
Vitrine de boulangerie, de magasin de mode ou de café-brasserie, il faut bien les choisir, sous peine de voir sortir un gérant furibard ou même – oui, c’était arrivé – que quelqu’un appelle la police.
Pourtant Amir a besoin de temps en temps de vérifier à quoi il ressemble.
Quel mal fait-il, en se regardant dans la vitre-miroir d’un magasin?
– Là je ne risque rien, se dit-il, on ne va tout de même pas croire que je veux piquer un vieux téléphone?
Il se rapproche, s’examine la barbe, sent sa propre odeur corporelle… et il espère que ce soir-là il aura enfin l’occasion de prendre une douche.

Vitre sale et rideaux toujours fermés, c’était doublement un crime contre la transparence obligatoire.
Oui, on a des rideaux, mais on les laisse ouverts, même quand la nuit est tombée et la maison éclairée de l’intérieur.
Le grand principe, c’est: « Nous n’avons rien à cacher »
Si en plus on laisse s’installer la poussière…
Non, il faut agir!
C’est une question de moralité publique!
Ainsi fut dit, ainsi fut fait: on n’eut aucun mal à trouver des volontaires.
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La première photo est celle du jeu 431 de Bricabook, la seconde vient de cet article de LLB ici.
Merci à Joe Krapov pour sa consigne du 14 mars inspirée des Contes glacés de Jacques Sternberg