C’est en 1672 que Molière fait la connaissance de Charpentier, qui vient de passer quelque temps de formation musicale en Italie. Charpentier n’a pas trente ans et Molière mourra un an plus tard, mais cette année de collaboration entre eux deux a été harmonieuse et fructueuse jusqu’à la dernière pièce, le Malade imaginaire.
Jusqu’en 1672, Molière avait pu compter sur la collaboration de Lully mais celui-ci, après une ascension sociale fulgurante, obtient de Louis XIV « de faire chanter aucune pièce entière en France, soit en vers françois ou autres langues, sans la permission par écrit dudit sieur Lully, à peine de dix mille livres d’amende, et de confiscation des théâtres, machines, décorations, habits… »
Bref, une mainmise totale sur la vie musicale en France dont souffriront tous les autres compositeurs.
Molière reçoit tout de même un assouplissement et la permission de reprendre ses pièces à condition qu’il n’utilise pas la musique que Lully avait composée pour elles.
C’est alors qu’il fait la rencontre fort opportune de Charpentier, qui réécrira de la musique pour Le mariage forcé, dont l’extrait comique ci-dessus 🙂
Au colloque sur « Molière et ses amis » au Palais des Académies le 10 décembre dernier, madame Catherine Cessac, spécialiste de Marc-Antoine Charpentier, a appelé leur collaboration « le mariage parfait ».