
Adrienne aime Kroll

Malgré toutes ses lectures et ses trois visites au musée Magritte, l’Adrienne ne savait pas que de nombreuses œuvres avaient été perdues lors de bombardements à Londres en 1940.
C’est un des aspects intéressants de la visite de la Maison musée Magritte à Jette, où quelques-uns de ces tableaux perdus ont été reconstitués.
Ce musée Magritte est une maison, donc à ne pas confondre avec le musée du même nom situé dans le centre de Bruxelles, confusion qui arrive constamment.
Cette maison de Jette est celle où le couple Magritte est resté le plus longtemps: il en a loué le rez-de-chaussée avec jardin pendant vingt-quatre ans, de 1930 à 1954.
C’est là où le week-end se tenaient les réunions et tablées entre amis surréalistes.
Où il a peint environ la moitié de son œuvre.
Et où on a pu recréer le décor de vie: la couleur des murs, le mobilier, l’atelier dans le jardin…
Bref une visite émouvante et instructive 🙂
Merci aux amis qui ont eu l’idée d’y emmener l’Adrienne!
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En bas de cette page, une petite vidéo de 3 minutes qui montre bien les lieux.
Connaît-on jamais vraiment la personne qu’on aime? celle qu’on décide ou qu’on accepte d’épouser?
Non, certainement pas.
Avec ou sans voile, ou masque, ou quoi que ce soit.
Ce tableau en ce moment ne me fait pas penser à notre ‘crise’, comme le suggère Monsieur Le Goût, mais à un passage de La Mare au Diable, où George Sand raconte en détail la noce paysanne traditionnelle de Germain et de la petite Marie: pour pouvoir danser avec sa fraîche épousée, Germain doit être capable de la reconnaître alors qu’elle est entièrement cachée sous un drap, avec trois autres jeunes filles de la même taille qu’elle:
« Germain, se voyant en présence de ces fantômes enveloppés sous le même suaire, craignait fort de se tromper ; et, de fait, cela était arrivé à bien d’autres car les précautions étaient toujours prises avec un soin consciencieux. Le cœur lui battait. La petite Marie essayait bien de respirer fort et d’agiter un peu le drap, mais ses malignes rivales en faisaient autant, poussaient le drap avec leurs doigts, et il y avait autant de signes mystérieux que de jeunes filles sous le voile. Les cornettes carrées maintenaient ce voile si également qu’il était impossible de voir la forme d’un front dessiné par ses plis.
Germain, après dix minutes d’hésitation, ferma les yeux, recommanda son âme à Dieu, et tendit la baguette au hasard. Il toucha le front de la petite Marie, qui jeta le drap loin d’elle en criant victoire. Il eut alors la permission de l’embrasser, et, l’enlevant dans ses bras robustes, il la porta au milieu de la chambre, et ouvrit avec elle le bal, qui dura jusqu’à deux heures du matin. »
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Ecrit pour le 37e devoir de Lakevio du Goût, que je remercie: Bien que nous soyons le 1er mai, jour chômé par excellence, je vous propose ce devoir pour lundi. Magritte avait eu vent du « Covid-19 » j’en suis sûr. Les amants qu’il a peints en sont la preuve. Quelle sensation peut laisser un baiser quand on respecte les « gestes barrière » ? Imaginez donc la chose. Tentez-la. Puis supputez ou racontez l’effet du coronavirus sur ce baiser. Surtout un baiser « protégé » de cette façon… À lundi…
Grâce à la collaboration entre divers musées mais aussi grâce à de nombreux particuliers – comme le propriétaire du tableau ci-dessus, Les jours gigantesques (1928), acquis chez Christie’s en 2012 pour £ 7 209 250 (ou $ 11 332 941) – on peut admirer une centaine d’œuvres de Magritte et de Dali, montrant bien l’influence du Belge sur le Catalan. Même si ce n’est pas là le propos de l’expo 😉
« La découverte du feu » peint en 1934-35, se retrouve dans les girafes en feu dès 1937,
la Vénus de Milo des « Menottes de cuivre » (1931) se retrouve chez Dali en 1936 (Vénus de Milo aux tiroirs)
L’île des morts, d’Arnold Böcklin, inspire l’Annonciation à Magritte (en 1930) et est repris par Dali en 1934, Cour ouest de l’île des morts,
l’idée de la porte ouverte ou fermée, dans la « Réponse imprévue » chez Magritte en 1933 est reprise par Dali en 1934 dans « L’expulsion du meuble-aliment« . Etc.
