistes sur les plus de cinq cents envois.
Elle en est fière, bien sûr.
Pourtant, lors du vernissage l’anxiété ne l’a pas quittée: est-ce que le public allait aimer? comprendre? ou se moquer?

Alors quand elle est revenue deux jours plus tard pour revoir toute l’expo à l’aise, elle est repartie de là tout heureuse:

– Cette œuvre-là est la vôtre? s’est exclamée la dame de l’accueil, étonnée de son tout jeune âge. C’est ma préférée! C’est la seule que j’aie photographiée, lors du vernissage! Et j’ai dit au conservateur, pour rire, bien sûr: « Celle-là, tout à l’heure, je l’emporte chez moi! »

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Photo du sapin de Noël – cadeau de La Roche – dans toute sa splendeur illuminée, à la demande de Pastelle 🙂
Photo prise par un des photographes de la ville, la mienne n’était pas assez belle.

La photo de l’œuvre de Fanny peut être envoyée en privé à qui le demande 🙂

H comme Henao

Vous le savez, quand on va à une expo, c’est pour découvrir des choses, les voir de près, les voir en « vrai », les scruter, se documenter.

Le plus souvent, on apprend aussi des choses auxquelles on ne s’attendait pas.

Par exemple à l’expo à la KBR on apprend que notre province de Hainaut, en espagnol, se dit Henao.

– Mais que diable… vous demandez-vous.

Et bien c’est simple: l’Adrienne aime avoir un fascicule explicatif sur papier.
Il y en avait en deux langues.
Allemand ou espagnol?
Vous avez compris 🙂

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Tout savoir sur les Chroniques de Hainaut? C’est ici.

Vous y trouverez également l’illustration ci-dessus, le document entier est numérisé et consultable ici.

Pour la « véritable histoire » de la succession du Hainaut, c’est ici.

7 petites phrases

– Tu n’as qu’à téléphoner le matin, pour dire que tu ne viens pas travailler parce que ta belle-fille va accoucher!

(deux dames sur le quai avant le départ du train)

– Pour une fois que je paie mon train!

(un jeune homme à son copain, dans le train)

– Et tu habites toujours chez toi?

(une dame au serveur à la terrasse d’un café bruxellois)

– Si! j’ai une salle de bains! mais je n’ai pas de lumière dans ma salle de bains!
– Ah! tu n’as pas de luminaire!

(deux hommes en discussion dans la rue)

Hier gaat dat niet gebeuren! (ça n’arrivera pas ici)

(l’employé du musée, à Bozar, à l’Adrienne qui lui dit qu’elle n’a pas de boite de soupe ni de colle forte dans son sac)

Dat is toch niet praktisch! (ce n’est quand même pas pratique!)

(l’amie à l’expo à la KBR en voyant les riches reliures de certains manuscrits exposés)

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Quand on se balade sans oreillettes et sans smartphone, on voit et on entend du choquant, du comique, du surréaliste…

Vous devinerez sans doute laquelle de ces petites phrases a le plus fait rire l’Adrienne 🙂

L comme lace

L’anglais, disait le père de l’Adrienne, dans notre pays aux trois langues officielles, « il met d’accord tout le monde ».

Aussi est-ce le mot anglais lace, dentelle, qui a été choisi pour le festival de textile dans la ville cet automne.

Et de la dentelle, on en voit partout: dans les divers lieux sélectionnés pour l’expo, dans les parcs, les arbres, les étangs, jusqu’au-dessus des balançoires (clin d’œil à Loulou)

Partout, sous toutes les formes, dans toutes les matières.

Et c’est joli.