T comme trente

30 % de la planète – a-t-on pu lire ces jours-ci suite au sommet mondial pour la biodiversité – devrait être protégé.
Et le projet de Grande Muraille Verte – pour arrêter la désertification en Afrique – devrait être augmenté ou relancé.

Greta et Greenpeace trouvent que ce n’est pas assez mais l’Adrienne applaudit: tout ce qui va dans le bon sens est bon à prendre.
Comme on dit dans sa langue, alle beetjes helpen.

D’ailleurs de nombreux pays, de nombreuses régions et des tas de gens s’occupent dans leur coin de planter et de reboiser.
Même dans la ville de l’Adrienne.
Des initiatives de la ville et aussi privées.
On ne manque pourtant pas d’arbres, ici, mais en a-t-on jamais assez 😉

Bref, applaudissons et regardons des vidéos comme celle ci-dessus, réalisée au Pakistan.
Puis allons voir le reboisement de l’Islande, de l’Éthiopie ou d’autres pays encore et réjouissons-nous pour chaque arbre planté.

Enfin, pour ceux qui ont 26 minutes 13, il y a le document ci-dessous:

J comme Jolabokaflodid

Jólabókaflóðið

Deux bonnes raisons de s’inspirer de l’Islande en ce moment de l’année, d’abord pour se rappeler le voyage fait il y a deux ans, plein de péripéties mais sans aurores boréales – on aurait préféré le contraire 😉 – et ensuite pour cette belle tradition de s’offrir des livres.

Dans Jólabókaflóðið, il y a ‘Jol‘, qui ne nous dit rien mais qui signifie Noël, puis il y a ‘bok‘ et là on reconnaît le mot germanique pour ‘livre’ (book, boek, Buch…) et enfin le mot ‘flod‘ (comme flood, vloed, Flut…).

Donc au total ça donne un flux, un déferlement de livres pour Noël.

On en explique l’origine et les modalités sur le site qui porte son nom – l’illustration ci-dessus est sa bannière.

La coutume remonterait à la fin de la guerre de 40, quand tout ou presque était denrée rare, sauf le papier. Ce qui fait que les cadeaux qu’on pouvait le plus facilement s’offrir, c’était des livres.

Ce qui est merveilleux, c’est que la tradition perdure.

Il est vrai que les Islandais sont très fiers de leur culture et qu’ils sont conscients que la sauvegarde de leur langue passe en grande partie par leur littérature.

Depuis à peu près mille ans 🙂

V comme voyager avec Villejean

2019-01-04 (1)

Sapristi! s’écrie-t-elle, pensant jurer comme un charretier.

Elle loge chez l’habitant. Trois barbus la regardent. Elle n’avait jamais vu trois barbus aussi blonds ni aussi baraqués. 

En route! Explorons le coin avant la tombée de la nuit.

Elle oublie qu’en cette saison, le soleil ne se couche quasiment pas. 

En chemin, elle croise un type qui se promène avec un sac à dos en forme de globe terrestre. Chaque continent est une poche. Il est en baskets et en chemisette. Bleue.

La chasse aux guillemots, j’espère que c’est interdit! dit-elle tout haut.

Elle se souvient de Maupassant en voyant trois oiseaux au bec noir souligné de blanc, là-haut sur un rocher, la tête tournée vers la gauche, sans bouger. Des guillemots, peut-être? Impossible de le demander aux autochtones.

Un avion vrombit dans le ciel. Il vole à si basse altitude qu’elle a envie de saluer les passagers d’un grand coup de mouchoir blanc. Par bonheur, elle n’en a pas.

Un crayon, un calepin, une boussole… énumère-t-elle en les remettant en poche. Aurait-elle oublié quelque chose d’essentiel?

« Six slips chic. Six slips chic. Six slips chic. » Elle le répète à chaque pas, de plus en plus vite, jusqu’à ce que sa langue fourche.

Alors elle rit toute seule.

