C’était une chambre avec « vue » sur une cour intérieure: sur les trois côtés visibles, il n’y avait que des fenêtres et de petits balcons d’appartements.
Tous semblaient bizarrement inoccupés: il n’y avait jamais de lumière derrière aucune des fenêtres, ni le matin ni le soir, pas de guirlandes lumineuses ni d’autres décorations et rien n’y bougeait.
Un peu étrange comme sensation. Où étaient tous ces gens?
Par contre, pendant ces deux jours l’Adrienne a eu la compagnie d’une mouette qui la tenait bien à l’œil. Qui lissait ses plumes. Faisait son stretching.
Elle en a conclu que de ce côté-là aussi elle devait être la seule fenêtre éclairée.
Le mois prochain, le 20 exactement, ça fera dix ans que l’Adrienne a dû « tourner la page » et se résoudre à quitter son vert paradis.
Dès son arrivée en ville, ce qui lui a le plus manqué, ce sont les chants d’oiseaux: voir et entendre les grives, les merles, les mésanges bleues, les charbonnières et celles à longue queue, les pics épeiches, les piverts, les sittelles, les rouges-gorges…
Pouvoir les nourrir tout l’hiver et jouir de leur présence.
Voir se balader un hérisson sur la terrasse pour y manger les croquettes des chats.
Alors aujourd’hui en ville elle est tout heureuse de pouvoir observer au moins un moineau ou une coccinelle 🙂
Deux photos prises dans mon jardinet de ville. Pour le vert paradis d’autrefois, le choix est plus vaste donc plus difficile, et il y avait aussi les chevaux 🙂
Dans son jardinet de ville, l’Adrienne est bien heureuse de voir des familles de moineaux. Ils vivent en groupe dans une haie ou un trou de mur sous une corniche.
Au début, il y avait un couple de pies dans le jardin de la petite école d’en face. Mais les nichées n’ont pas résisté à la voracité des corneilles, ces véritables rats des villes.
Quelques maisons plus loin, un homme élève des pigeons. On n’a jamais réussi à savoir s’ils les mettait dans un panier en direction du nord de la France avec ces « convoyeurs » qui attendaient dans les flash-info à la radio de l’enfance chez les grands-parents.
Et puis il y a l’étang près de la bibliothèque, où dès les débuts du printemps, on compte et recompte les canetons qui s’agitent autour des mamans canes.
Et on prend bien sûr chaque fois une photo.
Avec attendrissement 🙂
Merci à Passiflore pour ses excellents Défis du 20 – ce mois-ci: cinq oiseaux.
Ce que l’homme n’est pas capable de faire – jeter ses mégots dans une poubelle, par exemple – on le fera faire par l’animal.
C’est ce qu’a réalisé le Suédois Christian Günther-Hanssen avec sa start-up « Corvid cleaning« .
Il a conçu une machine dans laquelle l’intelligent corvidé vient déposer des mégots en échange de cacahuètes.
N’est-ce pas mauvais pour la santé de l’oiseau? se sont demandé certains visiteurs de son site.
A quoi il répond deux choses: l’oiseau ne va ni inhaler ni ingurgiter les mégots et en ville il se nourrit généralement de ‘malbouffe’ préjudiciable à sa santé. Mieux vaut la cacahuète.
Ne vous étonnez donc pas si bientôt il vient vous arracher le mégot des mains ou de la bouche, comme le font les mouettes des côtes anglaises avec vos ‘fish and chips‘ 😉
Le petit film ci-dessus illustre comment l’oiseau ‘manipule’ les petites mangoustes pour prendre leur nourriture: d’abord en imitant le cri de leur prédateur, puis, si ça ne marche pas, en imitant leur propre cri d’alarme.
Grâce aux petites vidéos qui illustrent l’article, on peut aussi admirer la dextérité vocale de l’oiseau-lyre, qui non seulement imite des tas de chants d’oiseaux mais aussi des bruits humains – tronçonneuse, cris d’enfants qui jouent, cliquetis de caméra…
On peut une fois de plus admirer le duo d’amour des macareux moines auxquels j’avais consacré un billet en juin.
