V comme vive les maths!

En revenant à pied de son deuxième jour de dog-sitting, l’Adrienne a bien sûr remarqué le décor peint sur la fenêtre d’une maison.

– Tiens, se dit-elle, voilà qui va intéresser mes amis matheux!

Une petite auto arrivait justement, prenait l’allée, et une jeune femme en est descendue, a sorti le maxi-cosy avec son bébé bien emmitouflé, la conversation pouvait être engagée:

– Vous permettez que je prenne une photo de votre fenêtre? a demandé l’Adrienne.
– Bien sûr! c’est là pour ça!

Puis elle a invité l’Adrienne à s’approcher, à venir dans le jardin, et en effet, il a fallu au moins prendre six photos de plus près, de gauche, de droite, avant d’avoir celle-ci où tout est à peu près lisible.

– J’ai une paire d’amies profs de maths, dit-elle à la jeune femme, ça va leur faire plaisir!
– Oh! j’espère que tout est correct!

Il y a des gens, tu leur dis le mot ‘prof’ et ils paniquent par peur de la ‘faute’ et du stylo rouge…

– Mais en principe tout est bon, dit-elle après réflexion, ça devrait être correct.
– Ne vous inquiétez pas, a ri l’Adrienne, mes amies vous le diront!

Ce que l’Adrienne voit surtout, c’est que le bébé est un petit garçon qui s’appelle Gust 🙂

E comme Euclide

– Quand je serai grand, je vais ouvrir une friterie, fait petit Léon.

Aux axiomes d’Euclide, il préfère la conversation. De loin.

– Ah? tu as changé d’avis? tu ne veux plus faire informaticien à la police?
– Non. Mon papa a dit que pour ouvrir une friterie, on n’a pas besoin d’un diplôme. Alors c’est ça que je vais faire.
– Tu es sûr? Pour donner à manger aux gens, en Belgique, tu dois avoir un diplôme d’une école hôtelière…
– Bah! on verra bien! conclut-il, plus philosophe que Madame.
Et surtout plus résigné.

Maintenant c’est elle qui voudrait qu’on ait un peu plus d’ambition pour lui, alors qu’auparavant elle trouvait qu’on en avait trop 😉

F comme file

Photo de cottonbro sur Pexels.com

La presse l’avait annoncé pendant le week-end de Pâques: dès le mardi 6 avril, les Belges de 18 ans et plus pourraient s’inscrire sur une liste d’attente, de sorte que s’il reste quelques doses de vaccin en fin de journée, on puisse les appeler pour leur en donner une.

Que rien ne se perde.

Excellent principe!

D’ailleurs à ce propos l’Adrienne avait eu un échange assez musclé – courtois mais ferme – avec un des responsables politiques de sa ville, un jour qu’il faisait sa pub en vantant l’excellente organisation du centre de vaccination.

Il lui avait alors certifié et juré ses grands dieux qu’aucune dose ne se perdait, qu’en fin de journée elles étaient données aux bénévoles, à la police, aux pompiers…

D’accord, avait dit l’Adrienne, mais quand ceux-là aussi seront tous vaccinés?

Bref, le gouvernement a dû se faire la même réflexion et a fini par installer la fameuse liste d’attente qu’il refusait auparavant.

Vous devinez la suite: mardi, vers dix heures et demie, l’Adrienne se rend sur le site ad hoc pour s’inscrire. Elle y apprend qu’elle est le numéro 261 321 et qu’il y a 183 432 personnes avant elle dans la file d’attente.

Et ça, rien que pour la Flandre!

Le temps d’écrire ce billet, environ une demi-heure, il y avait encore 177 201 personnes dans la queue.

Si ça vous amuse, vous pouvez calculer le nombre d’heures qu’il faudra avant qu’elle reçoive ses dix minutes pour s’inscrire sur la liste 🙂

***

ajout de ce midi, une belle illustration signée Kroll:

H comme homothétie

L'homothétie | Alloprof
source ici

Est-ce que ça vous arrive aussi de vous réveiller le matin avec un mot en tête qui vous vient vous-ne-savez-d’où-ni-pourquoi?

L’Adrienne, elle a ça très souvent.