Bref, on peut lire ici d’autres exemples de ces emprunts, comme
[…] dans le film « Un chien andalou » de Luis Buñuel qui ouvre le parcours. Tourné au printemps 1929 l’année de leur rencontre parisienne, les emprunts du catalan au belge sont clairs dans la scène d’ouverture de cette femme surprise dans sa lecture directement inspirée du tableau « La lectrice soumise » ou le motif de la main pleine de fourmis emprunté au « Soupçon mystérieux » qui aura une grande félicité dans l’œuvre de Dali. En parallèle à ce chef d’œuvre cinématographique, le tableau image magrittien, cet « objet peint » d’un œil voyeur qui nous regarde et se dérobe en même temps, au milieu d’un jeu de textures décoratives et géométriques qui aura également une influence sur l’espagnol.
Site de l’expo et toute l’info ici où on peut lire en introduction:
« Salvador Dalí et René Magritte se croisent à Paris au printemps 1929, en compagnie des grands noms de l’avant-garde artistique. Puis, en août de la même année, à l’invitation de Dalí, Magritte séjourne à Cadaqués, le port d’attache du peintre espagnol. Cet été surréaliste – qui compte aussi la présence d’Éluard, Miró et Buñuel – se révélera décisif.
Dalí et Magritte s’attachent à défier le réel, à questionner notre regard et à bousculer nos certitudes. Le Catalan et le Belge témoignent d’une fascinante proximité, malgré des créations et des personnalités bien différentes qui les amèneront finalement à s’éloigner.
L’exposition révèle leurs liens personnels mais aussi philosophiques et esthétiques à travers plus de 100 peintures, sculptures, photographies, dessins, films et pièces d’archives. »
Chère petite Georgette, écrit René Magritte à sa fiancée en mars 1922, aujourd’hui nous avons essayé nos masques dans une chambre remplie de gaz, très amusant!
Cette carte postale envoyée par la poste militaire m’a beaucoup émue, et aussi fait sourire. Elle ressemble à celles qu’envoyait mon grand-père paternel à sa petite Yvonne à la même époque, sauf qu’il la remplissait de son écriture fine, de milliers de baisers, et qu’il n’y avait plus de place pour un dessin 😉
René Magritte et Georgette Berger se sont mariés quelques mois plus tard, le 28 juin.
Après s’être perdus de vue pendant de nombreuses années, à cause de la guerre de 14-18, ils se retrouvent par hasard au printemps de 1920, à Bruxelles, au Jardin Botanique, et ne se quitteront plus 🙂
Photo prise à la Brafa le 2 février.
Je n’ai pas pensé à demander le prix de cette carte postale 😉
photo d’une des fenêtres du siège social des auberges de jeunesse, à la place des Martyrs
La Communauté flamande de Bruxelles a une magnifique bibliothèque, juste à côté de la Monnaie, ainsi qu’un café-bar-brasserie avec une grande porte de verre
pour laquelle les visiteurs ont besoin d’un mot explicatif:
ceci est une porte
en dit is de hendel = et ceci est la poignée
J’aime Bruxelles
René Magritte, L’art de la conversation, 1950
photo prise à l’expo parisienne en janvier 2017
Vous savez à quoi l’Adrienne a passé sa soirée de samedi, au lieu de préparer son billet du lendemain matin?
Non?
Je vais vous le dire.