Tant pis pour ce que peuvent penser les trois barbus blonds 🙂

***

Consignes chez Joe Krapov, que je remercie:

On écrit la première phrase du roman qu’on aimerait lire enfin.
Dans un guide de voyage on choisit sept images. Pour chacune d’entre elle on écrit un début de phrase.
On liste sept titres possibles à ce roman.
On repart de la première phrase et on poursuit le texte en intégrant tous les titres et tous les débuts de phrases qu’on a écrits.

finlande

J’ai utilisé mon vieux Routard Finlande-Islande donc faute d’illustrations – à part quelques publicités – j’ai dû me limiter à cinq images et cinq titres 🙂

La photo en tête du billet a été prise début janvier, lors du retour d’Islande.

U comme ugly

2019-01-02 (28)

– C’est vrai que c’est affreusement laid, dit la nipotina en voyant la signature de l’artiste. Ugly.

– Peut-être qu’on devrait lire les sagas islandaises, répond l’Adrienne en riant, et que si on comprenait ce que ça représente, on l’apprécierait mieux?

– Non! Non, c’est laid, un point c’est tout!

La nipotina n’est pas de celles qui changent d’avis 🙂

***

Photo prise à Reykjavik début janvier

20 miracles de la nature (2 bis)

2018-12-31 (45)

Dès le premier jour sur le sol islandais, je me suis posé la question de savoir ce qui était le plus grand « miracle de la nature ».

Était-ce cette eau chaude qui sortait de terre ou le fait que des milliers de gens venaient de tous les continents pour l’admirer?

Était-ce cette magnifique cascade ou ces milliers de gens qui grelottaient sous trois à cinq couches de vêtements pour la prendre en photo?

Était-ce ce volcan ou le fait que cette foule bravait l’épais brouillard et la nuit polaire dans le vain espoir de l’entrevoir?

O comme outrage

2019-01-03 (21bis)

Surtout, dit la dame, faites-nous plaisir et n’appelez pas nos chevaux islandais « des poneys« ! Ce serait leur faire injure et à nous aussi! Ce ne sont pas des poneys! Ce sont de petits chevaux. Ils sont forts comme de vrais chevaux, ils sont robustes, mais très doux, très conciliants, et peuvent même passer l’hiver dehors.

Je pense, dit la nipotina – qui depuis qu’elle fait de l’équitation en connaît un brin sur les équidés 🙂 – qu’il faudra lui donner la définition du mot poney!

Au manège ostendais où elle va, il y a des poneys plus grands que ces petits chevaux. Des poneys très robustes, forts, doux et conciliants.

Alors amis lecteurs, voyez la photo ci-dessous et jugez par vous-même s’il faut insulter la fierté islandaise et appeler ‘poney’ ce petit cheval:

2019-01-03 (60)

En quoi, d’ailleurs, serait-ce outrageant d’appeler poney un poney?

N comme nature

 

2019-01-03 (12)

C’est la nature qui a le dernier mot, disent tous les Islandais à qui on parle, qu’il s’agisse d’éruptions volcaniques ou d’aurores boréales.

Bien sûr, c’est évident.

Mais il est dans la nature de l’homme de suivre la sienne 😉

Ainsi, après avoir été maintes fois avertis du danger de la puissance des vagues de l’Atlantique à Reynisfjara, certains tiennent quand même à se faire peur ou à défier les éléments, et reviennent mouillés de leur promenade en bord de mer. Encore heureux qu’ils en reviennent, riant et s’ébrouant. D’autres ont été emportés.

Ainsi, nombreux sont ceux qui, où que l’on soit, ne voient le pays qu’au travers de leur smartphone. Leur temps se passe à prendre des photos, les regarder, les trier, en jeter, en envoyer sur les réseaux sociaux. La jeune fille à côté de moi dans le bus y a passé toute sa journée.

Ainsi, deux petits enfants sur cette plage de sable noir, font ce que font tous les enfants en vacances à la plage, ils construisent un château et tracent des fossés, des routes. En n’utilisant que leurs deux mains qu’ils finissent par sortir de leurs moufles – blanches, à l’origine 😉  – malgré le froid. 

M comme manque

Sur les vols Icelandair, on a la possibilité de passer le temps à regarder des films, des documentaires, des séries télévisées. Chacun sur son petit écran encastré dans le siège devant soi. Plus de conversation, plus de lecture.