Ainsi l’autre jour au réveil, elle avait en tête le mot ‘homothétie’.

Elle l’a tourné et retourné plusieurs fois en bouche comme s’il s’agissait d’un chocolat.
Elle aime les mots.

Elle ne savait plus du tout ce que ça voulait dire.
Croyait vaguement que ce devait être une figure de style…

Et bien non.

Comme vous le savez sûrement.

C’est un truc qu’elle a dû voir au cours de maths quand elle avait à peu près quatorze ans.

Et plus jamais, jamais rencontré depuis.

Jusqu’à ce matin-là, au réveil.

Quelqu’un a dit bizarre?

Y comme Y a qu’à écouter Freddy!

equation-mercury

S’il est vrai que les maths, c’est de la poésie pure, que faut-il penser de l’équation ci-dessus, trouvaille d’un chercheur des Pays-Bas, un de ceux qui cherchent et trouvent, en l’occurrence la formule permettant de définir quelle chanson nous rendra heureux, à coup sûr.

Il suffit qu’elle corresponde à trois paramètres: « des paroles positives, un tempo de 150 battements par minute et des notes dans la tonalité majeure. »

Celle qui arrive en numéro 1 suivant ces critères, c’est celle-ci:

Si ça vous intéresse, l’article est ici, repris du Daily Mail en ligne.

Bon amusement!

22 rencontres (11 bis)

36176272_10214696972291006_2855169064379088896_n

Nora! s’écrie Madame, toute joyeuse de la revoir alors qu’elle se rend à la fête de quartier pour chanter avec ses copains geitenwollensokkers.

Elles s’embrassent avec effusion. Pourtant, Nora n’a été l’élève de Madame que pendant quatre mois. A leur grand regret à toutes les deux, à la fin du premier semestre Nora a préféré changer d’école.

Où elle a continué les maths fortes. Et brillamment réussi!

Il faudra m’expliquer, ne cesse de dire Madame à qui veut l’entendre – et surtout à qui ne veut pas l’entendre – comment il est possible d’avoir plus 80% en maths à l’école X et difficilement 50 % dans la nôtre.

M comme mathématiques

Il est Hollandais, il est jeune, il aime les maths et la physique, il a un blog… et il aime les pâtes. La conjonction de tout ça lui a valu, le 10 janvier dernier, un article dans le New York Times: http://www.nytimes.com/2012/01/10/science/pasta-inspires-scientists-to-use-their-noodle.html?_r=1&ref=science

De quoi s’agit-il?

En s’amusant avec le logiciel Mathematica, il a eu l’idée de voir s’il pouvait réaliser les équations du modèle géométrique de diverses sortes de pâtes. Ainsi fut dit, ainsi fut fait…

Voilà ce que ça donne pour ses préférées, les gemelli:

ParametricPlot3D[Evaluate[RotationMatrix[0.7 z, {0, 0, 1}].{Sin[x]/(1 + Cos[x]^2), (Cos[x] Sin[x])/(1 + Cos[x]^2), z}], {x, 0.2 Pi, 1.8 Pi }, {z, -2,18}, Mesh -> None, Axes -> None, Boxed -> False, PlotStyle -> Hue[0.118],Lighting -> "Neutral", ImageSize -> {500}, PlotPoints -> 50]

Vous voulez les voir toutes, photos à l’appui? C’est ici: http://shuisman.com/?p=1314

Mais à quoi ça sert? me direz-vous.

A rien.

C’est de la poésie pure Langue tirée

pastaplot.png

(photo reprise de son blog avec l’autorisation de l’auteur qui a même eu l’extrême gentillesse de m’envoyer par mail des photos de toute sa série de « pâtes mathématiques »… La vita – virtuale – è bella Sourire)

Z comme zéro

Vous avez sûrement aussi de ces ami(e)s qui vous envoient plus ou moins régulièrement des présentations powerpoint sur des sujets divers. Parfois le but est de bien gentiment vous remonter le moral, parfois c’est pour vous convaincre des beautés d’un pays, d’une saison ou de la nature, parfois c’est pour vous apprendre des choses.

