
Ce mardi premier septembre, c’était aussi la rentrée pour le ‘babbelgroep‘, le groupe de conversation pour les personnes désireuses de s’améliorer en néerlandais.
Dans la grande salle de la maison de quartier, les tables et les chaises étaient disposées aux distances réglementaires, portes et fenêtres ouvertes.
Nadine gesticulait sur le seuil, on pouvait voir de loin qu’elle n’était pas contente:
– Ah! si c’est comme ça, moi je m’en vais! Je ne reste pas!
Nadine fait partie de ces gens qui évitent au maximum de porter le masque: à pied en ville elle fait des détours pour éviter les rues où il est obligatoire et elle ne fait plus ses courses qu’en ligne.
Or, pour cette séance de conversation en néerlandais, les responsables exigent le masque, même si on est sagement assis à un mètre et demi les uns des autres.
Ce que chacun trouvait exagéré et surtout peu pratique, vu que la distance + le masque + la mauvaise acoustique de la salle + les problèmes linguistiques entre néerlandophones et francophones… rendaient la compréhension difficile.
Mais on s’y est plié.
Elke a voulu savoir comment s’étaient passées les vacances. A tour de rôle, les participants ont raconté à peu près la même chose: personne n’était allé à l’étranger, personne n’avait profité de l’été pour aller voir la famille au Maroc ou en Tunisie, par contre chacun avait passé un ou deux jours à la mer.
Et chose toute nouvelle: presque tout le monde avait fait un saut « dans les Ardennes ».
– Je ne connaissais pas du tout mais ça en vaut vraiment la peine, s’est exclamée Radha, encore tout enthousiaste.
Lynn a passé trois jours à Stavelot et est revenue enchantée de tout ce qu’elle a pu y faire de beau, d’intéressant et d’amusant pour les enfants. Une découverte, pour elle aussi, qui va normalement toujours à l’étranger.
En entendant tous ces témoignages, l’Adrienne pensait à son grand-père, qui était très strict sur l’appellation ‘Ardennes’.
Pour la plupart des Flamands, dès que tu arrives de l’autre côté de la frontière linguistique, tu es quasiment « dans les Ardennes ».
Le grand-père, lors de la traditionnelle excursion ardennaise d’octobre, ne manquait jamais de préciser quand on était « entre Sambre et Meuse », et à partir de quel patelin on pouvait déclarer être « dans les Ardennes ».
Mais elle s’est tue, bien sûr 😉