D’abord, elle a lu qu’une expo sur Magritte allait s’ouvrir au Centre Pompidou. Elle a passé un bon bout de temps à lire tout ce qui la concernait avant de décider qu’elle voulait absolument la voir.
Vous devinez la suite…
Trouver une date dans le calendrier.
Trouver un hôtel pas trop cher du côté de la gare du Nord.
Trouver une place dans le TGV.
Bref, c’est réglé et comme disait l’autre, « Lafayette, nous voici »
(je parle de rue et des Galeries, bien entendu)
« Cette vieille question: ‘Qui sommes-nous?’, trouve une réponse décevante dans le monde où nous devons vivre. Nous ne sommes, en effet, que les sujets de ce monde prétendument civilisé, où l’intelligence, la bassesse, l’héroïsme, la bêtise, s’accommodant fort bien les uns des autres, sont à tour de rôle d’actualité. Nous sommes les sujets de ce monde incohérent et absurde, où l’on fabrique des armes pour empêcher la guerre, où la science s’applique à détruire, à construire, à tuer, à prolonger la vie des moribonds, où l’activité la plus folle agit à contresens; nous vivons dans un monde où l’on se marie pour de l’argent, où l’on bâtit des palaces qui pourrissent abandonnés devant la mer. Ce monde tient encore debout tant bien que mal, mais on voit déjà briller dans la nuit les signes de sa ruine prochaine.
Il paraîtra naïf et inutile de redire ces évidences pour ceux qu’elles ne gênent pas et qui profitent tranquillement de cet état de choses. Ceux-là qui vivent de ce désordre aspirent à le consolider et les seuls moyens qui lui soient compatibles étant de nouveaux désordres, ils concourent, en replâtrant le vieil édifice à leur manière dite « réaliste », à précipiter sans le savoir sa chute prochaine. »
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Je lis ce texte et je me demande en quelle année il a été écrit. Je vérifie. En 1938. Bien, on comprend: ça se vérifie, pour l’époque.
Et pour la nôtre? Pour la nôtre aussi, il me semble.
Vous voulez savoir qui en est l’auteur? Ou vous préférez deviner?
Je vous mets sur la piste: c’est le début d’une conférence donnée à Anvers le 20 novembre 1938.
Par René Magritte.
Oui, oui, celui-là même dont tout le monde connaît la pipe.
Je vous rajoute un petit paragraphe?
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« Cependant, il nous faut nous défendre de cette médiocre réalité façonnée par des siècles d’idolâtrie pour l’argent, les races, les patries, les dieux et j’ajouterai d’idolâtrie pour l’art. »
Conférence reprise dans « Les mots et les images« , éd. Espace Nord, 2012, p.39.
un Guernica signé par les enfants de l’école primaire
ne risque pas l’idolâtrie
Arbre de Noël sur la Grand-Place
Bruxelles, évidemment, deux jours hors du temps
Crinolines comme dans la chanson de Brel
Dentelles aussi, évidemment
Étalages de fête rivalisant d’originalité
Folie footballistique comprise
Galeries illuminées
Hôtel avec vue
Illuminations à la rue Neuve
Jaco Van Dormael au cinéma
http://www.climaxfilms.be/fr/films/le-tout-nouveau-testament
Kado
La brouette (quand on ne la pousse pas elle s’arrête)
Magritte (après la lampe turinoise, le porte-clé bruxellois, 190 €)
Non, il n’y a pas qu’à Turin qu’on trouve du fer forgé
Ors tout neufs du côté du Roy d’Espagne
Poeti e Barbari (deux titres de gloire )
Question: qui se préoccupe du bien-être de ces chevaux?
Repas pris dans un petit resto que je ne connaissais pas
Sapins autour de la crèche
Train du matin et train du soir
Unique, cette merveilleuse robe d’un couturier bruxellois des années 1880
Violette, robe d’après-midi des années 1850
Waar is dat feestje? http://www.lavenir.net/cnt/dmf20110407_029
Y en a plus? Y en a encore… de l’or!
Zorro, en néerlandais, de Vos