Mercredi dernier, une amie m’en a envoyé un pour m’expliquer l’origine arabe de nos chiffres. Très bien. De un à neuf? Pour la graphie, d’accord! Mais jusqu’au zéro? Il me vient un gros doute.

Cap sur le world wide web où je trouve ceci à propos de l’invention du zéro:

« Du seul point de vue mathématique, il est intéressant de rappeler que la naissance du zéro ne s’est pas faite en une fois. Le zéro est une création collective mondiale, fruit de nombreux inventeurs éparpillés sur tous les continents, et pour la plupart anonymes. »

Dans cette « création collective mondiale », on retrouve les Babyloniens (de qui les Chinois l’ont probablement repris) et les Mayas. Ensuite vient l’Inde:

« Au carrefour de différentes civilisations avancées, l’Inde bénéficie de toutes les connaissances élaborées autour d’elle. Sa numération mise au point entre le IIème siècle av JC et le IVème siècle, est, au graphisme près, celle dont l’occident va hériter quelques sept siècles plus tard grâce à l’entremise de la civilisation arabo-musulmane. Les savants indiens ont été les premiers à adopter le « bon » nombre de symboles de base : Si le 1 décalé d’un cran vaut 10, alors il faut neuf symboles distincts pour les nombres intermédiaires, neuf dessins bien différents les uns des autres et en plus, évidemment, un dernier chiffre pour marquer l’absence de quantité d’un certain rang, le zéro.

Le voici enfin, ce 0 magique qui, lié à la numération de position, permet de se libérer des chiffres romains avec lesquels même l’addition était compliquée. L’écriture des nombres devient alors peu encombrante, sans équivoque et la voie est ouverte aux nombres négatifs. »

La civilisation arabe nous a donné l’écriture de ces chiffres mais l’Occident a encore dû attendre jusqu’au 12e siècle avant d’utiliser le zéro… Je me demande bien comment on faisait du calcul mental, des multiplications ou des divisions, sans zéro…

http://www.france-examen.com/salle-des-profs-mathematiques-zero-17914.html

Ah! et puis une dernière petite chose trouvée en cherchant l’origine du zéro: il a failli s’appeler « zéfiro » Cool

En voilà un joli nom, n’est-ce pas?

Triste bilan

Scène 1: la prof de français, une classe de Première

La scène se passe un 26 avril, à la fin du cours.

la prof:

La semaine prochaine, quand vous serez à Paris, je suppose que vous prendrez des photos, n’est-ce pas? J’aimerais qu’après le voyage, vous présentiez à la classe quelques-unes de vos photos. Vous ferez ça à deux et chacun parle cinq minutes. Soyez prêts pour le jeudi 12 mai, ça vous laisse largement le temps. Tout le monde est d’accord?

Les élèves réagissent avec enthousiasme et quittent la classe en discutant déjà d’un « fil rouge » avec leur partenaire. Quelques-uns ont encore une petite question pour la prof dont le coeur se gonfle d’amour et de fierté pour chacun de ses 23 adolescents.

Scène 2: la prof de maths, la même classe de Première

La scène se passe le mercredi 11 mai.

la prof:

Vous étudierez ça pour demain! Il y aura un test!

un élève (celui dont le rôle est d’essayer de gagner du temps de procrastination):

Mais madame, on a une présentation à faire pour français!!!

Le ton monte, prof et élèves sortent très mécontents les uns des autres.

Scène 3: la directrice adjointe, la prof de français

La scène se passe dans le bureau de la directrice adjointe.

la directrice:

Je sais que tu es quelqu’un qui veut apprendre un maximum de français à ses élèves. Je sais que tu te mets la barre très haut pour toi-même. Mais tu ne peux pas mettre la barre aussi haut pour tes élèves! Je pense que tu exiges trop d’eux, que tu leur donnes trop de travail.

La prof est atterrée et ne comprend pas tout de suite de quoi il retourne. Elle ne trouve rien d’autre à dire que de demander bêtement:

Trop de travail?

la directrice:

Oui. Trop de travail. Ils n’ont plus le temps de faire leurs maths, ce qui est quand même leur matière principale!

 ***

Le dramaturge hésite encore sur la scène finale.