N comme noble!

En balade à Ostende le week-end dernier, il y a évidemment des tas de raisons de penser à belle-maman, à beau-papa, et ce sont des souvenirs très doux.

Mais comme l’Adrienne ces temps-ci est plongée dans ses « travaux » de généalogiste, elle s’est souvenue tout à coup d’une anecdote qui faisait toujours bien rire ces ‘sans-cœur’ de fils et filles de belle-maman, quand elle évoquait sa légende familiale: son ascendance noble.

– Si, si! assurait-elle, mon père l’a toujours dit!

Et vous savez comme les filles aiment leur papa 🙂

Alors évidemment, de retour chez elle, elle a voulu en avoir le cœur net.

Les recherches l’ont menée en des endroits que belle-maman, fière Ostendaise bien que née à Bredene, snobait: un ancêtre à Knokke-la-honnie, est-ce seulement envisageable?
Si elle avait su, belle-maman, que le père de son père y était né, elle en aurait sûrement parlé autrement 😉

Et tous les autres, dès qu’on remonte à la troisième génération, sont tous de ce « binnenland« , cet intérieur du pays où les habitants, ces malheureux, ne savent pas ce que c’est, du poisson frais, ni ce que c’est que le vent.

Bref, il vaut sûrement mieux que belle-maman ne se soit jamais penchée sur sa généalogie familiale, ça lui aurait fait de la peine.

Le plus ancien ancêtre que l’Adrienne lui ait trouvé est né à Poperinge en 1615, fils de Ludovicus B***.

Sans ‘petit de’ 😉

M comme Mira

Une dame à l’accent roumain essayait de répéter ce qu’elle avait retenu du chemin à suivre – « donc je continue par là et puis ce sera légèrement à droite et … euh … c’est bien ça? » – oui c’est ça a répondu l’homme.

A ce moment-là, l’Adrienne était arrivée à leur hauteur et comme la dame poursuivait son chemin, l’Adrienne se tourne vers elle et lui lance:

– C’est à la bibliothèque que vous allez?
– Oui! comment vous avez deviné?
– Et par hasard vous ne seriez pas la dame qui fait la conférence de ce soir?

C’était bien elle.

Alors pendant la vingtaine de minutes qu’il a fallu pour s’y rendre, elles ont eu l’occasion de parler de la Roumanie.

Mira était surtout curieuse de savoir quand, comment, pourquoi l’Adrienne avait fait la connaissance de ce pays, par conséquent elle a eu droit à l’histoire de la lettre 🙂

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Photo prise à Ostende dimanche matin

Z comme zyeuter

C’était une chambre avec « vue » sur une cour intérieure: sur les trois côtés visibles, il n’y avait que des fenêtres et de petits balcons d’appartements.

Tous semblaient bizarrement inoccupés: il n’y avait jamais de lumière derrière aucune des fenêtres, ni le matin ni le soir, pas de guirlandes lumineuses ni d’autres décorations et rien n’y bougeait.

Un peu étrange comme sensation.
Où étaient tous ces gens?

Par contre, pendant ces deux jours l’Adrienne a eu la compagnie d’une mouette qui la tenait bien à l’œil.
Qui lissait ses plumes.
Faisait son stretching.

Elle en a conclu que de ce côté-là aussi elle devait être la seule fenêtre éclairée.

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photo prise à Ostende le 24 décembre dernier

W comme warm winkelen

A la Kapellestraat, le magasin de chaussures affiche à l’entrée qu’il fait bien chaud à l’intérieur.

« Kom warm winkelen« 

Voilà qui est nouveau, cette précision pour rassurer le client que le magasin est chauffé.

C’est vrai que jusqu’à l’année dernière, cette précision était inutile: dans les rues commerçantes d’Ostende, les portes étaient ouvertes et on sentait la chaleur du magasin jusque dans la rue…

A la Adolf Buylstraat, les commerçants ne sont pas contents: cette année, ils sont privés de leur couloir lumineux, qu’ils appellent ‘lichttunnel‘, tunnel de lumière.

Ce serait intéressant de savoir si leurs recettes vont baisser à cause du manque de lampions ou à cause de la récession économique.
Si elles baissent.

Vu que ça n’a pas manqué de crises diverses, ces deux ou trois dernières années.

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Dans ma ville on a fait de son mieux pour le ‘cheer and joy‘: les décorations sont plus durables et moins lumineuses, c’est vrai, mais on a installé un vrai manège à chevaux de bois à côté de l’église.

Comme vous pouvez le voir sur la photo, ça fait autant plaisir aux grands qu’aux petits 🙂

O comme ombre

Une des plus belles photos parmi celles exposées sous les Venetiaanse Gaanderijen à Ostende en ce moment, montre une femme noire et un homme blanc se tenant par la main sous l’ombre de la statue équestre de Léopold II.