Mais ce qui me bluffe complètement, c’est la preuve de l’intelligence nécessaire pour résoudre ces problèmes-ci: l’oiseau ne se contente pas d’utiliser un outil, il le fabrique lui-même au besoin.
Tout savoir sur la situation actuelle de nos oiseaux européens? C’est ici.
Toute contente, l’Adrienne, de voir ce moineau posé sur la clôture des framboisiers, dimanche dernier.
Il faudrait qu’elle lui trouve de quoi nicher, l’an prochain, parce que le voisin a enlevé de son mur – désormais nu et blanc – le revêtement derrière lequel un couple avait élevé ses petits, l’été dernier.
On a mis tant de hargne à détruire leur habitat et leur nourriture que les seules hirondelles que l’on voit encore sur les fils téléphoniques de septembre sont en papier. D’ailleurs il n’y a plus non plus de fil téléphonique 😉
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Pour le Défi du 20 chez Antiblues qui imposait hargne et hirondelle. Photo prise à l’école primaire pas loin de chez moi 🙂
Mais en voir un dans le centre ville, au bord de l’étang entre le musée et la bibliothèque, surtout un samedi matin, jour de marché, c’était si étonnant et si neuf que l’Adrienne a d’abord cru que c’était une statue.
Ce n’en était pas une et la photo aurait été très belle, prise à si peu de distance, d’une bête parfaitement immobile et prenant la pose, cou et bec bien tendus, malheureusement l’Adrienne n’avait ni appareil ni smartphone…
Par contre à Ostende le 13 juin dernier, elle avait tout ce qu’il fallait pour saisir cet autre instantané de vie animale en centre ville: une mouette est entrée d’un pas décidé dans une maison, comme si c’était la sienne, surveillée par un chat mollement allongé à l’ombre du mur.
Faut-il qu’ils aient vraiment peu à craindre des prédateurs, ces oiseaux-là, pour pouvoir installer leur nid en plein ciel, en plein vent, en pleine vue sur le haut de la balustrade des Venetiaanse Gaanderijen…
Ils ont été séparés tout l’hiver mais comme ils forment un couple de ‘mariés pour la vie’, au printemps, ils sont heureux de se retrouver.
Avez-vous vu comme ils se donnent des becs en toute impudeur, pareils aux amoureux de bancs publics 😉
Début mai, la femelle pond un œuf unique dans le secret farouchement gardé de leur nid caché sous terre. Les parents couvent à tour de rôle pendant six semaines. Puis leur bébé reste encore six semaines dans le nid.
Par un de ces mystères-de-la-nature-est-bien-faite, les parents muent au moment où le jeune est en âge de rejoindre les eaux bleues et de se nourrir lui-même. Il faut qu’il se débrouille seul et qu’il s’y rue à toute vapeur, de préférence la nuit ou dans le brouillard, afin d’échapper aux prédateurs. Qui n’attendent que ça, évidemment.
Puffin en anglais, papegaaiduiker en néerlandais, et macareux moine ou ‘perroquet de mer’ en français.
Une livraison spéciale anniversaire pour une chère blogamie qui aspire aux senteurs marines de Concarneau, même si ces images viennent du Pays de Galles 🙂
Et pour elle aussi cette citation de don Bosco, qui lui va comme un gant: « non basta che i giovani siano amati: essi devono sapere di essere amati. » Il ne suffit pas d’aimer les jeunes, ils ont besoin de savoir qu’ils sont aimés.
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écrit pour les Plumes d’Emilie – un grand merci, Emilie! – avec les mots imposés suivants – on pouvait en laisser un de côté: ANNIVERSAIRE – MER – SECRET – MARINE – PUDEUR – CACHER – BOSCO – PERROQUET – MYSTÈRE – VAPEUR – MARIÉ(E) – BROUILLARD – BLEU – BÂCHER