V comme vive la famille!

On m’appelle l’homme des bois et non, ce n’est pas une légende.

Ce n’est pas le Hollandais du 17e siècle qui a mal compris le langage local ou mal interprété ce qu’il entendait pour la première fois.

Le malais et le javanais me donnent ce nom depuis le premier millénaire: urang, qui veut dire homme, être humain, et hutan, qui désigne les bois, la forêt.

D’ailleurs, vous le savez bien que nous sommes frères.
Ou plutôt cousins, pour être exact.
Vous êtes frères des chimpanzés et des bonobos, que ça vous plaise ou non.

Vous m’avez vu faire face aux machines venues détruire les arbres qui m’abritent et me nourrissent.
Geste désespéré et dérisoire, je le sais bien.
Je suis assez intelligent pour le savoir.
Mais on fait de ces choses désespérées quand on l’est.
Vous comme moi.

Vous le savez bien, pourtant, que je suis sur la liste rouge, celle des animaux menacés, en danger critique d’extinction.

Merci à Joe Krapov pour sa consigne, je lui avais envoyé un de mes dessins du temps où Bruxelles brusselait et l’Adrienne dessinait 😉

Tout savoir sur l’origine du mot orang-outan? c’est ici.

M comme myxomycètes

– Il ne faut pas, précise le guide à un groupe de gens penchés au-dessus d’un tas de bûches en train de se décomposer, il ne faut pas confondre ça avec des champignons! Ce ne sont pas des champignons, ce sont des myxomycètes.

Les deux ou trois chiens présents à cet exposé s’en fichent royalement et préfèrent tirer sur leur laisse pour s’intéresser à l’Adrienne, qui a encore le temps d’entendre d’autres précisions:

Het zijn boomwratten (traduction littérale: des verrues d’arbre) maar we noemen ze liever « babybilletjes » (mais on préfère les appeler des petites fesses de bébé).

***

photo prise le 11 novembre à la sortie du Bosje, où des tas d’énormes sapins de Noël attendent d’être mis en place pour les festivités de décembre…

L comme littoral

N’est-ce pas qu’il est beau, le littoral, vu depuis le sentier des dunes (GR 5A) entre Ostende et Bredene?

Une belle promenade samedi matin, avec une météo ‘anormale’ pour un 12 novembre, qui donne l’occasion d’un billet qu’on aurait aussi pu appeler ‘L comme léger’.

De boog kan niet altijd gespannen zijn‘, comme on dit chez nous, ‘l’arc ne peut pas toujours être tendu’, et paraît-il qu’on le disait déjà chez Horace, ‘Non semper tendit arcum Apollo

Bref.

Espérons que monsieur le Goût reprendra du service pour lundi prochain 🙂

Bonne journée à tous!

Défi du 20

Le mois prochain, le 20 exactement, ça fera dix ans que l’Adrienne a dû « tourner la page » et se résoudre à quitter son vert paradis.

Dès son arrivée en ville, ce qui lui a le plus manqué, ce sont les chants d’oiseaux: voir et entendre les grives, les merles, les mésanges bleues, les charbonnières et celles à longue queue, les pics épeiches, les piverts, les sittelles, les rouges-gorges…

Pouvoir les nourrir tout l’hiver et jouir de leur présence.

Voir se balader un hérisson sur la terrasse pour y manger les croquettes des chats.

Alors aujourd’hui en ville elle est tout heureuse de pouvoir observer au moins un moineau ou une coccinelle 🙂

Écrit pour le Défi du 20 chez Passiflore qui demandait de parler de 10 animaux. Merci Passiflore!

Deux photos prises dans mon jardinet de ville.
Pour le vert paradis d’autrefois, le choix est plus vaste donc plus difficile, et il y avait aussi les chevaux 🙂

C comme cyclamens

Chaque année à la fin de l’été, l’Adrienne ne manque pas de tomber en arrêt – et en amour – devant le parterre de cyclamens sous le hêtre pourpre.

Et de le prendre en photo, encore et encore 🙂

Il était donc temps de vous le faire partager et pourquoi pas, d’en faire une bannière…

Bel automne à vous tous!

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Photo prise le 22 septembre dernier

W comme Welkom!

Après la présence du loup – un billet de janvier 2018 annonçait son arrivée en Belgique – présence qui est loin d’être digérée, les louveteaux qui sont nés entre-temps ont besoin d’être protégés des chasseurs – après le loup donc, la presse annonce l’arrivée imminente d’un autre prédateur du même genre, le chacal doré.

Voilà une bébête dont l’Adrienne n’avait encore jamais entendu parler! Le chacal, oui, dans les westerns ou les histoire de Lucky Luke, mais un chacal doré? et en Belgique?

Vérification faite, c’est normal qu’il soit inconnu ici, puisque l’animal n’a jamais vécu dans nos régions. Certains seraient en route depuis le sud-est de l’Europe vers la Scandinavie. Cet animal est protégé en Europe depuis 1992.

Alors comme il y a le site welkom wolf (bienvenue au loup) il y a désormais welkom jakhals, d’où vient la photo d’illustration.
Article en français ici.

L comme lalalalalala

C’est grâce au concert du groupe Jiraan puis à leur CD Sirto que l’Adrienne a découvert ce chant traditionnel bulgare.