A l’aller, l’Adrienne a consciencieusement admiré tous les documentaires sur l’Islande.

Au retour, elle a eu l’occasion de voir quatre des cinq épisodes de Kokkaflakk, une émission dans laquelle le chef Ólafur Örn Ólafsson va rendre visite à un chef islandais installé à l’étranger: Paris, Berlin, New York… et un petit patelin belge: Ypres.

Le format est des plus classiques: on suit le parcours du chef, il montre un pan de sa vie privée et professionnelle dans sa patrie d’accueil, il fait goûter sa cuisine à Ólafur Örn Ólafsson, qui trouve évidemment tout fabuleux 🙂

Ses questions aussi sont (forcément) à peu près les mêmes pour chacun, jusqu’à la question finale:

– Qu’est-ce qui te manque le plus, ici?

Si vous croyez que le jeune chef installé à Paris avec son chien pour unique compagnon va dire ‘ma famille’ ou ‘mes amis’, vous vous trompez. Il répond: la nature. Après, on le voit se promener avec son toutou-nez-plat-courtes-pattes dans un des bois parisiens.

Même question et même réponse pour le New-New-Yorkais ou le Berlinois – ça ne fera pas plaisir aux Berlinois, qui trouvent leur ville si verte et si aérée – « la nature! ».

Et le Belge d’adoption, que dit-il?

Qu’il est parfaitement heureux en Belgique 🙂

Brave cœur! Faudra que l’Adrienne aille découvrir son resto 🙂

souvenir

photo de décembre 2015, le chef, son épouse (belge) et l’aînée de leurs deux enfants – photo de Faye Pynaert, source ici.

K comme kirkjugarður

cimetière borgarnes

Je me suis demandé ce que ma grand-mère Adrienne en aurait pensé, elle qui disait à chaque fois qu’en voyage on rencontrait un cimetière: « Dat moeten we niet hebben! » (1)

La nipotina et moi, en tout cas, la première fois qu’on a vu un cimetière islandais, on a été fort étonnées de voir les croix tout illuminées comme des sapins de Noël.

Comme on ne voyageait qu’en bus, il m’était impossible de m’arrêter pour prendre une photo, mais je peux vous assurer qu’il y en avait de très jolis le long de la route.

Il paraît qu’on met parfois les lumignons dès que les jours sont plus courts que les nuits, en tout cas on les met pour Noël, et qu’on les y laisse jusqu’en février. Que la tradition est très ancienne, qu’autrefois on le faisait avec des bougies.

Rendre visibles les invisibles… Je me suis dit que ça devait coûter une fortune en bougies, à l’époque, et qu’il est fort heureux que le pays produise tant d’électricité ‘verte’ (ou faut-il dire ‘blanche’ dans le cas d’ l’Islande :-))

Kirkjugarður: c’est là qu’on remarque que l’islandais est une langue germanique qui ressemble parfois étonnamment au néerlandais, où pour ‘le cimetière’ on forme le même mot composé, kerkhof / kirkjugarður, littéralement le jardin (autour) de l’église.

La photo n’est pas de moi, source de l’image ici.

(1) par quoi elle voulait dire: on ne veut pas de ça, on n’a pas besoin de ça!

J comme jarðepli

2019-01-01 (13)

Une des rares choses qui ont le temps de pousser et de mûrir en plein air pendant le court été islandais, à part quelques baies pour la confiture, c’est la pomme de terre, qui comme on peut le voir sur ce menu de nouvel an, se dit ‘jarðepli’. Prononcez [ˈjarð.ɛhplɪ] avec l’accent tonique (comme toujours en islandais) sur la première syllabe et le ð comme le th dans l’anglais ‘that’. Jarðepli’, exactement comme en français ou en néerlandais (aardappel), c’est la pomme qui pousse dans le sol.

La nipotina, qui ne conçoit pas de 25 ni de 31 décembre sans homard, a été satisfaite. Dans le cas du homard, c’est le mot français qui vient de l’ancien nordique, humar.

Et pour le vin, c’est l’inverse 🙂

C’est ainsi que les mots voyagent comme les gens.