Cette symbolique de l’ombre est aussi évoquée dans un poème d’Ahmed Morsi, natif d’Alexandrie d’où il émigre vers les Etats-Unis à l’âge de 44 ans, ce qui lui inspire entre autres ceci:

Quand il quitta Alexandrie
savait-il
que son corps ne jetterait plus
d’ombre courte ou longue,
sur les pavés de ses rues

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photo prise à Ostende le 10 novembre dernier et extrait d’un poème d’Ahmed Morsi (°1930) trouvé à l’expo Alexandrie (Bruxelles, Bozar)

Et j’oubliais que ces ombres tombaient pile poil pour l’agenda ironique de novembre, alors que je ne comptais même plus y participer.

Comme on peut se tromper…

N comme Non, rien de rien

Non, rien de rien – ou presque rien – n’est resté le long de la digue d’Ostende, de tous ces hôtels privés ou pour touristes, principalement à cause des nombreux bombardements en 40-45.

Cet hôtel-ci, par exemple, était au départ l’hôtel particulier que le consul du Brésil s’était fait construire en 1879, la grande époque de dom Pedro II.

Par la suite, comme on peut le voir sur la photo, il est devenu hôtel de tourisme mais les cariatides révèlent le lien du bâtiment avec le Brésil.

Celles du rez-de-chaussée ont survécu aux bombes et aux démolitions et sont exposées près de l’ancien château d’eau.

Où on peut les découvrir en sortant du Bosje, comme le 11 novembre dernier 🙂

Pour les photos historiques d’Ostende, source ici

M comme myxomycètes

– Il ne faut pas, précise le guide à un groupe de gens penchés au-dessus d’un tas de bûches en train de se décomposer, il ne faut pas confondre ça avec des champignons! Ce ne sont pas des champignons, ce sont des myxomycètes.

Les deux ou trois chiens présents à cet exposé s’en fichent royalement et préfèrent tirer sur leur laisse pour s’intéresser à l’Adrienne, qui a encore le temps d’entendre d’autres précisions:

Het zijn boomwratten (traduction littérale: des verrues d’arbre) maar we noemen ze liever « babybilletjes » (mais on préfère les appeler des petites fesses de bébé).

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photo prise le 11 novembre à la sortie du Bosje, où des tas d’énormes sapins de Noël attendent d’être mis en place pour les festivités de décembre…

L comme littoral

N’est-ce pas qu’il est beau, le littoral, vu depuis le sentier des dunes (GR 5A) entre Ostende et Bredene?

Une belle promenade samedi matin, avec une météo ‘anormale’ pour un 12 novembre, qui donne l’occasion d’un billet qu’on aurait aussi pu appeler ‘L comme léger’.

De boog kan niet altijd gespannen zijn‘, comme on dit chez nous, ‘l’arc ne peut pas toujours être tendu’, et paraît-il qu’on le disait déjà chez Horace, ‘Non semper tendit arcum Apollo

Bref.

Espérons que monsieur le Goût reprendra du service pour lundi prochain 🙂

Bonne journée à tous!

Premier!

Dans une de ces nombreuses écoles où Madame a été réaffectée, il y avait deux Rita au secrétariat, et ce qui faisait beaucoup rigoler – elles les premières – c’est que l’une s’appelait Van Boven (d’en haut) et l’autre Van Beneden (d’en bas)

Alors quand Madame a vu sur le site d’Ostende qu’un certain Pierre-Joseph Van Beneden avait fondé le premier laboratoire et le premier aquarium destinés à l’étude de la biologie marine, en 1843, elle a d’abord pensé aux deux Rita avant de s’intéresser à Pierre-Joseph 🙂

Qui pourtant vaut plus que la peine qu’on le sorte de l’oubli!

Comme disent dédaigneusement nos voisins hollandais, vous les Belges, vous ne savez pas vous vendre 😉

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L’illustration (source ici, où on peut voir aussi un portrait du monsieur) montre l’emplacement de cet institut, au 19e siècle, sur l’Oosteroever d’Ostende, dans l’huîtrière de la famille Valcke-Deknuyt.

Z comme Zand

Quand un bus ou un tram n’est pas en service, avant de le quitter son conducteur met l’affichage adéquat, « hors service », par exemple, « en pause », « en route vers le dépôt », ou des variantes comme « mijn collega pikt je op« , mon collègue vous emmènera.

Ce tram ostendais a fait dans l’humour et l’originalité, « zand gevuld » peut se comprendre de diverses façons, mais zand=sable, le rapport avec les lieux est évident.

Bref, ça a bien fait rire l’Adrienne et ceci clôturera la série ostendaise de juillet 2022 🙂