Elle a évidemment cherché les paroles et même tenté de les apprendre mais elle se contente généralement de chanter lalalalala.

Depuis des semaines 🙂

Elle ne peut malheureusement pas vous le faire écouter dans la magnifique version de Jiraan vu que ce n’est pas disponible parmi les vidéos qu’ils proposent sur leur site.

Elle ne vous le montre pas non plus dans la version Sylvie Vartan émotionnée par son retour en Bulgarie, la qualité du film et du son est trop mauvaise.

Reste celle-ci, avec des sous-titres en anglais, grâce auxquels vous comprendrez que ce n’est pas seulement le petit air qui plaît à l’Adrienne 🙂

Oui, qu’elle est belle, la forêt.

Espérons qu’on puisse continuer à en parler au présent.

Le défi du 20

– Oui, c’est bien joli ces pâquerettes, mais si tu les laisses là, l’an prochain ta pelouse en sera envahie!

Ainsi parlait grand-mère Adrienne, venue passer sa convalescence dans la maison d’autrefois et qui, installée sur la terrasse, commentait les travaux faits et à faire.

Et elle avait raison, bien sûr.

Dès leur installation dans la maison de leurs rêves, l’Adrienne s’était jetée dans les travaux de jardinage et avec l’optimisme de ses vingt ans, elle croyait qu’elle viendrait à bout des « indésirables », à commencer par les égopodes qui tapissaient le terrain sous les noisetiers et la grande ortie qui rendait impénétrables différentes parties du jardin.

C’était l’époque où Monsieur Mari, sans états d’âme, « traitait » le gazon contre le trèfle et les pissenlits, l’époque où le gratteron servait exclusivement aux facéties de beau-papa et où le mouron des oiseaux était une des friandises préférées des poules pondeuses.

Ce n’est que dix ou quinze ans plus tard que l’Adrienne a découvert les vertus gastronomiques de toutes ces « mauvaises herbes », que ce soit crues en salade ou cuites en tarte aux légumes, en sauce avec des pâtes, en accompagnement d’un plat.

***

Impossible de s’en tenir à « sept légumes », comme le demande Passiflore pour son Défi du 20 (merci à elle) car il faut absolument mentionner aussi la cardamine, l’ail des ours, le chénopode blanc et la carotte sauvage en plus des sept du texte: pâquerette, égopode, ortie, trèfle, pissenlit, gratteron et mouron des oiseaux 🙂

Photo du jardin d’autrefois avec plein de « mauvaises herbes » sous les noisetiers (on voit surtout l’ail des ours en pleine floraison), ainsi qu’un jeune noyer.

Le défi du 20

En cette mi-juin, le climat anglais proposait une chaleur sans nuages et des ciels d’un bleu si dur qu’on finissait par espérer la tempête orageuse annoncée pour le vendredi, puis pour le samedi, et qui ne cessait d’être reportée.

Dans le minibus, chacun ramenait sa science – ‘chacun’ étant à prendre ici au sens strictement masculin – comme l’expert en vins qui va deux fois par an en Bourgogne et une fois dans toutes les autres régions viticoles, possède deux caves pleines de bouteilles qu’il ne réussira jamais à boire en cette vie et qu’il commence donc à revendre. Certains vins faisant l’objet de spéculation, son hobby est devenu fort rentable.

– Je connais un vigneron, dit-il, qui a des abricotiers. Il vend ses abricots à la brasserie Cantillon!

Un autre parle de son jardin – plus de trois hectares, songe l’Adrienne, est-ce que ça s’appelle encore un jardin? – où ses hêtres bicentenaires se meurent.
Il a voulu les remplacer.
On lui conseille le châtaignier ou le chêne.

– Mais ça pousse si lentement! se plaint-il.

Alors il a fait venir à grands frais des marronniers qui ont déjà plus de 15 mètres et dont la motte pèse plusieurs tonnes.
Qu’il a fallu beaucoup arroser, vu la sécheresse de nos étés.

– Il y en a deux qui vont assez bien, dit-il. Le troisième, je ne sais pas s’il va reprendre…

On arrive enfin à Charleston House.
Une maison où certes on ne censurait aucune forme d’amour 😉
Au jardin, l’Adrienne prend évidemment des tas de photos.

Comme celle en haut du billet, où on voit à peine le pommier sous l’avalanche de roses parfumées.
A leur pied, des céraistes tomentueux et des pivoines Bowl of Beauty en fin de floraison.

Heaven! I’m in heaven! chantonne l’Adrienne, qui ne sait pourtant pas plus ce qu’est le paradis que l’enfer mais dont la grand-mère était fan de Fred Astaire.

On pourrait paraphraser Aristote et dire que la quiddité d’un jardin, c’est l’âme 🙂

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Merci à monsieur le Goût pour son 128e devoir de Lakévio et à Passiflore pour son défi du 20 qui demandait six arbres!

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Justement, en cherchant quelque chose dans le foutoir de photos de mon PC, j’ai vu quelque chose. Une photo que j’ai prise en 2018 du côté de la rue du Faubourg Montmartre. Elle m’avait frappé car elle posait une question que je m’étais déjà posée il y a bien longtemps.
Ah oui… Que diriez-vous d’y mettre les neuf mots suivants ?
Ciels – Enfer – TomenteuxQuiddité – Abricot – Climat – Nuages – Tempête – Chaleur