Au moment où le photographe déclenche, elle est encore en train d’appeler ses deux autres fils pour que la fratrie soit au complet. La fille des voisins tient fermement le plus petit, qui braille et veut s’échapper pour retourner jouer au revolver. C’était bien la peine que les cloches de Pâques lui aient apporté un si beau jouet s’il ne peut même pas le garder sur la photo! Et la mère qui a passé l’hiver à leur tricoter un joli pull rayé à tous les quatre… Ce sont de bons garçons, pourtant, et ils l’aiment bien, leur maman. Mais en ce moment ils aiment mieux les œufs en chocolat.
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Moi qui suis fille unique, j’adore aider ma voisine à s’occuper de ses enfants. Elle a quatre fils et je peux vous dire qu’ils lui en font voir! Surtout le plus petit! Faut tout le temps qu’il braille et trépigne, il a un sacré caractère! Mais il me fait bien rigoler. Avec le plus grand aussi je rigole bien, c’est le plus gentil des quatre. La seule chose qu’il dit tout le temps c’est « Quand est-ce qu’on mange? » C’est pour ça qu’il n’est pas sur la photo. William est en train de le tirer par la manche, leur mère l’appelle tant qu’elle peut… « Souriez! » a dit le photographe. Alors Jack et moi on a souri, Joe a continué à brailler, William et Averell sont arrivés juste trop tard.
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Merci à Joe Krapov pour cette consigne: Les Inconnu·e·s sur la photo
Que faire des photos ratées ? Des photos sur lesquelles vous ne reconnaissez personne ? Deux solutions : soit les mettre à la poubelle, soit les donner à un atelier d’écriture avec la consigne suivante.
Vous choisissez une personne sur une des photos ci-dessous. Vous parlez d’elle « de l’extérieur » en utilisant le pronom « il » ou « elle » pour parler d’elle et raconter où elle se trouve, à quelle époque, et pourquoi elle figure sur la photo.
Puis vous reprenez votre texte et vous le réécrivez une seconde fois « de l’intérieur », à la place de la personne, en disant « je ».